Luke : du rock porno pour monde obscène

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    Luke : du rock porno pour monde obscène Repro
  • Luke est de retour avec un nouvel album : Pornographie.
    Luke est de retour avec un nouvel album : Pornographie. Repro
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Monsieur l’Ouïe

Attention, avis de rock incandescent, brûlot de sons, de guitares et de mots annoncés force rouge. Paroles sans complaisance et poésie «baise hardcore» d’entrée.

Attention, avis de rock incandescent, brûlot de sons, de guitares et de mots annoncés force rouge. Paroles sans complaisance et poésie «baise hardcore» d’entrée. Deux mots qui résument bien le ton et le sujet traité. Du sexe dans ce Pornographie? Non, le thème principal, c’est notre société, nos civilisations, notre système voué, statistiquement parlant du moins, à disparaître, entre bouleversements climatiques, démographie incontrôlée et disparition des ressources.

Sans parler de l’obscénité virale du monde des hommes, avalant tout jusqu’à la panique venant des derniers instants. Et Luke envoie sa colère dans les décibels à propos de cette «hommanité» qui se conduit à sa perte en faisant sonner les sirènes (parce que l’humanité devient de moins en moins une priorité dans nos sociétés).

Avec verdeur et fureur. Comme ce Warrior de la chanson qui ouvre l’incendie, qui rappelle fortement les héros du livre Glamorama de Brett Easton Ellis, où de jeunes loups cravatés jouent à semer la terreur dans le quotidien des humains moyens en commettant viols, assassinats, attentats et autres catastrophes de plus en plus... hardcore. Et Luke se met dans leur peau, cheveux gominés et les trois lettres FMI gravées sur leur postérieur, histoire d’assassiner «les utopies sur l’autel d’un nouveau monde».

Dans leur peau évidemment, la chair humaine ne vaut pas cher. Et Luke se met aussi dans celle d’un militant du Front national, «le premier parti de ceux qui s’emmerdent», «la France invisible et la France de nulle part», «la France indicible et la France du trop tard», «la France de l’amour est dans le pré et de la haine est dans les urnes». Un portrait sans concession d’un pays qui n’a plus d’autre idéal que celui d’oublier ses lumières, pour ne garder qu’une flamme, celle d’un incendie qui s’annonce.

«Ça pue la flamme et ça sent l’essence», chante Luke, mal dans cette peau, mal dans sa peau. «Nous sommes tous des marchandises, tapez 1 pour me baiser», lance-t-il encore, guitares rageuses et refrains poltergeist dans un flow quasi rap sauvage, mais rock, rock avant tout. Car pour Luke, l’un des seuls remèdes : «Donne-moi du rock’n’roll, j’veux qu’ça cogne» pour sortir de ces peaux de malaise, de ces peaux virtuelles, ces peaux de plastique et de paumés.

Alors évidemment, s’indigner, pour faire «de l’espoir calciné le plus beau des champs de blé: vivre». Vouloir être ce héros qui puisse inverser le courant des choses. Mais bon, C’est la guerre, le héros ne fait que danser en boite sous héroïne. Et puis Rêver tue, chante Luke, la preuve: c’est le règne de la télé-réalité, alors que «le rock est mort et vous avec: discothèque !» Dansons pour oublier. Ensemble, «tous connectés mais tous solitaires». Brûlant.

Luke : du rock porno pour monde obscène
Luke : du rock porno pour monde obscène Repro

Luke, «Pornographie», chez Epic Jive/Sony music.

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