Le SRA en «mode survie»

  • «Je reçois plusieurs coups de fil d’agents qui proposent des coaches et je leur dis : “Nous avons tout ce qu’il faut!”» «Je reçois plusieurs coups de fil d’agents qui proposent des coaches et je leur dis : “Nous avons tout ce qu’il faut!”»
    «Je reçois plusieurs coups de fil d’agents qui proposent des coaches et je leur dis : “Nous avons tout ce qu’il faut!”» Jean-Louis Bories
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    Le SRA en «mode survie»
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Maxime Raynaud

Rugby. Dernier à quasiment mi-saison, en proie à des difficultés financières, le Stade Rodez Aveyron n’est pas au mieux. Mais son président, Jean-Paul Barriac, le clame : il «garde confiance».

Dernier à quasiment mi-saison, en proie à des difficultés financières, le Stade Rodez Aveyron n’est pas au mieux. Mais son président, Jean-Paul Barriac, le clame : il «garde confiance».

Dimanche, Rodez a concédé à Oloron (15-13) sa 7e défaite en 8 journées et pointe du coup toujours à la dernière place. Il reste certes 10 rencontres à disputer mais la perspective d’une relégation en Fédérale2 est-elle aujourd’hui envisagée ?

On n’y pense pas car, mathématiquement, nous avons encore un peu de marge. Et beaucoup d’équipes nous le disent, nous ne sommes pas à notre place. Encore dimanche, à Oloron, on n’a pas arrêté de nous le répéter. Malheureusement, on ne concrétise pas. C’est embêtant. Pourtant, on voit de bonnes choses. Mais on sait où le bât blesse.

C’est-à-dire ?

Je ne veux enfoncer personne mais au niveau des rouages indispensables d’une équipe, si ça dérape... Romain (Boscus) a joué dimanche mais cela n’aurait pas dû être le cas. Sauf qu’au regard du nombre d’absents, il a fallu composer. Mais il est clair que si on veut s’en sortir, il faut que tous les gars tentent, jouent à fond. On ne doit pas avoir de regrets.

Vous l’avez vous-même évoqué, Romain Boscus est en souffrance. Envisagez-vous donc de recruter au poste d’ouvreur ?

Ce n’est pas envisagé à l’heure actuelle. En début de saison, on a parlé de rigueur budgétaire. Alors ce n’est pas parce qu’on souffre aujourd’hui qu’il faut tout bouleverser. Donc ça ne se fera pas. La solution sera interne, sûrement avec «Alex» Vaffier, qui n’a peut-être pas le coup de pied de mammouth (sic) de Romain Boscus, mais est largement capable.

Cette solution est-elle envisagée dès dimanche, pour la venue de Blagnac ?

Ça pourrait être le cas, oui.

Vous rejetez l’idée d’une recrue au poste d’ouvreur mais d’autres retouches sont-elles possibles ?

Elles ne se feront qu’en interne. Nous finirons avec ce groupe car nous pouvons nous en sortir comme ça. J’en suis convaincu. Et puis, je ne suis pas un adepte du mercato hivernal, comme ça peut se faire au foot. Par ailleurs, je ne suis pas seul, il y a un comité directeur qui décide. Mais on ne l’a pas évoqué.

Votre prédécesseur à la présidence, Norbert Fabre, avait pour habitude de dire que les résultats avaient forcément un impact sur les finances. Est-ce le cas ?

Oui bien sûr, car nous faisons moins d’entrées au stade, donc moins de buvette. Et lorsque tu es en tête, il y a une euphorie qui fait que les gens sont davantage enclins à donner trois sous. Mais je suis persuadé que les personnes qui sont venues contre Auch, lors du dernier match à Paul-Lignon (12-27), ont vu que cette équipe a des valeurs, qu’elle ne triche pas.

Certaines rumeurs font état de difficultés financières. Qu’en est-il ?

Nous allons clôturer le dernier exercice en déficit. C’est un peu compliqué à décrire mais il serait d’environ 100 000€.

Le club se retrouve-t-il en péril ?

Je ne pense pas car nous devrions être au minimum à l’équilibre à la fin de l’exercice actuel. C’est ce que je vais montrer à la DNACG lors du prochain passage: nous avons tenu compte du passé. Mais il est certain qu’une nouvelle défaite à domicile aurait un impact et que le bénéfice aujourd’hui envisagé serait moindre.

Comment en est-on arrivé là ?

Il y a certes eu un dérapage. La mauvaise dernière saison a eu un impact, comme la rémunération de certains joueurs. La masse salariale a d’ailleurs été réduite de 200000. Car je préfère combattre sur le terrain que voir la DNACG nous siffler la fin, ce qui a failli arriver il y a quelques mois. Mais l’important est de voir ce qui est en train d’être bâti.

Nous avons structuré le club en deux ans, avec notamment 5 salariés. Ce sont des dépenses pour l’avenir. Les résultats ne sont pas immédiats. Mais si un jour nous voulons la ProD2, ce qui est l’ambition, ça passe par là. Bien sûr, on aurait pu recruter 3 voire 4 joueurs supplémentaires avec ces moyens-là. Mais bâtit-on l’avenir comme cela? Je viens du bâtiment et je sais qu’il faut d’abord des fondations pour construire.

Le SRA pense donc encore à la ProD2 ?

Aujourd’hui, c’est une obligation car la Fédérale 1 est trop bancale. Mais pour ça, je le répète, il faut structurer notre club, mettre en place une réelle identité, etc. Nous sommes en train de prendre une orientation et j’y crois. Bien sûr, pour ça, il faut éviter les écueils. Le premier étant la relégation. Puis il y a la DNACG. Mais qui, hormis Nevers, n’a actuellement pas de problèmes?

L’équipe joue-t-elle désormais pour sauver le club ?

Il faut se mettre en mode survie. Et nous disposons de tous les moyens nécessaires. Les entraîneurs ont toute notre confiance. D’ailleurs, je reçois plusieurs coups de fil d’agents qui proposent des coaches et je leur dis : «Nous avons tout ce qu’il faut !» Comme au niveau du groupe d’ailleurs. J’ai entièrement confiance. Mais dimanche, face à Blagnac, il faut absolument gagner. Et tant pis pour le rugby champagne. L’important c’est le succès et un score le plus large possible. Ce match doit nous donner de l’oxygène. Surtout avant un mois de trêve.

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