L'avion russe s'est disloqué dans les airs, l'Egypte récupère les corps

  • Des débris de l'avion A321 sur le side du Wadi al-Zolomat dans la péninsule du Sinaï le 1er novembre 2015
    Des débris de l'avion A321 sur le side du Wadi al-Zolomat dans la péninsule du Sinaï le 1er novembre 2015 AFP - KHALED DESOUKI
  • Un soldat égyptien devant les valises et effets personnels des passagers de l'avion russe A321 qui s'est écrasé dans le désert du Sinaï, le 1er novembre 2015 en Egypte
    Un soldat égyptien devant les valises et effets personnels des passagers de l'avion russe A321 qui s'est écrasé dans le désert du Sinaï, le 1er novembre 2015 en Egypte AFP - KHALED DESOUKI
  • Le crash du vol 9268 de Métrojet en Egypte
    Le crash du vol 9268 de Métrojet en Egypte AFP - I.de Véricourt/S.Malfatto/V.Lefa, vl/jj
  • Une femme dépose des fleurs et une peluche en hommage aux victimes à l'aéroport Pulkovo de Saint-Petersbourg le 1er novembre 2015 Une femme dépose des fleurs et une peluche en hommage aux victimes à l'aéroport Pulkovo de Saint-Petersbourg le 1er novembre 2015
    Une femme dépose des fleurs et une peluche en hommage aux victimes à l'aéroport Pulkovo de Saint-Petersbourg le 1er novembre 2015 AFP - OLGA MALTSEVA
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Centre Presse Aveyron

Accident ou attentat ? L'Egypte a lancé une enquête après le crash d'un avion de touristes russes qui s'est disloqué dans les airs, selon Moscou, avant de s'écraser samedi dans le désert du Sinaï.

Les recherches se sont poursuivies activement dimanche pour retrouver les corps des 224 occupants de l'avion, dont plus des deux tiers ont été récupérés et devaient commencer à être rapatriés en Russie dans la soirée.

Les autorités égyptiennes et russes ont affirmé ne pas être en mesure d'annoncer les causes du crash de l'Airbus A321-200 de la compagnie charter russe Metrojet.

Mais l'hypothèse d'un attentat reste envisagée par les experts après la revendication de la branche égyptienne du groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui a annoncé samedi avoir détruit l'avion en représailles, selon elle, aux bombardements russes en Syrie.

Le chef des experts aéronautiques russes a affirmé que l'avion s'était disloqué "en l'air" pour une raison encore inconnue.

"Les fragments se sont éparpillés sur une grande surface d'environ 20 kilomètres carrés", a précisé au Caire Viktor Sorotchenko, directeur du Comité intergouvernemental d'aviation (MAK), cité par les agences russes.

Cette dislocation a eu lieu "à haute altitude", a de son côté expliqué à la télévision russe, depuis l'Egypte, le directeur de l'agence russe chargée du transport aérien, Alexandre Neradko.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a appelé à attendre les résultats de "la vaste enquête techniquement compliquées" avant "d'évoquer les raisons possibles du drame".

- Ballons et colombes -

Sur les lieux du crash, au beau milieu de la province du Nord-Sinaï, un journaliste de l'AFP a vu d'innombrables petits débris noircis de l'avion éparpillés sur le sol aride. Ils dégageaient encore une odeur âcre de brûlé plus de 24 heures après le drame.

Aucun corps n'était visible mais des soldats surveillaient une dizaine de sacs noirs, rouge et oranges. Un peu plus loin, une toute petite veste rouge et grise laissait imaginer l'horreur, 17 enfants ayant péri dont une petite fillette de 10 mois.

Des dizaines de sacs de voyage et valises colorées étaient également entassés les uns sur les autres aux côtés des débris de l'appareil. Ils étaient pour la plupart en bon état.

Dimanche soir, un officier de l'armée a assuré à l'AFP que 168 corps avaient été retrouvés, certains "loin" du principal morceau de carlingue, notamment un à huit kilomètres. Les autorités égyptiennes ont dû élargir à 15 km le rayon des recherches.

Les 217 passagers et les sept membres d'équipage étaient tous russes à l'exception de trois Ukrainiens.

Une journée de deuil national a été observée dimanche en Russie. En guise d'hommage, plusieurs milliers de personnes ont formé un cercle sur la vaste place du Palais au centre de Saint-Pétersbourg pour marquer une minute de silence puis lâcher ballons et colombes dans le ciel.

"Je ne pouvais pas ne pas venir", a expliqué à l'AFP Nika Kletskikh, 27 ans, qui a perdu une amie dans le drame. "C'est tellement effrayant de savoir qu'elle n'est plus là".

L'avion avait décollé samedi à l'aube de la station balnéaire de Charm el-Cheikh à destination de Saint-Pétersbourg. Le contact a été perdu après 23 minutes de vol alors que l'appareil se trouvait à plus de 30.000 pieds, une altitude de croisière (plus de 9.000 m).

- Enquêteurs russes -

Des enquêteurs russes et égyptiens se sont déployés, en compagnie du ministre russe des Transports, Maxime Sokolov, sur les lieux du crash, où ont été retrouvées les deux boîtes noires. Parallèlement, une centaine de secouristes russes ont pris la route avec leurs propres équipements.

Une enquête a aussi été ouverte en Russie et les locaux de la compagnie et du tour-opérateur perquisitionnés, tandis que des enquêteurs de France et d'Allemagne étaient attendus dimanche soir en Egypte, une procédure habituelle pour tous les incidents impliquant un Airbus.

Les gouvernements égyptien et russe avaient rapidement contesté samedi la revendication par la branche locale de l'EI, appelée Province du Sinaï, qui a assuré avoir "fait tomber" l'avion russe sans préciser comment.

Ces jihadistes sont très actifs dans le Nord-Sinaï, leur principal bastion où ils commettent quasi-quotidiennement des attentats et attaques très meurtriers visant l'armée et la police.

Des experts interrogés par l'AFP refusent d'exclure, avant que les boîtes noires ne parlent, qu'une bombe ait pu exploser à bord ou que l'avion ait pu être touché alors qu'il était descendu plus bas pour une raison technique ou autre, par un missile ou une roquette tiré du sol.

Charm el-Cheikh Ils invoquent l'éparpillement des débris et des corps à l'appui de cette thèse.

Plusieurs compagnies aériennes, dont Air France, Lufthansa et Emirates, ont annoncé qu'elles ne survoleraient plus le Sinaï "jusqu'à nouvel ordre", "par mesure de sécurité" et dans l'attente des résultats de l'enquête.

Le tourisme, l'un des piliers de l'économie égyptienne, est déjà en berne depuis la révolte populaire de 2011 qui a mis fin au régime de Hosni Moubarak.

Les stations balnéaires de la mer Rouge, en particulier Charm el-Cheikh, restent cependant une importante destination, fréquentées essentiellement par des Russes ou des Européens de l'Est.

Source : AFP

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