A Panat, la fontaine de Paries retrouve sa splendeur d’antan

  • La fontaine dite de Paries, à Panat près de Clairvaux, avec les bénévoles, élus, riverains et mécènes.
    La fontaine dite de Paries, à Panat près de Clairvaux, avec les bénévoles, élus, riverains et mécènes. CP
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

Patrimoine.  La fontaine de Paries, véritable petit trésor du XVe siècle, aurait pu disparaître à jamais si une association de sauvegarde du patrimoine ne s’était pas mobilisée pour la sortir de l’oubli.

Seuls les plus anciens du village s’en souvenaient encore. Mais quiconque empruntait jusqu’à l’an dernier ce chemin qui dévale en contrebas de l’église de Panat n’aurait même pas pu deviner son existence, tant la végétation avait entièrement recouvert ce qui restait encore de cette fontaine. Car impossible alors de voir que reposait là, sous une voûte, une sorte de fosse de section carrée, fort bien bâtie, profonde au moins de 3 mètres.

C’est un peu «par miracle», comme le dit Marie-Josèphe Robert-Lamar, présidente de l’association des Amis et Habitants de Panat, si la belle n’a pas été définitivement oubliée en son bois dormant. Le miracle commence avec la redécouverte de la fontaine par un couple d’Américains qui, depuis de nombreuses décennies, revient chaque été en sa résidence de Panat. Orest et Patricia Ranum s’en ouvrent à Marie-Josèphe Robert-Lamar qui, à son tour, évoque le sujet devant l’ancien directeur des Bâtiments de France. Celui-ci se déplace sur le site et devine vite que se cache là un véritable petit trésor. Il n’en faut pas d’avantage pour que l’association des Amis et Habitants de Panat se sente investie d’une nouvelle mission: sauver de l’oubli la fontaine de Paries. Ses bénévoles vont dès lors retrousser leurs manches, pour libérer ce qui reste de l’édifice de la gangue végétale qui l’étouffe. Puis l’association se tourne vers la mairie de Clairvaux, dont les élus comprennent vite que dort ici un élément patrimonial qui mérite d’être valorisé, et ce d’autant plus qu’il se situe sur une parcelle relevant du domaine public.

La passion des belles pierres

Se noue dès lors une sorte de partenariat public-privé qui va permettre de constituer une belle enveloppe d’un peu plus de 10000 euros, dont plus de la moitié provenant des fonds de l’association, la commune accordant pour sa part une subvention de 3000 euros, tandis qu’une banque apporte un soutien à hauteur de 1000 euros. Un artisan local passionné de belle pierre peut dès lors se mettre à l’ouvrage, et c’est ainsi qu’à la fin de l’été dernier, la fontaine retrouve une seconde jeunesse. Elle a été restaurée en respectant scrupuleusement les croquis établis par l’ancien directeur des Bâtiments de France, lequel estime que la fontaine remonte au moins au XVe siècle. Et peut-être de plus loin encore, selon ce que confiait hier l’ancien directeur des archives départementales, qui révélait avoir retrouvé des écrits qui attestent de l’existence d’une fontaine de Pelies, dès les XIVe, voire même XIIIe siècle…

Le fait est en tout cas que l’édifice désormais a retrouvé toute sa grâce et sa superbe! Reste néanmoins à en sécuriser les alentours, tant le terrain est à cet endroit pentu. Reste surtout à en protéger l’entrée par une grille en fer forgé qu’un adhérent de l’association s’apprête à réaliser bénévolement, à partir des matériaux qui auront été financés par la commune ou l’association. Une association dont il faut rappeler que l’acte fondateur résida dans la restauration de l’abreuvoir du village, voici plus de 20 ans. Sa trentaine d’adhérents s’est depuis impliquée dans l’enterrement des lignes électriques et téléphoniques, ou s’est aussi investie dans l’assainissement du village. Mais d’ores et déjà un nouvel objectif les motive: la sauvegarde de l’église de Panat !

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?