Mondial de rugby: l'empire All Blacks posté aux frontières de l'Australie

  • Les Néo-Zélandais à l'entraînement le 31 octobre 2015, à Bagshot au sud-ouest de Londres
    Les Néo-Zélandais à l'entraînement le 31 octobre 2015, à Bagshot au sud-ouest de Londres AFP - GABRIEL BOUYS
  • Présentation de la finale du Mondial Nouvelle-Zélande - Australie Présentation de la finale du Mondial Nouvelle-Zélande - Australie
    Présentation de la finale du Mondial Nouvelle-Zélande - Australie AFP - L.Saubadu/S.Malfatto
  • Les Australiens à l'entraînement, le 30 octobre 2015 à Twickenham
    Les Australiens à l'entraînement, le 30 octobre 2015 à Twickenham AFP - GABRIEL BOUYS
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Centre Presse Aveyron

Il ne manque plus que 80 minutes aux hégémoniques All Blacks pour devenir la première équipe de l'histoire du rugby à conserver la Coupe du monde, à condition d'éteindre la résurrection du voisin australien, samedi (17H00 françaises) en finale à Twickenham.

Qui aurait dit un jour qu'un empire naîtrait aux antipodes, dans un petit pays de quelque 4,5 millions d'habitants seulement mais régnant depuis plus d'un siècle sur la planète ovale ?

Ce royaume porte un nom: All Blacks. Deux mots universels devenus marque de fabrique, synonyme d'un savoir-faire ancestral et d'une recherche vitale de la perfection.

Tous sports confondus, peu d'équipes en effet peuvent se prévaloir d'une telle réussite sur la durée: 412 victoires en 537 matches officiels depuis 1903, soit plus de 78% de succès. Un ratio ahurissant, encore amélioré ces quatre dernières années puisque les hommes en noir n'ont perdu que 3 matches et laissé en route que 2 matches nuls, pour 48 victoires !

Paradoxalement, cette incontestable domination ne s'est pas toujours matérialisée en Coupe du monde. Vainqueurs de la première édition chez eux en 1987, les All Blacks ont attendu le retour du tournoi sur leurs îles pour l'emporter de nouveau, en 2011.

C'est précisément ce qui rend leur retour en finale bien moins anodin qu'il n'y paraît.

- Tordre le cou aux rumeurs -

Sur la foi de ces résultats, longtemps a-t-on murmuré que loin de chez eux, ces All Blacks peinaient à resserrer leur étreinte. On a pu aussi entendre ci-et-là que les Néo-Zélandais avaient une fâcheuse tendance à flancher dans les grands événements.

Bref, c'est l'occasion de tordre le cou à ces infamantes rumeurs en se parant de gloire à plus d'un titre: là, dans le Temple du rugby anglais, à 20.000 km d'Auckland, les All Blacks pourraient réussir à conserver leur couronne mondiale, un exploit jamais réalisé.

La conjonction des astres est parfaite si l'on considère aussi que cette finale devrait être la porte de sortie idéale d'une génération dorée, incarnée par l'emblématique capitaine Richie McCaw. Si le troisième ligne refuse obstinément de confirmer que cette 148e sélection (un record) sera sa dernière, ses coéquipiers Dan Carter (111 sél), Ma'a Nonu (102 sél), Conrad Smith (93 sél) et Keven Mealamu (130 sél) tireront pour sûr leur révérence.

Cet immense expérience s'est révélée extrêmement précieuse durant la compétition, notamment lors d'une demi-finale qu'il a fallu patiemment déverrouiller face à l'Afrique du Sud (20-18). Elle sera encore indispensable samedi pour contrer le rebond des Wallabies, encore moribonds à l'automne dernier avant de reverdir sous la houlette du sélectionneur à poigne Michael Cheika.

Ce serait un incroyable braquage que réussiraient les Australiens en l'emportant samedi, et leur succès n'en serait que plus sucré si on le saupoudre de l'historique querelle de voisinage entre les deux rives de la mer de Tasman.

- L'instant T -

Comme les All Blacks, les Wallabies sont en quête d'un troisième titre mondial après ceux de 1991, déjà conquis à Twickenham, et celui de 1999, ravi à Cardiff. Avec un groupe remis en ordre de bataille, une conquête stabilisée et des individualités (Pocock, Ashley-Cooper, Folau, Giteau...) au sommet de leur art, les Australiens se sont payé le luxe de battre les Néo-Zélandais à Sydney début août (27-19) pour remporter le Four nations et se donner un bel élan pour la Coupe du monde.

L'histoire du groupe australien est certes chaotique, mais c'est souvent sur ces aspérités que se forgent les volontés.

Or les partenaires de Stephen Moore devront être à 100% de leur potentiel, voire au-delà, pour enrayer l'impitoyable machine All Blacks qui a broyé impitoyablement tous ses adversaires durant le tournoi.

On salive d'avance à l'idée des duels qui s'annoncent dans les rucks, plaques tournantes des systèmes de deux équipes, et l'on se demande bien de qui viendra l'éclair de génie qui décadenassera une partie en forme de long bras de fer.

Car la tradition veut que les finales ne se jouent à rien ou presque, un drop, une pénalité manquée ou réussie, un geste déterminant à l'instant T.

C'est cette seconde libératrice logée au sein des promesses de l'aube - décalage horaire oblige - qu'attendront le coeur serré de l'autre côté du monde Australiens et Néo-Zélandais.

Source : AFP

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