Hébron enterre ses morts, Israël commémore l'assassinat de Rabin

  • Enterrement de 5 Palestiniens à Hébron le 31 octobre 2015
    Enterrement de 5 Palestiniens à Hébron le 31 octobre 2015 AFP - HAZEM BADER
  • Des soldats israéliens en position lors de heurts avec des Palestiniens, le 30 octobre 2015 à Hébron, en Cisjordanie
    Des soldats israéliens en position lors de heurts avec des Palestiniens, le 30 octobre 2015 à Hébron, en Cisjordanie AFP - THOMAS COEX
  • Funérailles de 5 Palestiniens à Hébron, le 31 octobre 2015
    Funérailles de 5 Palestiniens à Hébron, le 31 octobre 2015 AFP - HAZEM BADER
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Centre Presse Aveyron

De nouvelles violences ont éclaté samedi à Hébron à l'issue des funérailles de cinq Palestiniens dont les corps avaient été jusqu'ici confisqués par Israël qui s'apprêtait à marquer le 20e anniversaire de l'assassinat d'Yitzhak Rabin en présence de l'ancien président américain Bill Clinton.

Cet anniversaire intervient au moment où Palestiniens et Israéliens sont impliqués dans une nouvelle spirale de violences qui a fait un mort samedi. Un Palestinien de 17 ans a été abattu par les forces israéliennes à un check-point du nord de la Cisjordanie occupée. Selon la police israélienne, il avait été repéré et tué par les gardes israéliens avant qu'il ne puisse les attaquer.

Depuis le début du mois, les violences –-des attaques menées par des Palestiniens isolés à l’arme blanche majoritairement ou des heurts entre lanceurs de pierres et soldats-— ont fait 67 morts parmi les Palestiniens, dont un Arabe Israélien, et neuf parmi les Israéliens.

Les violences ont débuté dans la Vieille ville de Jérusalem, où se trouve la très sensible esplanade des Mosquées mais elles se concentrent désormais autour d'Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, où se trouve le Tombeau des patriarches, un lieu sacré pour juifs et musulmans.

A ses abords, plusieurs Palestiniens ont été tués, présentés comme des assaillants par la police et l'armée israéliennes, et pour certains comme des victimes de soldats et de colons à la gâchette trop facile par les Palestiniens.

- 'Punition collective' -

Des milliers de Palestiniens, sous une nuée de drapeaux, scandant "Nous mourrons, mais la Palestine vivra" ont enterré cinq adolescents, dont deux filles, à la mi-journée à Hébron: Bachar et Hossam al-Jaabari, 15 et 18 ans, Tareq Natcheh, 17 ans, ainsi que Bayane al-Assileh et Dania Irshaid, deux Palestiniennes de 16 et 17 ans. Ils ont été abattus par les forces israéliennes qui les accusaient d’avoir poignardé ou tenté de poignarder des soldats.

Un autre Palestinien a été inhumé dans un quartier de Jérusalem-Est occupée et un septième à Jénine.

Zyad Natcheh père de Tareq Natcheh a fait part à l'AFP depuis sa maison où il recevait des condoléances de son soulagement de "pouvoir enterrer dignement" son fils, mais a affirmé qu'en "vivant dans un pays où il n'y a que la guerre, tout le monde s'attend à connaître la mort, une blessure ou à perdre un enfant".

La vingtaine d'autres parents de Palestiniens dont les corps n'ont pas été restitués dénoncent une "punition collective" qui vient s’ajouter à l’arsenal des mesures de rétorsion des autorités israéliennes à l’encontre des familles d’assaillants présumés, qui comprend la destruction de leurs maisons.

La tension, déjà vive à Hébron, a de nouveau grimpé à l'issue du cortège funéraire, des heurts ont opposé une nouvelle fois jeunes lanceurs de pierres et soldats. Douze personnes ont été blessées par des tirs israéliens, selon des sources médicales palestiniennes.

C'est en se référant aux quartiers où se sont installés des colons israéliens depuis plusieurs décennies qu'Amnesty International a tiré la sonnette d'alarme.

“L’armée israélienne doit prendre immédiatement des mesures pour protéger les civils palestiniens des attaques de colons israéliens", exhorte l’ONG.

- Hommage à Rabin -

A Bethléem, des centaines de Palestiniens ont enterré Ramadan Thawabteh, un bébé de huit mois, mort asphyxié par des grenades lacrymogènes tirées par des soldats israéliens près de sa maison, selon la version du ministère palestinien de la Santé.

Samedi, l'armée israélienne a démenti toute implication, affirmant "qu'il n'y a aucune corrélation entre les activités de l'armée et le décès tragique de l'enfant". "Les gaz lacrymogènes ont été utilisés à des dizaines de mètres de la résidence de la famille", a-t-elle ajouté.

Dans la soirée, à Tel-Aviv, devait se tenir un grand rassemblement pour le 20e anniversaire de l'assassinat d'Yitzhak Rabin, le Premier ministre tué par Yigal Amir, un extrémiste juif.

Cette année, l’événement prend un relief particulier avec la présence de Bill Clinton. L'ancien président américain avait personnellement parrainé à la Maison Blanche la cérémonie de signature des premiers accords entre Israël représenté par Yitzhak Rabin et son ministre des Affaires étrangères Shimon Peres et l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) dirigée à l'époque par Yasser Arafat secondé par Mahmoud Abbas, actuel président palestinien.

L'assassin d'Yitzhak Rabin avait clairement expliqué qu'il voulait, en l'éliminant, saboter tout accord avec les Palestiniens.

Depuis 20 ans, les négociations n'ont pratiquement pas donné de résultat et sont actuellement totalement gelées.

Source : AFP

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