Condamnés pour avoir fait vivre «l’apocalypse» à leurs enfants

  • L'appartement est situé au 23 de l'avenue Victor-Hugo à Rodez.
    L'appartement est situé au 23 de l'avenue Victor-Hugo à Rodez. Google Street View
Publié le
Charles Leduc

Tribunal. En mai 2014, à Rodez, leurs petits avaient été découverts dans un logement «altéré», et en compagnie d’un chevreuil.

Certains se souviennent à coup sûr de ce chevreuil découvert, le 21 mai 2014, dans un appartement ruthénois de l’avenue Victor-Hugo. Mais derrière cette anecdote se cache un véritable drame humain abordé mercredi en audience correctionnelle à Rodez. Un drame dont les victimes, représentées par MCécile Dibon-Courtin, sont quatre enfants âgés aujourd’hui de 9, 7, 4 et 2 ans.

 «Vêtements cartonnés par la crasse»

Les parents sont devant leurs juges ; lui a 33 ans et est en détention pour une autre affaire, elle a 29 ans, comparaît libre et se dodeline d’un pied sur l’autre. D’emblée, la présidente Sylvie Rouanne plante le décor. Ce jour de printemps 2014, personne ne vient chercher deux des enfants à l’école.

Alertée, la police les ramène à leur domicile et découvre «un logement extrêmement altéré» : «de tout partout», des habits dans des W.-C. qui servent de machine à laver, des animaux dont le fameux faon, et des petits au milieu de tout ça. Des petits bien nourris, mais avec de la «gale dans les cheveux», «des vêtements cartonnés par la crasse», etc. 

«Les enfants étaient livrés à eux-mêmes. Ils ont été ravis d’être placés», souligne la présidente. «Les parents ont baissé les bras. Ils se renvoient la balle». Interrogée, la mère ne trouve «rien à dire», avant de préciser que «chaque fois (qu’elle) faisait quelque chose, ça (lui) était reproché». Le père, quant à lui, se contente d’un simple haussement d’épaule et lâche : «On n’a pas assuré !»

«Vos petits étaient réduits à l’état d’animaux»

«Très émue», MDibon-Courtin note que Sylvie Rouanne vient de livrer une description «“light”» du logement. «Moi, j’ai envie de dire que c’était l’apocalypse», lance-t-elle avant de se tourner vers la mère, en larmes : «Comment se fait-il que vos enfants soient si heureux depuis qu’ils ne sont plus avec vous ? Ce placement est une bénédiction». 

«Vous avez déclaré que vous n’aviez envie que d’une chose : que les services sociaux vous retirent vos enfants», poursuit-elle. «C’est effrayant. Je suis effarée en entendant vos explications. Vos petits étaient réduits à l’état d’animaux; ils en étaient au point de se partager les aliments avec les animaux. Quel désespoir !» Et de réclamer 1500€ de dommages et intérêts pour chacun.

Évoquant un «abandon dans des circonstances totalement inqualifiables», le procureur de la République, Yves Delperié, requiert trois mois de prison pour le père, et trois mois avec sursis et mise à l’épreuve (SME) à l’encontre de la mère avant que la défense ne s’attarde sur la personnalité des prévenus : «Ce ne sont pas des parents qui n’aiment pas. Ce sont des parents malades de l’addiction (aux produits stupéfiants). Ce bouge est le résultat d’une lente descente aux enfers» plaide Me Gosset. Le tribunal condamne la mère à trois mois de prison avec sursis et le père à quatre mois d'incarcération, dont deux avec sursis. Solidairement, ils devront également dédommager chaque enfant à hauteur de 1500€.

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