Jugé à Rodez pour rebellion et tentative d’évasion, il écope de 5 mois ferme

«On a passé une sale semaine», concède Michel Rohr. Partie civile, au même titre que deux de ses collègues, dans l’affaire jugée vendredi en comparution immédiate, le commandant de police du commissariat de Rodez est désabusé. «Lundi, l’un de nos équipages a essuyé des jets de pierres, explique le policier. Il y a aussi eu des tags antisémites. Et puis mardi 27 octobre, l’affaire qui nous a conduits ici.» Une affaire de violence qui a amené M.S., un jeune aveyronnais de 18 ans, à comparaître vendredi devant le tribunal correctionnel de Rodez. Le jeune homme placé en détention à l’issue de sa garde à vue est originaire d’Espalion mais réside à Rodez depuis plusieurs mois. 

Drogue et évasion

Il est aussi bien connu de la justice puisqu’il a déjà été présenté 4 fois devant le juge pour enfants, notamment pour des faits de vol dont une dernière fois en septembre dernier. Vendredi, c’est le tribunal correctionnel qui s'est penché sur son cas pour des faits qui remontent à mardi. Alertés par les policiers municipaux qui auraient été insultés par des dizaines de jeunes en plein centre-ville, les fonctionnaires du commissariat de Rodez interviennent pour tenter de faire la lumière sur cet attroupement. «Quand on est arrivés, tout le monde est parti en courant», explique le policier.  Une fonctionnaire de police parvient toutefois à mettre la main sur M.S.  Ce dernier se serait alors débattu et lui aurait mis un coup de poing «sans faire exprès», selon lui, qui a entraîné une ITT d’un jour. Avec ses collègues, la policière parvient à maîtriser, non sans mal, le jeune homme. En le fouillant, ils découvrent 3 grammes de cannabis et un couteau. «Le couteau c’est pour me défendre, lâche-t-il, j’ai déjà été agressé deux fois.»

Perquisition et objets volés

Placé en garde à vue, il tentera même de s’évader. «Je ne supportais plus d’être enfermé», dit-il. Enfin, lors de la perquisition à son domicile, les policiers mettront également la main sur des objets ayant été volés lors de cambriolages. «Je les ai trouvés dans la rue», se défend-il. Estimant que le jeune homme «n’a pas su saisir la main tendue» par la justice lors de ses précédentes condamnations, le substitut du procureur Chérif Chabbi, requiert une peine d’un an de prison pour les faits de violence et deux mois pour la tentative d’évasion, ainsi que des dommages et intérêts pour les trois policiers.  Un réquisitoire qui sera en partie suivi par les juges du tribunal. Après avoir requalifié les faits de violences en rebellions, ils condamnent M.S. à 5 mois de prison ferme et prononcent son maintien en détention. Ils le condamnent également à verser 900 euros de dommages et intérêts à la policière victime du coup de poing et 700 euros aux deux autres policiers.