XV de France: Guy Novès, apôtre d'un nouvel ordre

  • Guy Novès, alors entraîneur de Toulouse en demi-finales du Top 14 contre Clermont, le 6 juin 2015 à Toulouse
    Guy Novès, alors entraîneur de Toulouse en demi-finales du Top 14 contre Clermont, le 6 juin 2015 à Toulouse AFP/Archives - Nicolas Tucat
  • Yannick Bru, entraîneur des avants du XV de France, en conférence de prresse, le 21 juin 2013 à  New Plymouth (Nouvelle-Zélande) Yannick Bru, entraîneur des avants du XV de France, en conférence de prresse, le 21 juin 2013 à  New Plymouth (Nouvelle-Zélande)
    Yannick Bru, entraîneur des avants du XV de France, en conférence de prresse, le 21 juin 2013 à New Plymouth (Nouvelle-Zélande) AFP/Archives - Marty Melville
  • Guy Novès (d), alors entraîneur de Toulouse, à
la fin du match du Top 14 contre Oyonnax, le 30 mai 2015 au stade Ernest Wallon Guy Novès (d), alors entraîneur de Toulouse, à
la fin du match du Top 14 contre Oyonnax, le 30 mai 2015 au stade Ernest Wallon
    Guy Novès (d), alors entraîneur de Toulouse, à la fin du match du Top 14 contre Oyonnax, le 30 mai 2015 au stade Ernest Wallon AFP/Archives - Pascal Pavani
Publié le
Centre Presse Aveyron

Nouveau sélectionneur d'un XV de France à la dérive, Guy Novès compte donner un sérieux coup de barre dans le jeu pratiqué tout en naviguant finement entre les écueils d'un système français en plein brouillard.

A 61 ans, l'emblématique entraîneur du Stade Toulousain, qui a passé 40 ans en Rouge et Noir, recolorera-t-il les Bleus ?

Ce sera en tous cas sa difficile mission, après une terrible déroute en quarts de finale de Coupe du monde face aux All Blacks (62-13) qui a scellé tout à fait le mandat de marasme de son prédécesseur Philippe Saint-André.

Novès a d'ores et déjà annoncé sa volonté de donner un coup de fouet au jeu français, apparu stéréotypé et restrictif, seulement assis sur la puissance des gros bras.

Pour le technicien, il s'agit d'instaurer "un rugby d'avenir, celui qui amène les spectateurs au stade, un rugby spectaculaire". "Je voudrais que l'on essaye d'utiliser la superficie totale du terrain, c'est à dire toute la largeur et donc aller vers un rugby plus de mouvement, qui s'inspire par exemple de ce qui a fait la réussite du rugby argentin", explique Novès à l'AFP.

Au fond, le but de Novès est de "donner envie aux plus jeunes de prendre un ballon et de galoper sur un pré pour essayer de refaire ce qu'ils ont vu à la télé", détaille-t-il.

- 'Pas le choix' -

Ce style correspond à son "éducation", dit le Toulousain. Mais quand il s'agit de savoir si les Bleus pourront rapidement l'appliquer, il répond qu'"à l'heure actuelle, ce n'est même pas la peine de répondre". "Mais je n'ai pas le choix, il faut arriver vers cela", plaide-t-il.

Celui qui a passé "20 ans de (s)a vie dans un collège en tant que professeur d'éducation physique" va donc devoir trouver une réplique immédiate aux maux bleus, tout en s'investissant aussi dans la formation.

Une fois son projet de jeu peaufiné avec ses collaborateurs, le sélectionneur va donc s'attacher à dénicher les profils idoines. "Je vais essayer de rapidement constituer un groupe le plus restreint possible pour donner de la maturité aux joueurs", assure-t-il, avec en toile de fond la Coupe du monde 2019.

Demandera-t-il au capitaine Thierry Dusautoir (33 ans, 80 sél) de rempiler ? Le flanker a laissé planer le suspense et Novès dit vouloir lui laisser le temps "de digérer".

Dans les prochains mois, alors qu'il peaufine la composition de son encadrement bâti autour de Yannick Bru (entraîneur des avants) et Jean-Frédéric Dubois (entraîneur des arrières), Novès sera aussi contraint de composer avec les moyens du bord pour son premier Tournoi des six nations.

Avant le match initiatique contre l'Italie le 6 février, Novès a compté qu'il n'aurait que "trois-quatre jours" pour préparer le match.

"Mais c'est comme ça", souffle-t-il. "Au lieu de perdre mon temps à en parler, je vais surtout essayer de faire au mieux."

- 'Il faut donner beaucoup' -

Comme ses prédécesseurs, Novès, qui a longtemps défendu vent debout les intérêts du Stade Toulousain, se livrera à un numéro d'équilibriste avec les clubs, en attendant que la Fédération et la Ligue ne trouvent un nouveau terrain d'entente.

"Je suis quelqu'un qui suis né (sic) dans un club, donc j'ai énormément de respect pour les clubs", assure-t-il. "Je n'ai pas tout d'un coup changé mon fusil d'épaule. Maintenant, si le rugby français veut avoir la main au sein du rugby international, peut-être que les clubs peuvent faire un minimum d'efforts."

A lui de ne pas se perdre dans ce rôle politique et rester au plus près du terrain, aux côtés de ses hommes, ce qu'il aime tant.

"Ma façon humaine de fonctionner auprès de mes joueurs et de mon staff, c'est le moteur de la vie tout simplement", souligne-t-il. "Pour tirer le meilleur des joueurs et surtout leur permettre d'exprimer le meilleur d'eux-mêmes, je pense qu'il faut leur donner beaucoup."

En retour, il attendra de ses Bleus un dévouement total au maillot. "Les joueurs de l'équipe de France ne sont pas là pour prendre du plaisir, mais élus pour donner du plaisir", martèle-t-il.

Source : AFP

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