Chine: commande géante de 100 Airbus A320 au premier jour d'une visite de Merkel

  • La chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre chinois Li Keqiang après une conférence de presse à Pékin le 29 octobre 2015
    La chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre chinois Li Keqiang après une conférence de presse à Pékin le 29 octobre 2015 POOL/AFP - MUNEYOSHI SOMEYA
  • Angela Merkel accueillie par  Li Keqiang à son arrivée le 29 octobre 2015 à Pékin Angela Merkel accueillie par  Li Keqiang à son arrivée le 29 octobre 2015 à Pékin
    Angela Merkel accueillie par Li Keqiang à son arrivée le 29 octobre 2015 à Pékin AFP - GREG BAKER
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Centre Presse Aveyron

La Chine a passé jeudi une commande massive de 100 appareils monocouloirs A320 auprès d'Airbus, au premier jour d'une visite de la chancelière allemande Angela Merkel, qui s'est déclarée "confiante" sur la résistance de la deuxième économie mondiale.

Ce voyage de deux jours de Mme Merkel intervient dans une période d'activité diplomatique intense entre Pékin et l'Europe, après un séjour très médiatisé du président chinois Xi Jinping au Royaume-Uni et à quelques jours d'une venue en Chine du président français François Hollande.

La commande des cent Airbus A320, d'un montant total de 9,7 milliards de dollars au prix catalogue, a été signée lors d'une rencontre entre la chancelière et le Premier ministre chinois Li Keqiang.

S'y ajoute la confirmation simultanée de 30 commandes de long-courriers A330, valorisés à quelque 6,9 milliards de dollars au prix catalogue, qui faisaient déjà l'objet d'un protocole d'accord dévoilé fin juin en France.

Dans les deux cas, le contrat a été conclu entre l'avionneur européen et la holding publique China Aviation Supplies (CAS), centrale d'achats desservant les compagnies chinoises.

L'annonce pourrait mettre du baume au coeur des industriels allemands, préoccupés par le net essoufflement de l'activité en Chine, dont l'Union européenne est le premier partenaire commercial.

Alors que le géant asiatique devrait enregistrer cette année sa plus faible croissance depuis un quart de siècle, Angela Merkel s'est voulue rassurante.

"J'ai assurément confiance dans l'économie chinoise" dont le développement doit affronter "des bouleversements et des mutations", a-t-elle affirmé.

- 'Etudier l'Allemagne' -

Li Keqiang a de son côté insisté jeudi sur les efforts de rééquilibrage initiés par Pékin, qui visent notamment "une montée en gamme" industrielle chinoise au profit des nouvelles technologies et productions à valeur ajoutée.

"Le développement industriel chinois reste loin derrière l'Allemagne, nous devons étudier les concepts et technologies avancées venant d'Allemagne", a-t-il déclaré.

Mme Merkel, qui s'est entretenue dans l'après-midi avec le président Xi Jinping, était par ailleurs accompagnée à Pékin du nouveau patron de Volkswagen, Matthias Müller.

La Chine est le principal marché du constructeur automobile allemand, mais le récent scandale des moteurs diesel truqués n'y a eu quasiment aucun impact, du fait de la très faible proportion des voitures particulières diesel dans le pays.

De leur côté, Airbus et son rival américain Boeing sont au coude-à-coude sur un marché chinois en plein essor: la Chine aura besoin de 6.330 avions de ligne sur les vingt années à venir, selon des projections de Boeing.

Seul Airbus, toutefois, dispose pour le moment d'une implantation industrielle conséquente en Chine: il opère une chaîne d'assemblage pour A320 à Tianjin (nord) et se prépare à y adjoindre un centre de finition pour gros porteurs A330.

"La forte demande en faveur de l'A330 en Chine a joué un rôle déterminant dans notre décision d'établir (ce centre)", a commenté jeudi Fabrice Brégier, PDG d'Airbus, cité dans un communiqué.

- Internationalisation du yuan -

L'avionneur européen avait signé fin juin en France un contrat pour la vente de 75 appareils A330 à la CAS, pour un montant catalogue de 18 milliards de dollars: outre 45 commandes fermes, un protocole d'accord prévoyait 30 A330 supplémentaires --une option qui s'est concrétisée jeudi.

Boeing avait pour sa part enregistré en septembre une commande historique de 300 avions de la part d'entreprises chinoises pour un prix catalogue record de 38 milliards de dollars.

La visite d'Angela Merkel a par ailleurs donné lieu à une série d'annonces, portant notamment sur des coopérations entre l'équipementier télécoms Nokia et China Mobile, ainsi qu'entre le constructeur automobile allemand Volkswagen et la banque chinoise ICBC.

De son côté, l'opérateur boursier allemand Deutsche Börse établira en Allemagne une coentreprise avec l'organisme chinois supervisant les échanges de devises étrangères.

Deutsche Börse avait déjà annoncé en mai s'associer à l'opérateur de la Bourse de Shanghai et à une plateforme chinoise de dérivés pour soutenir l'internationalisation de la monnaie chinoise et proposer des produits libellés en yuans aux investisseurs internationaux.

De fait, outre la consolidation de leurs relations économiques avec Pékin, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la France rivalisent pour jouer le premier rôle en Europe dans l'usage croissant du renminbi (autre nom du yuan).

"Nous acceptons la concurrence quand cela permet de promouvoir nos relations commerciales", a commenté Mme Merkel, se disant "très heureuse" des contrats récemment décrochés par Londres. "En Allemagne, nous n'avons pas de reine", a-t-elle plaisanté.

Source : AFP

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