Elections régionales : six autres candidats dans la bataille

  • Le Gardois Christophe Cavard. Le Gardois Christophe Cavard.
    Le Gardois Christophe Cavard. ML
  • Elections régionales : six autres candidats dans la bataille
    Elections régionales : six autres candidats dans la bataille
  • Damien Lempereur.
    Damien Lempereur. CP
  • Le Montpelliérain Gilles Fabre. Le Montpelliérain Gilles Fabre.
    Le Montpelliérain Gilles Fabre. DR
  • Jean-Claude Martinez, ex-vice président du Front national banni depuis 2008.
    Jean-Claude Martinez, ex-vice président du Front national banni depuis 2008. Repro
  • Le Gardois Yvan Hirimiris. Le Gardois Yvan Hirimiris.
    Le Gardois Yvan Hirimiris. Repro
  • Sandra Torremocha, candidate de Lutte ouvrière - Faire entendre le camp des travailleurs.
    Sandra Torremocha, candidate de Lutte ouvrière - Faire entendre le camp des travailleurs. CP
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Centre Presse Aveyron

Régionales. Ils sont onze candidats en lice pour la présidence de la nouvelle grande région. Et chacun présente une liste dans chacun des treize départements de Midi-Pyrénées - Languedoc-Roussillon. Depuis lundi, nous partons à leur rencontre: cinq d’entre eux, crédités par les sondages d’une possible présence au second tour ont été interviewés dans nos colonnes. Voici aujourd’hui leurs six challengers dans cette bataille des régionales.

Ils sont onze candidats en lice pour la présidence de la nouvelle grande région. Et chacun présente une liste dans chacun des treize départements de Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon. Depuis lundi, nous partons à leur rencontre : cinq d’entre eux, crédités par les sondages d’une possible présence au second tour ont été interviewés dans nos colonnes. Voici aujourd’hui leurs six challengers dans cette bataille des régionales.

Le Montpelliérain Gilles Fabre.
Le Montpelliérain Gilles Fabre. DR

  • Gilles Fabre et Nouvelle Donne : «Transformer la société»

Nouvelle Donne est né il y a deux ans faute d’avoir pu trouver une voix pour faire entendre les propres idées de son fondateur Pierre Larrouturou (et Stéphane Hessel au début de la démarche, avant son décès) au sein du PS. Son chef de file régional: le Montpelliérain Gilles Fabre, 43 ans, tête de liste régionale. En Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, c’est la voie de l’autonomie - plutôt que l’alliance avec EELV et Front de gauche - qui a été choisie en interne à 83 %. «On aurait pu avoir deux ou trois postes de conseillers régionaux mais on préfère prendre le risque de ne pas en avoir pour développer une stratégie de long terme, insiste Gilles Fabre. L’objectif, c’est de transformer la société et pas de gagner des élections. A force de se battre pour des postes, on peut y perdre son âme. »

Non cumul, non renouvellement

Nouvelle Donne critique «la professionnalisation de la politique» et voudrait voir sa charte éthique déteindre sur l’ensemble des partis: l’impossibilité du cumul et le non renouvellement des mandats. «On a annoncé que si on est élu, on s’engage à ne pas se représenter parce que ça dévoie la démocratie et ça incite au clientélisme», insiste Gilles Fabre. Ce chef d’entreprise (dans le soutien scolaire et la formation continue) estime que «faire partie de la société permet de comprendre les problèmes des citoyens».

L’un des ambassadeurs les plus emblématiques, au niveau national, est l’humoriste Bruno Gaccio, ex-auteur des Guignols, co-auteur des spectacles de Patrick Timsit, qui a écrit deux ouvrages mêlant politique et économie, Petit manuel de survie à l’intention d’un socialiste dans un dîner avec des gens de gauche en 2013 et Mais non, Madame Martin, c’est pas compliqué l’économie ! Nouvelle Donne plaide pour «une économie au service de l’humain» et une meilleure prise en compte des questions de transition énergétique. Les militants proposent aux citoyens de venir remplir des cahiers de doléance, ce samedi à Montpellier (de 17h à 19h, place de la Comédie).

