Le diabète, un mal redoutable à l'origine de près de 8.000 amputations par an

  • Près de 8.000 diabétiques ont été amputés d'un membre inférieur en 2013, soit 7 fois plus que la population non diabétique
    Près de 8.000 diabétiques ont été amputés d'un membre inférieur en 2013, soit 7 fois plus que la population non diabétique AFP/Archives - Aris Messinis
  • Le diabète de type 2, qui augmente avec l'âge, correspond à une hausse prolongée du taux de sucre dans le sang
    Le diabète de type 2, qui augmente avec l'âge, correspond à une hausse prolongée du taux de sucre dans le sang AFP/Archives - Sajjad Hussain
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Centre Presse Aveyron

Maladie qui ne cesse de progresser, avec plus de 3 millions de personnes en traitement en France, le diabète est à l'origine de complications redoutables parmi lesquelles près de 8.000 amputations par an, selon une étude publiée mardi.

"Le diabète est une pathologie grave de par la sévérité de ses complications" dont une partie pourrait être évitée grâce à un suivi médical approprié, soulignent des chercheurs de l'Institut de veille sanitaire (InVS), à la veille de la journée mondiale du diabète samedi.

Il existe deux formes de diabète. Le diabète de type 2, qui augmente avec l'âge, représente près de 90% des cas de diabète. Il correspond à une hausse prolongée du taux de sucre dans le sang et est souvent associé à l'obésité et au mode de vie.

Le diabète de type 1, qui apparaît le plus souvent de manière brutale chez l'enfant ou chez le jeune adulte, est caractérisé par une production insuffisante d'insuline, une hormone secrétée par le pancréas.

En se basant sur des données fournies par l'Assurance maladie et par les hôpitaux (PMSI), les chercheurs ont calculé que 7.749 diabétiques avaient été amputés d'un membre inférieur en 2013, soit 7 fois plus que la population non diabétique.

Les diabétiques ont également été 2,2 fois plus nombreux à être hospitalisés pour un infarctus du myocarde et 1,6 fois pour un accident vasculaire cérébral (AVC). Ils ont été aussi 9 fois plus à être traités pour une insuffisance rénale.

En ce qui concerne les complications podologiques, elles sont fréquentes dans la population diabétique, avec quelque 20.000 hospitalisations chaque année pour une plaie au pied, soit 5 fois plus que la population non diabétique.

- Lésions qui cicatrisent mal-

Il s'agit de lésions au pied ou à la jambe provoquées par des traumatismes, souvent très minimes mais qui cicatrisent difficilement à cause du diabète. Si elles sont traitées tardivement, elles peuvent déboucher sur une gangrène et nécessiter une amputation.

En 2013, plus de la moitié (52%) des 7.749 amputations ont concerné l'orteil, 19% le pied, 17% la jambe et 12% la cuisse. Les amputés étaient très majoritairement des hommes et avaient 71 ans en moyenne au moment de l'intervention. 20% ont de surcroît dû être ré-amputés au cours de l'année.

Les chercheurs relèvent toutefois que le nombre d'amputations est resté stable ces dernières années, grâce à un programme de prévention des lésions du pied lancé en 2005 et notamment au remboursement par l'assurance maladie de plusieurs séances de soins podologiques chez les diabétiques.

Les hospitalisations pour des plaies au pied ont pour leur part augmenté de 20% entre 2010 et 2013.

D'importantes disparités géographiques subsistent néanmoins: c'est en Guyane et en Guadeloupe que le taux d'amputation est le plus élevé, suivies par la Martinique, la Réunion, la Basse-Normandie et le Pas-de-Calais.

Les hospitalisations pour plaies sont en revanche plus nombreuses en France métropolitaine, le Nord-Pas-de-Calais arrivant en tête.

Dans le Panorama santé de l'OCDE de 2009, la France se situait dans la moyenne des autres pays développés pour les amputations liées au diabète, mais les chercheurs de l'InVS notent que les méthodes de calcul utilisées ne sont pas les mêmes dans chaque pays.

Faute de données fiables, ils n'ont pas étudié la "rétinopathie diabétique", une atteinte de la rétine qui touche près de 50% des patients diabétiques de type 2 et qui est la première cause de cécité avant 65 ans.

Dans un éditorial consacré au diabète dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), le Pr Jacques Bringer, de la faculté de médecine de Montpellier, se félicite pour sa part d'une "amélioration encourageante de la surveillance" des diabétiques ces dernières années, même s'il "existe encore une forte marge de progression pour assurer un suivi homogène de l'ensemble de la population".

Il rappelle également que la réduction des complications du diabète passe par les prises en charge des "facteurs de risques associés": surpoids, hypertension artérielle, cholestérol, tabagisme et sédentarité.

Source : AFP

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