Des migrants de Calais quittent leur "vie de chien" dans la "Jungle"

  • Un homme salue par la fenêtre d'un bus qui transporte des migrants, principalement soudanais, de Calais à des centre de "répit", le 27 octobre 2015
    Un homme salue par la fenêtre d'un bus qui transporte des migrants, principalement soudanais, de Calais à des centre de "répit", le 27 octobre 2015 AFP - PHILIPPE HUGUEN
  • Une femme s'adresse aux migrants avant leur montée dans un bus qui va les transporter de Calais à des centre de "répit", le 27 octobre 2015
    Une femme s'adresse aux migrants avant leur montée dans un bus qui va les transporter de Calais à des centre de "répit", le 27 octobre 2015 AFP - PHILIPPE HUGUEN
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Centre Presse Aveyron

"Je ne peux plus vivre comme ça, c'est trop dur, on est comme des chiens ici": à l'image de Mohamed, Soudanais de 27 ans, quelque 300 migrants ont quitté mardi le camp de la "Jungle" de Calais pour rejoindre un centre dit de "répit" et envisager l'avenir ailleurs qu'en Angleterre.

Dans la cour de la sous-préfecture de Calais, six cars de tourisme embarquent, dans une ambiance calme et bon enfant, les 293 candidats au départ, très majoritairement soudanais. Direction la Dordogne, la Moselle, le Loiret, la Bretagne... Loin, bien loin de Calais.

Loin, aussi, des tentes et abris de fortune de la "Jungle", où s'entassent 6.000 personnes dans des conditions précaires à l'orée de l'hiver. Des centres de vacances vides en cette saison ou des locaux laissés vacants par les collectivités les attendent en effet au terme de leur voyage.

Tous ont été convaincus lors de "maraudes sociales" effectuées au sein de la "Jungle" et annoncées par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve lors de sa visite à Calais le 21 octobre.

Objectif: "les dissuader de vouloir absolument aller en Grande-Bretagne", ce à quoi "les incitent les passeurs" mais où "la vie des migrants va être de plus en plus difficile en raison du renforcement des mesures", explique le sous-préfet Denis Gaudin, circulant parmi les migrants, d'un bus à l'autre.

Dans ces "centres de répit", les migrants "accompagnés socialement", se verront donc "présenter les possibilités de rester en France", poursuit le représentant de l'Etat.

Nul besoin cependant d'avoir déjà déposé une demande d'asile pour grimper dans le car. Ce pourrait être la seconde étape du voyage, avec un "transfert vers un centre de demandeurs d'asile (CADA)", selon le préfet.

Ishak, 35 ans, Soudanais, en partance pour Bergerac, effectuera probablement la démarche. "Cela fait trois mois que je suis arrivé à Calais, et je suis heureux de partir vers un centre d'accueil. On nous a expliqué que nous pouvions rester en France et même demander l'asile. J'ai la chance de partir avec des amis et des gens de mon village au Soudan. Nous sommes ensemble depuis des mois et nous ne pouvons plus nous quitter".

Nassedine, Soudanais de 23 ans, dit lui aussi son soulagement: "les conditions de vie étaient très difficiles dans la +Jungle+. J'y étais depuis six mois, et toutes mes tentatives de passer en Angleterre ont échoué". Il espère "pouvoir être pris en charge et rester en France". Mohamed renchérit: "Il est devenu trop dangereux de vivre dans la +Jungle+. Il y a trop de tensions entre nous, nous sommes trop nombreux".

L'opération "camp de répit" est suivie en tout cas de près par les associations humanitaires oeuvrant sur le camp, dont la population a doublé en trois semaines. "Je suis très satisfait de cette première initiative. C'est une bonne solution pour juguler la déferlante" migratoire sur Calais, estime ainsi Jean-Claude Lenoir, de l'association Salam.

D'autres cars doivent partir vendredi "avec autant de personnes", selon le sous-préfet, qui affirme que "les demandes vont être en augmentation dans les prochaines heures".

Source : AFP

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