Le regard de Hantz sur le Raf : « Pas de place pour les faibles »

  • « Ce sont des moments de vérité », dit Hantz, 16 ans de carrière et 6 clubs à son actif.
    « Ce sont des moments de vérité », dit Hantz, 16 ans de carrière et 6 clubs à son actif. archives CPA
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Maxime Raynaud

L’œil. L’ancien technicien de Bastia ou Rodez a déjà connu la situation actuelle du Raf (dernier de CFA après neuf journées). "Comme tous les entraîneurs, même Mourinho", sourit-il. Alors, nous lui avons demandé, non pas de juger Rodez ou Laurent Peyrelade, mais d’apporter son éclairage sur les ressorts à disposition d’un coach.

"CONTINUER À SE PROJETER, C’EST LE PLUS IMPORTANT"

On connaît tous le désormais bateau « match après match ». Pourtant, pour Frédéric Hantz, qui a vécu la relégation en CFA2 pour sa première expérience avec Rodez, et pointait dans la zone rouge à la trêve de sa seconde à Brive, l’inverse est plus logique. "Continuer de se projeter, dit-il, c’est le plus important. Ne se focaliser que sur les résultats, c’est dangereux. Pour l’entraîneur, l’attention doit continuer à être dirigée vers les moyens à mettre en œuvre. Et l’avenir."

"REDONNER DE LA CONFIANCE"

À écouter Frédéric Hantz, 49 ans, les moyens de remettre un groupe meurtri en confiance sont multiples. Premier cité, "cerner 2, 3, 4 ou 5 joueurs qui ont cette capacité à booster les autres. Mais ce ne sont pas forcément les joueurs qu’on attend !" En clair, les cadres de début de saison ne sont pas forcément ceux d’une opération survie. Ensuite, l’ex-entraîneur du Mans renvoie à un autre principe : "Durcir l’entraînement. Il ne faut pas avoir peur de chercher la confiance dans le travail, la charge athlétique. La rigueur, aussi, par exemple sur les retards, m’a permis dans ces moments de regonfler les joueurs. Ils doivent reprendre les clés, s’impliquer. Ce sont d’abord des hommes."

"LA CONVIVIALITÉ, C’EST PRIMORDIAL"

Difficile de déconnecter du foot dans ces moments où, de l’aveu même de Hantz, "on a seulement envie de rester à la maison." Selon lui, c’est à cet instant, justement, que la "convivialité est primordiale. Aller boire des coups, organiser des repas, tout ça pour resserrer les liens. À Bastia, aux entraînements, on organisait des jeux. Le vainqueur repartait avec un porte-clés, un fanion. Et même en Ligue 1, avec les salaires qu’il y a, les mecs étaient touchés. Il faut trouver un moyen de rompre avec la morosité."

LE DIALOGUE, LES CHANGEMENTS: OUI, MAIS PAS À OUTRANCE

"On s’est parlé", "on va jouer différemment". Dans le champ lexical des périodes difficiles, ces phrases reviennent constamment. Concernant le dialogue, Hantz, actuellement sans club, a son point de vue. "Vider son sac, c’est bien mais au bon moment. Trop parler, ça nuit au terrain." Quant au jeu, l’ancien du Muc 72, où il a connu Laurent Peyrelade, est clair: "Changer, ça peut aider. Notamment dans une période difficile. Mais le plus important, ça reste l’intensité."

"UN MATCH D’HOMMES, ÇA REMET EN CONFIANCE"

Autre lieu commun aux mauvaises spirales, le retour aux bases, à l’agressivité. Quitte à délaisser le jeu un temps. Hantz en est persuadé, "ça peut aider, ponctuellement. Un vrai match d’hommes, ça remet en confiance."

"L’INDIVIDU AU CENTRE", LE TEMPS DES CHOIX FORTS

"Si tu n’es que sur la notion de groupe, certains se cachent". De ce constat, Hantz tire un principe: dans les moments difficiles, il faut "remettre l’individu au centre. À Brive, explique-t-il, j’enchaînais les séances individuelles, avec les gardiens, les attaquants, etc." D’après celui qui est un intervenant assidu de l’émission de Canal + «Les spécialistes», ces temps difficiles sont propices à des choix forts. "Dans ces moments, il n’y a pas de place pour les faibles. Certains joueurs, on ne peut pas les aider et on doit les écarter. Ce sont des moments de vérité."

"LE SEUL CONTRE TOUS", ÇA NE MARCHE PAS PARTOUT

Une des techniques bien connues pour souder à nouveau un groupe, c’est de l’unir contre quelque chose, ou quelqu’un. Les médias, par exemple. Mais « le seul contre tous » a ses limites, d’après Hantz. "À Bastia, ça marche très bien et c’est très utile, sourit l’Aveyronnais qui a passé 4 saisons en Corse. Mais à Rodez, je ne pense pas. Ce n’est pas la même histoire, le même contexte."

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