Rodez, c’est pas le pied !

Alors qu’on s’abreuvait déjà de houblon du côté d’Agde, le vestiaire de Rodez est, lui, resté fermé de très longues minutes, hier après le coup de sifflet final. Plus que jamais, Arnaud Vercruysse a enfilé son costume de meneur d’hommes. Au milieu des siens, il a longuement parlé. Histoire d’évacuer la déception du jour, dans un premier temps. Puis, pour éviter de tomber dans un pessimisme de saison. Le chemin est encore long, Rodez en est conscient. Mais son quatrième revers de rang, le cinquième en six journées, est dur, très dur à avaler. Car encore une fois, Mathieu Roca et ses partenaires ont livré une prestation digne de ce nom chez leur meilleur ennemi, Agde.

Encore une fois, ils ont dominé, tenu le ballon, enchaîné les temps de jeu. Mais encore une fois, tout cela n’a pas suffi! À l’image des rebonds capricieux de son ballon, le rugby n’est pas une science exacte... Rodez l’a appris à ses dépens. Comme son jeune ailier, Arnaud Miquel. Devenu buteur d’un jour, en l’absence de Romain Boscus, et suite à l’inefficacité d’Alexandre Vaffier (1/3 en début de match), il a eu l’occasion d’enfiler un costume inespéré de héros. Malheureusement pour lui, ses trois tentatives sur la ligne des 22 m en fin de match (75e, 78e, 80e+2) n’ont pas trouvé de réussite. Peut-on le lui reprocher ? Non, l’homme butait pour la première fois de sa carrière en équipe fanion et le Mistral s’était en plus invité dans l’Hérault !

Rodez réduit à 13

Ces dernières saisons, les confrontations entre Agde et Rodez ont toujours accouché de belles histoires. Cela n’a pas été le cas, hier. Pourtant, le suspense a encore une fois été poussé à son paroxysme au stade Michel-Millet. Comme il y a trois ans, lorsque le match s’était également joué en un tout petit point. Toujours en faveur des locaux. Mais cette fois, les Agathois ne s’en sont pas cachés: il ne le méritait pas. L’ex-joueur Damien Bès l’a d’ailleurs avoué après le coup de sifflet final. Bougé en touche, en mêlée fermée, dans les rucks et même en tribunes par la colonie ruthénoise, Agde n’a jamais trouvé la solution, hier. Si ce n’est sur un coup de pied à suivre anodin en première période. Là, le vieux briscard Ortega a retrouvé ses cannes de 20 ans pour aplatir juste avant la ligne (16e) ! Rodez ne s’en est pas laissé compter.

Dans le sillage de sa deuxième ligne, ô combien efficace hier, il a poursuivi sa marche en avant et n’a pas tardé à être récompensé à la 24e minute par un essai du centre chilien Simon Pardakhty. Alexandre Vaffier, repositionné en ouvreur, puis Arnaud Miquel, se sont quant à eux chargés de faire gonfler le score jusqu’à 13-8. Un maigre écart au vu des efforts fournis. Alors, Agde s’est accroché. Jusqu’à revenir dans la partie, petit à petit, et passer devant à l’heure de jeu (14-13). Rodez était alors réduit à 13, pour un litigieux plaquage haut (Hyardet, 56e) et une répétition de fautes (Pardakhty, 59e). Après avoir fait le dos rond de longues minutes, Rodez a passé la vitesse supérieure en fin de match. Insuffisant. Plus Rodez progresse, plus les déceptions sont grandes cette saison. La dure loi du rugby !