«Il fallait leur rappeler la place importante de l’agriculture»

  • Dominique Fayel a livré son sentiment à chaud après ce grand oral sur l’agriculture auquel ont participé Dominique Reynié, Gérard Onesta, Carole Delga, Philippe Saurel et Louis Aliot et qui s’est déroulé devant près de 400 personnes.
    Dominique Fayel a livré son sentiment à chaud après ce grand oral sur l’agriculture auquel ont participé Dominique Reynié, Gérard Onesta, Carole Delga, Philippe Saurel et Louis Aliot et qui s’est déroulé devant près de 400 personnes. Archives CP
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PH.R.

Régionales. Lundi, à Montpellier, les Jeunes Agriculteurs et les Fédérations régionales de syndicats d’exploitants agricoles (FRSEA) de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon avaient invité les candidats à la présidence de la nouvelle région à passer une sorte de grand oral sur les grandes questions agricoles. Les futurs élus ont accepté l’exercice, Dominique Fayel, président de la FDSEA de l’Aveyron, était dans la salle.

À chaud, quel sentiment vous anime après ce grand oral ?

Le premier objectif était de rappeler aux candidats la place importante de l’agriculture. La campagne se déroule beaucoup dans les villes, et il serait facile d’oublier l’agriculture qui est pourtant le premier vecteur d’emplois. L’autre objectif était qu’ils se déterminent sur des sujets précis comme l’eau, l’emploi, l’export, le foncier. La plupart ont pris la peine de regarder ce qu’on leur avait soumis. Certains n’ont pas répondu comme on le souhaitait, mais on s’y attendait. Même si l’exercice est un peu convenu, il n’y a pas eu un usage excessif de la langue de bois. Il y a même eu des moments de franchise.

Est-ce de nature à vous rassurer sur la prise en compte de l’agriculture dans la nouvelle région ?

Quelques minutes après les débats, c’est dur de le dire. Mais en tant que responsable syndical, on a fait ce que l’on avait à faire. On verra avec le candidat qui sera élu, quand viendra le temps des décisions.

Et par rapport aux priorités mises en avant dans votre dossier ?

Sur les sujets fondamentaux, il y a un assez large accord. À savoir la qualité, le potentiel à l’exportation, la complémentarité entre filière animale et végétale... Sur l’eau, la plupart se sont positionnés sur une gestion dynamique, mais ils ne l’ont pas dit avec les mêmes mots. Après, bien évidemment, on n’a pas découvert les positions du candidat écologiste et lui non plus n’a pas découvert ce que l’on souhaite. Ensuite, ce n’était pas Koh-Lanta ou je ne sais quel jeu avec des notes ou des points à distribuer que l’on avait organisé.

Et globalement, sur la nouvelle région, quel sentiment éprouvez-vous ?

Les gens ne réalisent pas assez la mutation qui va s’engager au terme de cette élection. En plus de grossir géographiquement, la région va peser par rapport à ses compétences et par rapport à l’affaiblissement de l’État. On se dirige vers la construction de «Länder» comme en Allemagne. La Région va peu à peu s’affranchir de l’État et s’adresser directement à Bruxelles. Au-delà de savoir qui sera président, la région prend une autre dimension. Il fallait alors rappeler la place de l’agriculture.

C’est aussi une occasion pour vous de réfléchir sur de nouvelles orientations ?

Et on le fait ! On s’y est tous mis. Mais on ne découvre pas tout. On connaît nos voisins. Regardez le bassin de Roquefort, c’est la nouvelle région, le bassin de la race aubrac ne sera plus que sur deux régions au lieu de trois et il y a de nombreux exemples comme cela. On est confiant sur l’avenir mais il faut que les choses soient bien faites. 

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