Automobile: en octobre, coup de frein sur les ventes de Volkswagen et de diesel en France

  • Un employé travaille dans l'usine Toyota à Onnaing, dans le nord de la France, le 30 juin 2015
    Un employé travaille dans l'usine Toyota à Onnaing, dans le nord de la France, le 30 juin 2015 AFP/Archives - Francois Lo Presti
  • Immatriculations : chute du diesel
    Immatriculations : chute du diesel AFP - V. Breschi/P. Defosseux, pld/abm
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Centre Presse Aveyron

La marque Volkswagen paraît avoir souffert en octobre des premières conséquences commerciales du scandale aux moteurs truqués en France, où le recul du diesel s'est accéléré dans un marché automobile quasiment stable.

La baisse de 3% des immatriculations de Volkswagen le mois dernier dans l'Hexagone marque un net contraste par rapport à la trajectoire des ventes de la marque sur les neuf premiers mois de l'année, qui était de +6,3%.

L'affaire des émissions polluantes sciemment faussées par le géant allemand sur des moteurs diesel a éclaté le 18 septembre et a pris une ampleur mondiale: 11 millions de véhicules sont concernés dont près d'un million en France.

Ce scandale a aussi galvanisé les adversaires du diesel. Le gouvernement a annoncé dans la foulée un resserrement progressif de la fiscalité avec l'essence, ce qui semble avoir accéléré la désaffection relative des Français pour le gazole.

La part des véhicules particuliers diesel neufs est tombée à 54,5% en octobre contre 55,7% en septembre, selon le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). Elle était encore de 64% en 2014.

Pour Flavien Neuvy, directeur de l'Observatoire Cetelem de l'automobile, ce rééquilibrage en faveur de l'essence "va plus vite que prévu, le processus s'accélère et va se poursuivre".

La faible hausse du marché français (+0,6%) en octobre s'explique par un jour ouvrable en moins par rapport à 2014, a souligné le CCFA. A nombre de jours ouvrables comparable, la hausse des immatriculations est de 5,1%, soit un léger ralentissement par rapport à la tendance sur dix mois (+5,7%).

"La tendance (à la hausse) se confirme", observe Jean-François Belorgey, du cabinet EY. En outre, "le carnet de commandes a l'air plutôt très bon" pour les immatriculations dans les semaines à venir, remarque-t-il.

Le CCFA a maintenu lundi sa prévision de progression du marché français en 2015, dans une fourchette de 4 à 5%.

- Le luxe allemand brille -

Quelque 161.000 voitures particulières neuves ont été mises sur les routes françaises en octobre, et 1,58 million lors des dix premiers mois de l'année.

Le mois dernier, PSA Peugeot Citroën a subi un revers avec une baisse de 6,3%, principalement en raison d'un fort recul de Citroën (-12%). Peugeot a décroché de 2,8% et la marque orientée "luxe" DS de 1,4%.

De son côté, le rival Renault a progressé de 2,9%, grâce au dynamisme de la marque au losange (+5%) tandis que les Dacia ont moins séduit (-5,4%).

Sur l'ensemble de l'année, PSA progresse de 3% et Renault de 2,6%. Les deux constructeurs français accaparent 54,6% du marché du neuf. En octobre, ils continuent à monopoliser les dix premières places du classement des véhicules vendus, Renault Clio en tête, suivie par les Peugeot 208 et 308.

La méforme de la marque Volkswagen a pesé sur la progression de l'ensemble du groupe allemand, qui reste toutefois positive en octobre à +2,7%. Sur les dix premiers mois de l'année, VW, qui compte aussi Audi, Seat, Skoda ou encore Porsche, croît conformément à la tendance générale (+5,2%) et reste de loin le premier importateur avec 12,9% de parts de marché.

"Globalement le groupe Volkswagen résiste plutôt bien pour le moment, même si sur la marque Volkswagen il y a un contrecoup qui est net", remarque M. Neuvy.

Pour lui, "compte-tenu de l'ampleur du scandale, on aurait pu imaginer un impact sur les immatriculations plus important". Mais il appelle à "rester prudent" sur les conséquences d'une affaire encore récente.

"Il est étonnant que les gens soient à ce point-là focalisés sur la marque Volkswagen alors qu'en réalité, le sujet des moteurs diesel tricheurs est loin de se limiter à la marque", observe pour sa part M. Belorgey.

Sur dix mois, Ford reste le numéro deux des importateurs avec des immatriculations en hausse de 6,3% qui lui permettent d'atteindre 4,27% de parts de marché. Suivent Toyota, à 3,96% des immatriculations (+8,7%) et Nissan, partenaire de Renault qui progresse de 9,3% et capte 3,95% du marché.

A noter aussi les progressions des groupes allemands de luxe: +19,8% pour BMW (dont Mini) depuis début 2015 et +15,8% chez Mercedes (avec Smart).

Source : AFP

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