Attentats de Paris: place au deuil, au moins un suspect en fuite

  • Des personnes enlacées le 20 novembre 2015 devant le Bataclan à Paris lors de l'hommage aux victimes
    Des personnes enlacées le 20 novembre 2015 devant le Bataclan à Paris lors de l'hommage aux victimes AFP - BERTRAND GUAY
  • Les attentats de Paris Les attentats de Paris
    Les attentats de Paris AFP - L.Saubadu/S.Malfatto, SIM/FH
  • Photo non datée extraite le 16 novembre 2015 du magazine en ligne Dabiq du groupe Etat islamique censé montrer Abdelhamid Abaaoud, alias Abu Umar al-Baljiki
    Photo non datée extraite le 16 novembre 2015 du magazine en ligne Dabiq du groupe Etat islamique censé montrer Abdelhamid Abaaoud, alias Abu Umar al-Baljiki DABIQ/AFP - -
  • Une photo de Salah Abdeslam diffusée dans un appel à témoins par la police le 15 novembre 2015
    Une photo de Salah Abdeslam diffusée dans un appel à témoins par la police le 15 novembre 2015 POLICE NATIONALE/AFP/Archives - DSK
  • Véhicules contrôlés par des gendarmes le 19 novembre 2015 à Divonne-les-Bains à la frontière avec la Suisse
    Véhicules contrôlés par des gendarmes le 19 novembre 2015 à Divonne-les-Bains à la frontière avec la Suisse AFP - PHILIPPE DESMAZES
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Centre Presse Aveyron

Après une semaine de traque et de diplomatie pour renforcer la lutte antiterroriste, le travail de deuil des proches des 130 morts des pires attentats de l'histoire de France, qui récupèrent leurs corps, commence.

La prolongation pour trois mois de l'état d'urgence, élargissant les possibilités d'assignation à résidence et permettant la dissolution de groupes et associations extrémistes, adoptée vendredi par le parlement, est applicable dès samedi, a annoncé Manuel Valls.

Depuis sa mise en place dans la foulée des attaques jihadistes du 13 novembre à Paris, près de 800 perquisitions administratives ont été menées, 90 personnes placées en garde à vue, 164 assignées à résidence et 174 armes saisies.

Encore hébété et sous le choc, des Parisiens ont rendu hommage vendredi soir aux victimes en se rendant dans les bars et bistrots voisins de La Bonne Bière, La Belle équipe, Le Carillon, la pizzeria Casa nostra ou le restaurant Le Petit Cambodge, où plusieurs dizaines de personnes ont été tuées par le "commando des terrasses".

A 21H20, heure du début des attaques de la semaine dernière, ils sont venus se recueillir, se prenant parfois la main, entonnant une Marseillaise, ou applaudissant longuement devant les lieux touchés par les attentats. De nombreux tweets et photos avec les hastags #21h20 ou #maindanslamain ont envahi les réseaux sociaux.

Parallèlement, les proches des victimes commencent à récupérer les corps, avec la délivrance de 112 premiers permis d'inhumer, selon la ministre de la Justice Christiane Taubira, qui a rappelé que les frais d'obsèques seraient entièrement pris en charge par le Fonds de garantie des victimes du terrorisme.

- Au moins un suspect en fuite -

Les dernières avancées de l'enquête ont montré que le jihadiste belgo-marocain Abdelhamid Abaaoud, soupçonné d'être l'organisateur des attentats, avait manipulé une kalachnikov retrouvée dans une Seat noire, utilisée par le "commando des terrasses" et retrouvée à Montreuil. La même ville où Abaaoud a été filmé le soir du carnage vers 22H00 par une caméra à une station de métro.

La présence d'Abdelhamid Abaaoud, tué mercredi dans l'assaut policier d'un appartement de Saint-Denis, aux portes de Paris, alors qu'il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt international, trahit une défaillance de la lutte antiterroriste.

Sa cousine, Hasna Aitboulahcen, 26 ans, qui l'aurait aidé à trouver la planque de Saint-Denis, a aussi été tuée dans l'assaut du Raid. Reste à identifier le troisième homme, qui s'est fait exploser dans l'appartement.

Parmi la dizaine d'auteurs des attentats, quatre kamikazes, tous Français, ont été identifiés avec certitude: Brahim Abdeslam (31 ans), Bilal Hadfi (20 ans), Samy Amimour (28 ans) et Omar Ismaïl Mostefaï (29 ans). Plusieurs s'étaient rendus en Syrie dans les rangs jihadistes.

Reste au moins un suspect en fuite: Salah Abdeslam, un Français vivant en Belgique, qui a loué la Polo du commando du Bataclan et la Clio retrouvée dans le nord de Paris après avoir peut-être convoyé les kamikazes du Stade de France, et dont la carte bancaire a servi à régler deux chambres à Alfortville, près de Paris, où ont logé des membres des commandos, avant les attaques.

Il est aussi le frère de Brahim Abdeslam, qui s'est fait exploser dans un restaurant, boulevard Voltaire. Les enquêteurs pensent qu'il a sans doute été exfiltré, au moins dans un premier temps, par deux complices présumés, écroués depuis en Belgique. Un troisième suspect a été inculpé vendredi soir par la justice belge pour sa "participation à des attentats terroristes".

Au moins deux des kamikazes du stade de France ont suivi le chemin des migrants pour venir en Europe, tous deux contrôlés le 3 octobre en Grèce. L'un en présentant un passeport syrien au nom de Mohammad al-Mahmod, l'autre avec le passeport d'Ahmad al-Mohammad, un soldat syrien des troupes loyales à Bachar al-Assad, tué il y a plusieurs mois.

Des révélations qui interviennent en plein débat sur les conditions de maintien de la libre-circulation au sein de l'espace Schengen. Sous l'impulsion française, les 28 Etats de l'Union européenne ont décidé vendredi l'instauration de contrôles systématiques à leurs frontières extérieures, y compris de leurs ressortissants. Et la Commission européenne proposera d'ici à la fin de l'année une révision des règles de Schengen.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a pour sa part adopté à l'unanimité vendredi une résolution française qui permet de "prendre toutes les mesures nécessaires" pour combattre le groupe Etat islamique (EI).

Une décision saluée, dans la nuit de vendredi à samedi, par l'Elysée. Le président français François Hollande "se félicite" de l'adoption de cette résolution qui "va contribuer à la mobilisation des nations pour l'élimination de Daech" (un acronyme de l'EI en arabe), selon un communiqué de la présidence.

En France, les contrôles aux frontières, rétablis il y a une semaine pour un mois en vue de la conférence de Paris sur le climat (COP21), sera maintenu "aussi longtemps que la menace terroriste le nécessitera", a précisé Bernard Cazeneuve.

Vendredi, une attaque avec prise d'otages menée par des jihadistes présumés dans un hôtel de la capitale malienne Bamako, prisé de la clientèle internationale, a fait 27 morts d'au moins 14 nationalités, mais il n'y a a priori pas de Français parmi eux.

La Belgique a élevé samedi au niveau maximal son niveau d'alerte terroriste pour la ville de Bruxelles, a annoncé le centre national de crise OCAM (organisation de coordination pour l'analyse de la menace), mentionnant une menace "imminente".

Source : AFP

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