Attentats parisiens : «Encore un coup dur» pour les voyagistes

  • Plusieurs voyagistes ont accepté de modifier quelques destinations afin d’éviter le survol de zones aériennes sensibles.
    Plusieurs voyagistes ont accepté de modifier quelques destinations afin d’éviter le survol de zones aériennes sensibles. Repro CP
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Lola Cros et Pierre-Jean Côme

Économie. Les récents attentats ne sont pas sans conséquence sur l’économie, notamment sur le tourisme. Si les annulations ne sont pas massives, les professionnels aveyronnais s’attendent à un mois calme.

«Notre profession est toujours impactée par l’actualité, commence Myriam Laviolette, gérante de l’agence Fram à Decazeville, l’une des plus importantes du Bassin, pour planter le décor. Que ce soient les épidémies, les catastrophes naturelles, les grèves, les crashes d’avion: notre activité est dépendante de tous ces événements.»

«Les gens se posent beaucoup de questions» 

Hier matin encore, des clients sont venus annuler leur séjour à Disneyland Paris, prévu pour la fin du mois. «Pas rassurés, tranche-t-elle. La foule fait peur. Je peux le comprendre.» Pour autant, «pas de grands courants d’annulations, tempère Dominique Leygues, dirigeant de VTO. Les gens se posent beaucoup de questions, se renseignent plus que d’habitude. Par exemple, nous passons plus de temps à approfondir certains points, les conditions d’annulation par exemple car il n’existe pas de clause “attentats“. Mais dans la pratique, nous trouvons toujours un terrain d’entente si nous sommes contraints d’annuler.» Chez Verdié Voyages aussi, l’heure est à l’adaptation : le voyagiste a accepté de modifier quelques destinations afin d’éviter le survol de zones aériennes sensibles. 

 La fréquentation au plus bas

Mais pour les professionnels , le plus dur est peut-être encore à venir. «Depuis lundi, le trafic dans l’agence est au plus bas», constate la gérante decazevilloise. Et Myriam Laviolette de préciser : «En janvier, après les attentats de Charlie, le coup d’arrêt n’avait pas trop été marqué. Par contre je me souviens de l’après 11-Septembre, je n’avais pas signé une vente pendant un mois!»Avec Noël en perspective et une tendance pregnante de réservations à la dernière minute, cette dernière ne baisse pas les bras. «La vie ne doit pas s’arrêter», sourit-elle.

«D’autant que nous ne sommes pas dans une période forte de départ», glisse-t-on du côté de Verdié Voyages. Et Dominique Leygues de compléter : «Nous avons déjà vu des gens venir à l’agence et dire: “c’est le moment de vivre, de voyager, de prendre du plaisir “!» Pas défaitiste pour un sou, l’entreprise VTO s’inquiète sur un segment bien particulier de son activité: l’accueil d’étrangers en France.

«Là, c’est plus compliqué», confie son dirigeant, habitué aux marchés étasunien et israélien, entre autres. Benjamin Gourdon, responsable de l’agence ruthénoise Thomas Cook ajoute : «Nous avons eu quelques annulations, même si le marché vers Paris représente un très faible volume chez nous. Ces annulations sont consécutives aux annulations d’événements sur la capitale. Il ne s’agit pas de peur de voyager, dit-il. Air France a procédé au report des billets quelle que soit leur nature, sans justificatif.»

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