La France frappe l'EI en Irak et enterre ses premiers morts

  • Des militaires français sur le pont du Charles de Gaulle regardent un rafale partir pour bombarder au-dessus des zones contrôlées par le groupe Etat islamique (EI) en Irak et Syrie le 23 novembre 2015
    Des militaires français sur le pont du Charles de Gaulle regardent un rafale partir pour bombarder au-dessus des zones contrôlées par le groupe Etat islamique (EI) en Irak et Syrie le 23 novembre 2015 AFP - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT
  • Les pays frappant le groupe EI en Syrie et en Irak
    Les pays frappant le groupe EI en Syrie et en Irak AFP - S.Ramis/A.Bommenel, abm/sim
  • Des proches de deux victimes des attentats à Paris, Anna et Marion Petard-Lieffrig, rassemblés pour leur funérailles à la cathédrale Saint-Louis de Blois, le 23 novembre 2015 Des proches de deux victimes des attentats à Paris, Anna et Marion Petard-Lieffrig, rassemblés pour leur funérailles à la cathédrale Saint-Louis de Blois, le 23 novembre 2015
    Des proches de deux victimes des attentats à Paris, Anna et Marion Petard-Lieffrig, rassemblés pour leur funérailles à la cathédrale Saint-Louis de Blois, le 23 novembre 2015 AFP - GUILLAUME SOUVANT
  • Le ministre français des Finances Michel Sapin lors de la conférence de presse sur la lutte contre le financement du terrorisme le 23 novembre 2015 à Bercy
    Le ministre français des Finances Michel Sapin lors de la conférence de presse sur la lutte contre le financement du terrorisme le 23 novembre 2015 à Bercy AFP - ERIC PIERMONT
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Centre Presse Aveyron

Les bombardiers français ont frappé lundi pour la première fois les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en Irak depuis le porte-avions Charles-de-Gaulle, alors que la France a commencé à enterrer ses morts, dix jours après les attentats.

La Belgique, qui redoute des attaques similaires à celles qui ont ensanglanté Paris, est toujours en alerte maximale et continue de traquer Salah Abdeslam, l'homme le plus recherché d'Europe, en fuite après avoir été exfiltré de France.

Stations de métro, écoles, centres commerciaux, marchés, lieux de divertissement et équipements sportifs sont restés fermés lundi à Bruxelles. La police belge a interpellé 21 personnes, sans mettre la main sur Abdeslam, qui pourrait être l'unique auteur direct des attentats du 13 novembre encore vivant.

Pour la première fois, des appareils basés sur le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle ont bombardé lundi l'EI en Irak.

"Nous avons frappé à Ramadi et à Mossoul en appui au sol de forces locales qui étaient en progression contre des troupes de Daech (acronyme de l'EI en arabe)", a déclaré le chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers.

- 'Le plus de dégâts possibles' -

Le président François Hollande avait prévenu dans la matinée que Paris allait "intensifier" ses frappes, pour faire "le plus de dégâts possibles à cette armée terroriste".

En France, les obsèques de plusieurs victimes tombées le 13 novembre sous les balles des jihadistes ont été célébrées lundi dans plusieurs villes, comme à Blois, où plus d'un millier de personnes ont rendu hommage à Anna et Marion, deux sœurs tuées alors qu'elles dînaient au restaurant Le Petit Cambodge. D'autres ont eu lieu à Lyon, Nancy, Marmande, Saint-Nazaire.

Au total, 29 villes françaises ont été touchées par au moins un décès. Vingt-cinq des 130 morts sont de nationalité étrangère ou binationaux. Un hommage national aura lieu vendredi aux Invalides.

Depuis dix jours, des milliers de personnes manifestent dans toute la France contre le terrorisme. A Paris, ils sont encore nombreux à déposer bouquets, bougies, petits mots et photos sur les lieux des attentats et la place de la République.

La police française, elle, continue ses investigations pour identifier tous les kamikazes, déterminer les rôles, les complices et les commanditaires des tueries, qui ont aussi fait 350 blessés, dont 169 sont encore hospitalisés, et 34 en réanimation. Elle a diffusé dimanche un nouvel appel à témoins, pour identifier un des trois kamikazes du Stade de France.

Il avait été enregistré début octobre en Grèce, en même temps qu'un autre kamikaze du même commando, dont la photo a déjà été diffusée par la police mais qui reste non identifié. Tous deux, munis de passeports syriens manifestement falsifiés, auraient donc pris le chemin des réfugiés vers l'Europe.

- Le logeur toujours en garde à vue -

Le troisième kamikaze du Stade de France et trois autres ayant actionné leurs ceintures piégées dans Paris ont eux été formellement identifiés.

Le parquet a prolongé lundi pour une sixième journée la garde à vue de Jawad Bendaoud, qui avait fourni un logement à Saint-Denis à Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attaques, tué dans un assaut policier mercredi.

Les enquêteurs cherchent aussi à savoir qui est l'homme, à l'ADN inconnu de la police, mort dans cet appartement avec Abaaoud et sa cousine Hasna Aitboulahcen.

Depuis les attentats, la police a reçu plus de 13.240 appels au numéro "197" mis en place pour recevoir des renseignements.

Après la fête des lumières à Lyon, le défilé de la Saint-Nicolas à Nancy a été annulé lundi pour raison de sécurité.

Dimanche, défiant l'interdiction de manifester dans le cadre de l'état d'urgence, plusieurs centaines de personnes ont défilé à Paris en soutien aux migrants. L'identité de 58 d'entre elles a été transmise par la police au parquet en vue de poursuites judiciaires.

En matière de lutte antiterroriste, le ministère de l'Economie a annoncé un meilleur encadrement des cartes bancaires prépayées, qui peuvent être rechargeables parfois sans vérification d'identité, et qui ont joué un rôle dans la préparation des attentats.

Sur le plan diplomatique, François Hollande veut convaincre les grandes puissances de participer au combat pour "détruire" l'EI, qui a revendiqué les attentats.

Après le Premier ministre David Cameron, avec qui il s'est recueilli devant le Bataclan, le chef de l'État rencontrera Barack Obama mardi à Washington, Angela Merkel mercredi à Paris puis Vladimir Poutine jeudi à Moscou.

A l'Élysée, le Premier ministre britannique s'est dit "fermement convaincu" que le Royaume-Uni devait intervenir militairement en Syrie. Il doit présenter jeudi devant le Parlement un plan de frappes aériennes contre l'EI.

Source : AFP

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