Le film documentaire fait recette au cinéma La Strada

Depuis très longtemps, même du temps où la salle obscure decazevilloise nichait dans la salle Jean-Paul-Sartre, les films documentaires bénéficient d’un public local. Et l’engouement est allé crescendo depuis que La Strada a ouvert ses portes; la plus petite de ses trois salles est adaptée au genre en raison d’un public qui, malgré tout, demeure nettement plus confidentiel que celui des programmations plus commerciales. Cet intérêt local pour le documentaire s’explique également par le travail de fond consenti par Arnaud Segond, le responsable du cinéma, qui, par goût personnel et par souci d’élargir ses publics, multiplie les partenariats avec les associations locales.

Il est vrai que le film documentaire est, entre autres choses, un vecteur incontestable de promotion, de diffusion, ou encore de compréhension de nombreux sujets sociétaux et autres. On l’a vu encore tout récemment avec, dans le cadre du «Mois du documentaire», la projection, en partenariat avec l’Apaba (association pour la promotion de l’agriculture bio) de La Face bio de la République, ou comme ce fut le cas encore hier soir, la projection du film Khmers en mêlée, en partenariat, cette fois, avec le Sporting club decazevillois. À cela, il convient encore d’ajouter le Festival annuel Terres de Résistance, spécialement dédié au film documentaire, grâce au partenariat noué avec l’association Ima(t)ges. 

Encore trois films à voir

Demain soir, La Strada projettera le film Si différents, si proches de Jean Depierre. Tourné à Toulouse, au lycée Myriam, ce documentaire retrace le quotidien de plusieurs adolescents porteurs de handicaps. Le vendredi 21, toujours à 20h30, en présence de Guy Chapouillé, son réalisateur sera proposé L’Azegado. Un documentaire qui, sur fond d’agriculture extensive, surproductrice, montre des paysans respectueux d’une certaine idée de la vie à la campagne. Des hommes et femmes qui tentent de résister à sa lente décomposition alors qu’autour d’eux des exploitations agricoles mettent la clé sous la porte et que des services publics disparaissent.

Le jeudi 26, ce sera la dernière de ce mois du film documentaire avec la projection, une fois de plus en présence de son réalisateur Paul Lacoste, de Vendanges. Un opus qui met en pleine lumière des hommes, femmes, retraités, des étudiants, des chômeurs et des précaires qui, sur fond de vendanges, recherchent la nature parce qu’ils étouffent en ville, et qui cherchent la compagnie parce qu’ils sont seuls. Mais qui cherchent surtout un salaire. Avant, ils venaient de loin pour les vendanges. Aujourd’hui, on les trouve tout autour… Enfin, pour être exhaustif sur le sujet, précisons que les soirées du festival «Terres de Résistance» reprendront les 3 décembre et 6 janvier.