Résidences secondaires : la destination Aveyron a-t-elle encore la cote ?

  • À 35 km de Rodez, ce bien est à vendre pour la somme de 898 000€.
    À 35 km de Rodez, ce bien est à vendre pour la somme de 898 000€. Repro CP
Publié le , mis à jour
PH.H.

Immobilier.  En berne depuis plusieurs année, le marché des résidences secondaires frémit à nouveau. Et si le montant des transactions est moins élevés qu’auparavant, les biens recommencent à se vendre en Aveyron.

On pensait qu’ils avaient déserté l’Aveyron. Mais aujourd'hui encore les acheteurs étrangers, en quête de calme et d'authenticité, lorgnent toujours sur les départements ruraux. Britanniques, Belges, Hollandais, plus récemment  Américains ou Allemands, reviennent «doucement» poser leurs valises en Aveyron et sa région.

«L’immobilier haut de gamme ne s’est jamais totalement arrêté»

Directrice d’une agence immobilière à Villeneuve-d’Aveyron, Emmanuelle Schlumberger, a pu le constater : «les acheteurs étrangers reviennent doucement en Aveyron. Mais nous sommes très loin de ce que nous avons pu connaître il y a quelques années».  En revanche, fait-elle aussi remarquer, seuls les plus fortunés continuent de jeter leur dévolue sur l’immobilier en zone rurale. Un constat que partage Thierry de la Sausay, responsable du groupe Mercure pour la branche Sud-Ouest pour qui «l’immobilier haut de gamme ne s’est jamais totalement arrêté. Il a en revanche fortement ralenti.»

La pierre reste une «valeur refuge» 

«Il y a dix ans nous pouvions enregistrer une dizaine de transactions par an, aujourd’hui nous sommes plutôt à trois ou quatre». Négociant pour la société Mercure à Villefranche-de-Rouergue, Yves-Olivier Delanoal, est catégorique : «la pierre constitue toujours une valeur refuge. Si les acheteurs ne sont plus aussi présents qu’auparavant, on sent tout de même un frémissement». Un regain que «l’on peut mettre sur le compte d’une chute du prix des biens proposés».

Contexte favorable

En Aveyron, cette baisse peut aller jusqu’à 50% du prix escompté par le vendeur. Le constat est le même dans la Creuse, le Morvan, le Périgord, ou encore le Gers, constataient déjà les notaires de France en avril 2015, au vu de leurs transactions. Mais ce contexte favorable pour l’acheteur «risque de ne pas durer», prévient Yves-Olivier Delanoal qui a vendu récemment quatre biens dans une fourchette comprise «entre 300 000 à 600 000€». Si le marché immobilier français sort d’une longue période de dépression, il reste convalescent. Dans ce contexte, "posséder une résidence secondaire est plus que jamais un luxe", estiment les notaires, rappelant que les propriétaires n'en profitent "en moyenne que 42 nuits par an". 

Rester attractif

En raison d'un nombre important de biens à vendre, l'Aveyron peine enfin à se singulariser face à la concurrence.  Le département souffre «d’un déficit d’images, mais là encore ce retard est en train d’être comblé», glisse le négociant qui cite en exemple l’ouverture du musée Soulages à Rodez qui à fait gagner «en notoriété tout le département». Autre détail, mais qui a son importance pour les acheteurs, «le montant de la taxe foncière est très souvent raisonnable en Aveyron, explique Yves-Olivier Delanoal. Il est en tout cas très attractif par rapport au montant payé dans les métropoles».

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