Horreur et sidération ce matin à Paris

  • Scènes de guerre vendredi soir en plein coeur de la capitale.
    Scènes de guerre vendredi soir en plein coeur de la capitale. AFP
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Centre Presse Aveyron

Les attentats d'une ampleur sans précédent ont fait au moins 120 morts. La capitale, la France, le monde sont sous le choc...

Horreur et scènes de guerre: Paris se réveille samedi en état de sidération, après des attentats d'une ampleur sans précédent attribués à des jihadistes qui ont fait au moins 120 morts et 200 blessés, avec pour la première fois en France des actions kamikazes.

Au moins huit assaillants ont abattu des dizaines de personnes dans une salle de concert, à des terrasses de café, ou se sont fait exploser près du Stade de France, un mode opératoire inédit sur le sol français. "Cette fois, c'est la guerre", résume samedi en une le quotidien populaire Le Parisien. "La guerre en plein Paris", titre le journal conservateur Le Figaro.

Le président François Hollande a décrété l'état d'urgence dans le pays tandis que la police demandait aux habitants de la Ville lumière de rester chez eux. Les nouvelles attaques, qui surviennent dix mois après les attentats visant notamment l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, jettent une ombre sur la capacité de la France à assurer la sécurité.

Paris devait se transformer en capitale diplomatique à compter de lundi à l'Unesco où plusieurs chefs d'Etat sont attendus pour les 70 ans de l'organisation, avant une conférence de l'ONU sur le climat réunissant dans une quinzaine de jours 40.000 personnes, dont plus de 100 dirigeants du monde entier pour l'ouverture le 30 novembre. Le président iranien Hassan Rohani, qui devait effectuer lundi une visite de deux jours en France, a annoncé samedi qu'il renonçait à ce déplacement.

Le carnage dans la salle de spectacles du Bataclan dans un quartier parisien très festif s'est fait aux cris de "Allah Akbar". Au Stade de France, le président François Hollande et 80.000 spectateurs assistaient à un match de football amical entre la France et l'Allemagne au moment des attaques.

Le bilan est d'au moins 120 morts et plus de 200 blessés dont 80 grièvement atteints, selon une source proche de l'enquête. Huit assaillants sont morts, dont sept en actionnant des ceintures d'explosifs lors des attaques ou lors de l'assaut des forces de l'ordre. Les autorités ont évoqué la possibilité qu'ils aient des complices ou des coauteurs dans la nature.

Quelque 1.500 spectateurs étaient présents au Bataclan, célèbre salle de concerts proche du lieu où des jihadistes avaient déjà décimé la rédaction de Charlie Hebdo le 7 janvier.

Tirs à l'aveugle

"Deux ou trois individus non masqués sont entrés avec des armes automatiques de type kalachnikov et ont commencé à tirer à l'aveugle sur la foule", a raconté un journaliste de la radio Europe 1, Julien Pearce, présent dans la salle. "Ca a duré une dizaine, une quinzaine de minutes. Ça a été extrêmement violent et il y a eu un vent de panique, tout le monde a couru vers la scène, il y a eu des scènes de piétinement", a-t-il ajouté.

Les assaillants "ont tiré en plein dans la foule en criant "Allah Akbar"", a déclaré un témoin à la radio France Info. Ils ont aussi invoqué l'intervention militaire française en Syrie pour justifier leur action.

"Je les ai clairement entendu dire aux otages +C'est la faute de (François) Hollande, c'est la faute de votre président, il n'a pas à intervenir en Syrie+. Ils ont aussi parlé de l'Irak", a raconté un autre témoin, Pierre Janaszak, à l'AFP. La France participe depuis septembre 2014 à la coalition contre le groupe Etat islamique en Irak et a élargi en septembre ses frappes aériennes à la Syrie où des camps d'entraînement et des sites pétroliers ont été visés.

Plusieurs rues du même quartier de Paris ont été le théâtre de fusillades. Au stade de France, situé au nord de la capitale, le président François Hollande a été évacué dès les premières détonations et les entrées et sorties ont été bouclées. Le match s'est poursuivi jusqu'au bout, et le public a finalement été évacué dans un calme relatif.

Parmi ses premières mesures, le gouvernement a renforcé la présence militaire à Paris et fermé samedi écoles et équipements municipaux, notamment sportifs.

"Combat impitoyable'"

"C'est une horreur", il s'agit d'"attaques terroristes sans précédent", a commenté François Hollande, visiblement marqué par cette nouvelle série d'attentats alors que l'exécutif venait de restaurer des contrôles aux frontières dans la perspective de la conférence sur le climat de l'ONU qui doit réunir dans quinze jours plus d'une centaine de dirigeants étrangers.

Le gouvernement affinait les conditions de sécurité devant entourer cette conférence internationale et, ironie du sort, a présenté vendredi un plan visant à éradiquer les trafics d'armes.

Le président socialiste a annulé sa participation dimanche à un sommet du G20 en Turquie et promis un "combat impitoyable" contre le terrorisme. Lors d'un entretien téléphonique, son homologue américain Barack Obama lui a promis d'accroître la coopération bilatérale contre le terrorisme, selon Paris. Dans le monde, de la Russie à la Chine, en passant par Israël et l'Allemagne, les condamnations ont été unanimes.

L'antenne de la tour du World Trade Center à New York s'est illuminée vendredi soir aux couleurs du drapeau français, en solidarité avec la France. Ces nouvelles attaques - les plus meurtrières en Europe de ces 40 dernières années avec celles de Madrid en 2004 - surviennent dix mois après les attentats jihadistes de janvier visant l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, une policière et un supermarché casher à Paris (17 morts au total). Ils avaient été suivis de plusieurs autres attaques ou tentatives avortées.
 

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