Abbas demande un "régime de protection internationale" pour le peuple palestinien "de toute urgence"

  • Le président palestinien à la tribune de l'Onu, le 30 septembre 2015 à New York
    Le président palestinien à la tribune de l'Onu, le 30 septembre 2015 à New York AFP/Archives - JEWEL SAMAD
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Centre Presse Aveyron

Le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé mercredi la communauté internationale à créer de toute urgence "un régime de protection internationale du peuple palestinien", dénonçant des exécutions extra-judiciaires menées par les forces de sécurité israéliennes.

"Il est essentiel que chacun assume ses responsabilités avant qu'il ne soit trop tard, je pense notamment aux Nations unies (...) et aux Etats membres de l'ONU", a déclaré M. Abbas, s'exprimant lors d'une réunion spéciale du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, demandée par les Palestiniens.

"Je m'adresse au Conseil de sécurité, qui plus que jamais est prié de mettre en place un régime de protection internationale du peuple palestinien immédiatement et de toute urgence", a-t-il ajouté, sans donner de précision.

"Nous avons besoin de votre protection. Protégez-nous, protégez-nous. Nous avons besoin de vous", a-t-il lancé, jugeant "inutile de perdre du temps dans des négociations juste pour le plaisir des négociations".

Pour M. Abbas, "il est inacceptable d'imaginer que la situation actuelle persistera car cela annihilera tous les espoirs d'une paix fondée sur une solution de deux Etats". Il a également déploré le fait que "la communauté internationale ne rende pas justice à notre peuple".

S'exprimant également devant les membres du Conseil, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a estimé que la crise entre Israël et Palestiniens était "extrêmement dangereuse" et allait mener à une "catastrophe" si rien n'est fait pour que cessent immédiatement les violences.

"La violence entre Palestiniens et Israéliens va nous amener à la catastrophe si elle ne cesse pas immédiatement", a-t-il déclaré.

Pour le Haut-Commissaire, "cette crise est extrêmement dangereuse parce que c'est une confrontation qui puise dans le mécanisme humain le plus émotif: la peur".

Il a appelé aussi les parties à cesser les violences. "Il faut cesser les attaques terroristes, que les gens ne soient plus poignardés. Les actions des colons à Jérusalem-Est doivent cesser, l'emploi excessif de la police israélienne doit cesser, les démolitions de maison doivent cesser, et le blocus de Gaza aussi", a-t-il dit.

Il a par ailleurs dénoncé un "recours disproportionné à la force" par les forces de sécurité israéliennes "qui nous amènent à soupçonner fortement des exécutions extra-judiciaires".

M. Abbas a également accusé les "forces d'occupation" israéliennes d'avoir "récemment intensifié leurs pratiques criminelles au point de mener des exécutions extra-judiciaires contre des civils palestiniens sans défense".

Depuis le 1er octobre, les territoires palestiniens, Jérusalem et Israël sont le théâtre d'une spirale de violences qui a fait près d'une soixantaine de morts.

L'esplanade des Mosquées, site à Jérusalem sous la garde de la Jordanie mais dont Israël contrôle tous les accès et y fait la police, est au coeur de cette escalade des violences qui a réveillé le spectre d'une troisième intifada.

Après son discours devant le Conseil des droits de l'Homme, M. Abbas s'est rendu, pour la première fois, au siège du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Genève où il a rencontré la vice-présidente de l'organisation, Christine Beerli.

"C'est la première fois qu'il visitait notre siège à Genève", a déclaré à l'AFP une porte-parole de l'organisation, Sitara Jabeen.

Dans une déclaration écrite, le CICR a rapporté que Mme Beerli avait relevé lors des discussions "la nécessité que toutes les parties fassent preuve de retenue et protègent les civils des attaques directes ou indiscriminées".

Source : AFP

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