Selon Londres et Washington, une bombe pourrait être à l'origine du crash dans le Sinaï

  • Photo diffusée le 3 novembre 2015 par le ministère russe des Situations d'urgence montre les débris de l'avion russe A321 dans une région montagneuse du Sinaï en Egypte, le 1er novembre 2015
    Photo diffusée le 3 novembre 2015 par le ministère russe des Situations d'urgence montre les débris de l'avion russe A321 dans une région montagneuse du Sinaï en Egypte, le 1er novembre 2015 Ministère russe des Situations d'urgence/AFP - MAXIM GRIGORYEV
  • Des touristes près de Charm-el-Cheikh en Egypte le 4 novembre 2015
    Des touristes près de Charm-el-Cheikh en Egypte le 4 novembre 2015 AFP
  • Données du vol 9268 de Metrojet qui s'est écrasé en Egypte et caractéristiques de l'Airbus A321-200
    Données du vol 9268 de Metrojet qui s'est écrasé en Egypte et caractéristiques de l'Airbus A321-200 AFP - I.de Véricourt/S.Malfatto/V.Lefa
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Centre Presse Aveyron

Londres et Washington jugent probable qu'une bombe soit à l'origine du crash d'un avion russe en Egypte, dont le président est en visite au Royaume-Uni, les Britanniques préparant dans le même temps le rapatriement de leurs touristes de Charm el-Cheikh.

Londres a suspendu mercredi soir "par précaution" les vols entre Charm el-Cheikh et le Royaume-Uni à la suite du crash qui a fait 224 morts samedi dans le désert du Sinaï, indiquant disposer "de nouvelles informations" accréditant la thèse selon laquelle une bombe en serait responsable.

Le Royaume-Uni souhaite désormais rapatrier les quelque 20.000 touristes britanniques présents sur place et travaille, en collaboration avec les autorités égyptiennes et les compagnies aériennes, à la mise en place de "mesures d'urgence", a indiqué sur Sky News le ministre des Affaires étrangères Philip Hammond.

"Nous espérons que ces mesures seront en place d'ici (vendredi) pour que les personnes dont les vols étaient prévus hier ou aujourd'hui puissent partir demain", a-t-il déclaré, tandis que le Premier ministre britannique David Cameron devait présider dans la matinée une réunion de crise.

M. Hammond a également indiqué que des mesures étaient à l'étude pour la reprise des vols entre Charm el-Cheikh et le Royaume-Uni, espérant un retour à la normale "avant le rush de Noël et du Nouvel an".

Cinq jours après la catastrophe aérienne, la pire qu'ait jamais connue la Russie, les causes du crash de l'Airbus A321 de la compagnie charter russe Metrojet, peu après son décollage de la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, ne sont pas officiellement établies.

Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a réaffirmé mercredi être à l'origine du drame, qui a fait 224 morts.

Au Caire, les enquêteurs ont extrait les données de l'une des deux boîtes noires, celle des paramètres de vol, tandis que celle contenant les conversations de l'équipage, endommagée, demandera beaucoup de travail. Ils espèrent que l'examen des enregistreurs de vols permettrait de trancher entre les deux hypothèses envisagées: défaillance technique ou attentat.

A Washington comme à Londres, on privilégie ouvertement la deuxième thèse.

Un haut responsable américain, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a jugé "hautement probable" l'hypothèse d'une bombe à bord. Les chaînes CNN et NBC ont cité des responsables du renseignement américain privilégiant la même piste.

M. Hammond a lui aussi évoqué mercredi soir "une forte probabilité que le crash ait été causé par un engin explosif se trouvant dans l'avion".

Le Kremlin a lui qualifié jeudi de "spéculations" toute hypothèse sur les raisons du crash de l'Airbus A321 en Egypte.

- Première victime enterrée jeudi -

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avait lui qualifié de "spéculations sans fondement" l'idée d'un attentat de l'EI.

Le drame devrait être au menu des discussions de sa rencontre en début d'après-midi avec M. Cameron à Londres, où il effectue une visite controversée.

Sa venue a été critiquée par l'opposition britannique, qui dénonce son sombre bilan en matière des droits de l'Homme: plus de 1.400 manifestants réclamant le retour de l'ex-président Mohammed Morsi tués, plus de 15.000 Frères musulmans et sympathisants emprisonnés, des centaines de condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs.

Dans la foulée des Britanniques, l'Irlande a également demandé à ses compagnies de suspendre leurs vols vers et en provenance de la station balnéaire égyptienne, dont l'aéroport accueille chaque jour des milliers de touristes venus passer des vacances sur la mer Rouge. Il se trouve dans le Sinaï, mais loin du secteur où sévit la branche égyptienne de l'EI.

Cette branche, se faisant appeler "Province du Sinaï", a réaffirmé mercredi être à l'origine de la catastrophe, indiquant qu'il s'agissait de représailles après "l'arrestation de femmes bédouines par les forces apostates" dans la région.

L'Airbus A321 s'était écrasé 23 minutes après avoir décollé, tuant ses 217 passagers, la plupart originaires de Saint-Pétersbourg (nord-ouest de la Russie), et ses sept membres d'équipage. Les recherches se poursuivent pour retrouver les derniers corps et des indices dans une vaste zone désertique.

La Russie a enterré jeudi matin ses premières victimes, à Novgorod (nord-ouest) et Saint-Pétersbourg.

La compagnie Metrojet a rejeté la possibilité d'"une défaillance technique" ou d'"une erreur de pilotage", invoquant un facteur "extérieur".

L'avion n'a pu être atteint à 10.000 mètres d'altitude par les missiles dont dispose l'EI dans le Sinaï. Restent deux hypothèses: un problème technique provoquant une explosion et une dislocation immédiate de l'appareil sans laisser le temps au pilote de communiquer - cas rarissime, selon les experts -, ou une bombe installée dans l'appareil.

Pour les experts, même un engin explosif de petite taille est suffisant pour trouer la carlingue et disloquer l'appareil, en raison de la pressurisation à haute altitude.

Source : AFP

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