Réduction des déchets à Decazeville : l’objectif ne sera pas atteint

En 2011, les communautés de communes de Decazeville-Aubin (CCDA) et de la Vallée du Lot (CCVL) avaient adhéré conjointement à un programme local de prévention des déchets piloté par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Sur cinq ans, l’objectif était de réduire de 7% la quantité globale de déchets produits par les ménages sur les deux territoires (sacs noirs, sacs jaunes, papier, verre…).

Outre un évidement intérêt environnement, l’aspect financier du dispositif n’était pas non plus négligeable : l’Ademe s’était engagée à soutenir les collectivités qui réussissaient dans cette démarche à hauteur de 1,5 €  par an et par habitant. Malheureusement, à un an du terme de ce partenariat, la démarche s’avère localement un échec, avec seulement 2% constatés de déchets en moins.

200 foyers ont adopté des poules

À ce stade, le résultat quasi final n’est pas une surprise. En effet, les services communautaires de la CCDA révèlent que "tous les bilans intermédiaires réalisés depuis 2011 ont laissé apparaître des retards assez importants sur les objectifs affichés. Nous n’avons pas réussi à créer une dynamique de terrain." Un constat négatif qui concerne aussi les territoires de Villefranche-de-Rouergue et Millau, pareillement impliqués dans ce dispositif. Seule l’agglomération ruthénoise aurait tiré son épingle du jeu, en se donnant davantage de moyens techniques et logistiques. La question s’est donc posée de savoir si le contrat avec l’Ademe devait être cassé à un an de son terme, au regard de l’impossibilité d’atteindre les objectifs identifiés.

"Soit on continuait un an de plus pour tenter de faire malgré tout un peu mieux, pour la forme, soit on arrêtait dès à présent. On a choisi la seconde solution. C’est dommage. Pour espérer réussir ce challenge, il aurait sans doute fallu se donner beaucoup plus de moyens. Mais ce n’était pas possible", expliquent les services communautaires. Mais ces derniers de préciser dans la foulée que les efforts de sensibilisation pour amplifier la réduction des déchets ne vont pas pour autant être abandonnés, au contraire.

D’autant que certaines actions fonctionnent, comme celle qui a incité les administrés à adopter des poules afin de réduire la quantité des déchets alimentaires. Sur le territoire, pas moins de 200 foyers, à raison de deux poules par maison, ont joué le jeu des gallinacées dévoreuses de déchets. Par ailleurs, le Bassin a été retenu par Éco-Emballage, qui organise le tri, la collecte sélective et le recyclage des emballages en France, pour la collecte du verre. De nouveaux points d’apports plus attractifs vont ainsi être rapidement installés un peu partout.

En revanche, la mise en place d’une redevance incitative a été repoussée sine die, là aussi par manque de moyens au regard des coûts d’installation et de fonctionnement du dispositif.