Le Gardois Yvan Hirimiris.
Le Gardois Yvan Hirimiris. Repro

  • Pour l’UPR, l’Europe est «une dictature»

Leitmotiv d’Yvan Hirimiris et de sa liste Union populaire républicaine (UPR) incarnée au niveau national par François Asselineau: faire sortir la France de l’Union européenne, de l’euro et de l’Otan. Depuis que la France appartient à l’UE, «elle ne maîtrise plus son destin», insiste Yvan Hirimiris, Gardois de 30 ans, conducteur de travaux intérimaire. Sa conversion aux thèses de l’UPR est récente: c’était l’an dernier. Pas très concerné par la politique, il a depuis «ouvert les yeux et compris les dessous de la politique française», via des vidéos de François Asselineau diffusées sur internet.

«On vole la démocratie aux Français», assurent les militants de l’UPR, convaincus que l’Union européenne est «une dictaure dirigée par 28 commissaires non élus qui ont l’initiative des lois». Au niveau régional, l’UPR entend pêle-mêle s’opposer au cumul des mandats, réorienter les aides financières sur les TPE-PME, rénover les lycées des zones sensibles, favoriser l’installation des jeunes agriculteurs et promouvoir les circuits courts.

Le Gardois Christophe Cavard.
Le Gardois Christophe Cavard. ML

  • Christophe Cavard : «Acteurs de terrain pour un développement durable»

Le député gardois Christophe Cavard, 45 ans, a claqué la porte d’Europe écologie les Verts au printemps dernier (après avoir claqué celle du PCF en 2009), dénonçant «une guérilla de courants internes» et un parti «qui ne parle plus à l’externe». Au cours de l’été, il s’est rapproché de l’ex-PS tarnais Pierre Verdier, en vue d’une candidature aux régionales. Celle-ci s’est concrétisée courant octobre. L’idée de Cavard: ni plus ni moins que «refondre la coopérative écologiste voulue par Daniel Cohn-Bendit et José Bové lors de la création d’Europe écologie, coopérative qu’EELV a par la suite échoué à faire vivre».

Nom de baptême de ce mouvement hors parti : «Le Bien commun». La liste revendique la dynamique d’«acteurs de terrain pour un développement durable» et «une démocratie participative». La liste rassemble élus, société civile, mouvements citoyens comme «Libres et indépendants», «Citoyens démocrates et solidaires», mouvements occitans, réseaux de quartiers des grandes villes et militants anti-discriminations. «Pour l’essentiel, résume la liste, nous nous sommes croisés dans des contextes professionnels ou militants et nous nous sommes reconnus dans une volonté: agir dans la société pour qu’elle soit plus juste et plus soutenable, et dans des valeurs comme l’humanisme, la coopération, la non-violence, l’expérience d’une véritable démocratie, la lutte contre les discriminations (...)».

Âpre concurrence

Des militants EELV ont rejoint Christophe Cavard. Lequel s’est attiré les foudres du candidat EELV-Front de gauche Gérard Onesta, selon lequel la liste Le Bien commun serait téléguidée par le PS... Accusation fermement démentie par le député qui estime qu’Onesta a fait «une campagne de caniveau». La concurrence se glisse jusque dans les intitulés de liste : «Le bien commun» pour Cavard et «Nouveau monde en commun» pour Onesta.

Sandra Torremocha, candidate de Lutte ouvrière - Faire entendre le camp des travailleurs.
Sandra Torremocha, candidate de Lutte ouvrière - Faire entendre le camp des travailleurs. CP

  • Sandra Torremocha : « Interdisons les licenciements»

Vous axez votre programme des élections régionales sur l’interdiction des licenciements…

Oui. De l’argent il y en a, le CAC40 fait des bénéfices et pourtant les licenciements continuent. Je comprends ainsi l’inquiétude des salariés de Fram. Comme il existe une trêve hivernale pour les expulsions locatives, nous demandons l’interdiction des licenciements.

Mais comment à son niveau le conseil régional pourrait-il intervenir contre les licenciements ?

