Le G20 cherche des réponses au terrorisme et un engagement pour le climat

  • Une photo de famille de quelques uns des chefs d'Etat réunis le 15 novembre 2015 pour le G20 à Antalya, au sud de la Turquie
    Une photo de famille de quelques uns des chefs d'Etat réunis le 15 novembre 2015 pour le G20 à Antalya, au sud de la Turquie POOL/AFP - AYKUT UNLUPINAR
  • Le président américain Barack Obama discute avec son homologue russe Vladimir Poutine, lors du sommet du G20 à Antalya, en Turquie
    Le président américain Barack Obama discute avec son homologue russe Vladimir Poutine, lors du sommet du G20 à Antalya, en Turquie RIA NOVOSTI / RUSSIAN PRESIDENTI/AFP
  • Membres du G20 et invités participant au sommet d'Antalya dimanche et lundi, les enjeux de la rencontre
    Membres du G20 et invités participant au sommet d'Antalya dimanche et lundi, les enjeux de la rencontre AFP - I.Véricourt/S.Malfatto
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Centre Presse Aveyron

Les chefs d'Etat des pays les plus puissants du monde doivent concrétiser lundi au G20 leurs promesses d'une réponse "forte" aux attentats de Paris, mais aussi surmonter leurs difficultés à s'accorder sur le climat.

Le sommet réuni depuis dimanche dans la station balnéaire d'Antalya (sud de la Turquie), transformée en camp retranché protégé par 12.000 policiers, va s'achever dans l'après-midi.

Les attentats de vendredi à Paris ont imprimé leur sceau macabre tout en haut de la feuille de route des leaders des 20 plus grandes puissances du monde, qui ont multiplié les déclarations d'empathie avec la France et de fermeté contre le terrorisme.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis une réponse "très forte, très dure" des pays du G20.

A l'instar de ce qu'ils ont fait pour l'épidémie d'Ebola lors du sommet de 2014 en Australie, les leaders vont publier un communiqué séparé sur le fléau terroriste.

L'ébauche de ce texte consulté par l'AFP ne mentionne pas le groupe Etat islamique (EI), qui a revendiqué les attentats de Paris, mais parle des terroristes au sens large.

Le texte appelle notamment les membres du G20 à renforcer leur coopération pour limiter la liberté de circulation des terroristes, à lutter contre la propagande sur internet et à accroître la traque financière du terrorisme.

"Il nous faut agir ensemble pour faire en sorte que les mailles du filet, qui sont un peu larges aujourd'hui, rétrécissent au point qu'à l'avenir on puisse repérer beaucoup plus" les sources de financement du terrorisme qu'aujourd'hui, a déclaré dimanche soir le ministre français des Finances Michel Sapin.

"Un plan d'action, cela ne se fait pas dans le cadre d'un G20", instance économique, a prévenu dimanche soir le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius pour expliquer pourquoi le G20 ne prenait pas des mesures plus spectaculaires.

- 'La vraie actualité' -

Mais le sommet d'Antalya aura malgré tout permis une avancée sur le dossier de la Syrie, où prolifèrent les jihadistes de l'EI.

"La vraie actualité, c'est ce qui se passe en coulisses, pas dans les débats en session, c'est la rencontre Obama-Poutine qui tombent d'accord pour la première fois sur le besoin d'une transition politique", a estimé Tristen Naylor, de l'université d'Oxford.

Dimanche, à la surprise générale, Vladimir Poutine et Barack Obama se sont isolés du reste des dirigeants du monde pour un aparté de 35 minutes dont les images ont été diffusées par la télévision turque.

Cette réunion entre deux poids lourds mondiaux, qui entretiennent notoirement de mauvaises relations, a alimenté les espoirs d'une percée dans les pourparlers sur le règlement de la guerre en Syrie.

"On peut pas vraiment régler le problème de l'Etat islamique sans accord politique en Syrie. Il y a encore beaucoup de travail et il y a des signes encourageants", a commenté lundi sur la BBC le Premier ministre britannique David Cameron.

Ces signes sont les avancées diplomatiques obtenues à Vienne, et endossées dimanche par MM. Obama et Poutine, sur la nécessité d'une transition politique en Syrie.

Les divergences subsistent toutefois sur le sort de Bachar al-Assad, soutenu fidèlement par Moscou et l'Iran, et que les Occidentaux et les pays arabes veulent voir quitter le pouvoir.

Ces divergences ne doivent pas "devenir l'autel sur lequel la Syrie est sacrifiée", a exhorté M. Cameron.

- Nuit blanche sur le climat -

Dans l'ambiance de relative concorde de ce G20, le désaccord le plus notable a porté dimanche sur le climat, un signal inquiétant à quelques semaines de la COP21 de Paris.

Les conseillers des leaders avaient préparé un projet de texte très général et ont été renvoyés à leur copie par les pays développés. Ils ont dû négocier pendant la nuit pour remettre à leurs patrons un texte plus ferme.

Selon le brouillon vu par l'AFP, le G20 devrait donc s'engager à trouver un accord à Paris qui respecterait l'objectif de limiter à 2 degrés le réchauffement climatique, un chiffre qui avait disparu de la précédente version.

Les débats ont été difficiles et ont donné l'impression que les pays industrialisés et les pays émergents, emmenés par l'Inde et l'Arabie saoudite, "ne vivaient pas sur la même planète", selon une source européenne.

Enfin, le G20 devrait mettre la touche finale au plan de l'OCDE de lutte contre l'optimisation fiscale, marquant une étape importante dans le combat des Etats pour recouvrer l'impôt auprès des grandes multinationales.

Source : AFP

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