La Région doit tirer les leçons de l’hécatombe en termes d’emploi. L’argent du conseil régional doit cesser d’alimenter les aides aux entreprises privées qui de toute façon n’ont aucun mal à obtenir par ailleurs des subventions. L’argent doit aller à la collectivité au service de la population. Par exemple, en maintenant la ligne de chemin de fer entre Montréjeau et Luchon qui a été supprimée. Le conseil régional peut aussi se donner les moyens de rendre les TER gratuits.

Lutte ouvrière est la seule vraie liste de gauche ?

C’est en tout cas la liste qui défend le camp des travailleurs. L’étiquette de gauche recouvre plusieurs définitions. Mais nous sommes communistes, oui !

Damien Lempereur.
Damien Lempereur. CP

  • Damien Lempereur: «L’honnêteté en politique»
     

Quel était l’objectif de votre candidature ?

L’objectif premier a été de faire passer un certain nombre de messages de Debout la France, sur l’honnêteté en politique, sur la moralité. Faire entendre un message différent. Nous avons fait des propositions en matière de sécurité, notamment dans les transports, aux abords des lycées, malheureusement, la réalité a rattrapé ces thèmes de la campagne. Nicolas Dupont-Aignan est très intéressé par ces questions, il vient de faire des propositions là-dessus. Et l’on a pu observer qu’il y a eu deux temps très différents dans cette campagne: d’abord, les régionales, puis une campagne beaucoup plus marquée par l’actualité…

Quelle est votre ambition pour ce premier tour ?

Nous voulons attraper la barre des 10% au premier tour. On explique aux gens que l'on rencontre qu’avec la proportionnelle, c’est une chance unique pour pouvoir avoir des élus, surtout pour un parti comme le nôtre. On me donne 2 à 3%, mais à part dans ma ville, à Tarbes, personne ne me connaît et faire 2% à 3% dans ces conditions, c’est déjà bien, ça veut dire que Debout la France a une certaine notoriété. Je crois qu’on fera beaucoup plus que ce que l'on nous donne dans les sondages.

Mais que ferez-vous pour le deuxième tour, quelle consigne de vote donnerez-vous ? 

Si on passe cette barre des 10%, on se maintiendra. On est là pour offrir une alternative. Comme on est des gaullistes, on veut se situer dans cette tradition, en proposant cette alternative sereine, compétente. Après, nous ne sommes pas propriétaires des voix de nos électeurs. Mais nous ne sommes ni pour le système, PS ou UMP ,qui a échoué, ni pour les extrêmes et le piège du FN. Puisqu’on revendique de faire de la politique autrement, faisons-le et laissons les électeurs libres de leur vote !

Jean-Claude Martinez, ex-vice président du Front national banni depuis 2008.
Jean-Claude Martinez, ex-vice président du Front national banni depuis 2008. Repro

  • J.-C. Martinez en concurrent du FN

Jean-Claude Martinez, ex-vice président du Front national banni depuis 2008, persiste et signe dans sa volonté de concurrence face à un FN dévoyé à ses yeux: l’Héraultais est candidat, à 70 ans, avec sa liste France force sud. A ses côtés, des membres du Parti chrétien démocrate de Christine Boutin et des Franco-Marocains séduits par les liens qu’il souhaite voir développer entre la France et l’Afrique du Nord. Jean-Claude Martinez estime notamment que l’Union pour la Méditerranée promise par l’ex-président Sarkozy est «un immense gâchis, car si nous l’avions faite nous n’aurions pas eu» les conséquences des conflits syriens et libyens. Avec lui aussi, de nombreux ex-membres, voire ex-cadres, du Front national, débarqués des listes aux régionales ou tout simplement déçus du tournant politique orchestré par Marine Le Pen. Martinez ne manque pas non plus de visions ambitieuses pour les uns, farfelues pour les autres. Il imagine, par exemple, entre Montpellier et Toulouse, un train à sustentation magnétique à 1 600 km/h pour relier les deux capitales régionales «en une quinzaine de minutes».

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