Syrie: les rebelles évacuent leur dernier quartier de Homs

  • Des membres des forces gouvernementales syriennes montent la garde alors que des rebelles évacuent un quartier de Homs le 9 décembre 2015
    Des membres des forces gouvernementales syriennes montent la garde alors que des rebelles évacuent un quartier de Homs le 9 décembre 2015 AFP - LOUAI BESHARA
  • Des membres des forces syriennes surveillent l'évacuation d'un quartier de Homs le 9 décembre 2015
    Des membres des forces syriennes surveillent l'évacuation d'un quartier de Homs le 9 décembre 2015 AFP - LOUAI BESHARA
  • Des Syriens dans un bus quittent le quartier de Waer à Homs le 9 décembre 2015
    Des Syriens dans un bus quittent le quartier de Waer à Homs le 9 décembre 2015 AFP - LOUAI BESHARA
  • Syrie : les rebelles quittent Homs Syrie : les rebelles quittent Homs
    Syrie : les rebelles quittent Homs AFP - Sabrina BLANCHARD, Thomas SAINT-CRICQ
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Centre Presse Aveyron

Le régime de Bachar al-Assad était mercredi sur le point de contrôler la totalité de la troisième ville de Syrie, après le départ d'un premier contingent de rebelles et de civils du dernier quartier de Homs.

Cependant, une grande partie de la plus vaste province de Syrie est toujours aux mains des insurgés et du Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, dans le nord, et du groupe État Islamique (EI) à l'est, dont la célèbre ville antique de Palmyre.

A 12H00 (10H00 GMT), le convoi de dix autobus blancs où avaient pris place des femmes, des enfants et des personnes âgées avec des sacs et des valises a quitté l'entrée nord-ouest du quartier de Waer, a constaté un journaliste de l'AFP. Ils étaient accompagnés de cinq autres autobus avec à bord des combattants, dont certains portaient leur kalachnikov.

Le convoi était escorté par dix voitures des Nations unies et dix ambulances ainsi que plusieurs véhicules de l'armée gouvernementale, lourdement équipés pour éviter des incidents sur la route. Une quinzaine de blessés figurent parmi les personnes évacuées.

Homs, qui comptait 800.000 habitants au début de la révolte en mars 2011, dont 65% de sunnites, 25% d'alaouites - secte à laquelle appartient le chef de l'Etat - et 7 à 8% de chrétiens, a été le théâtre d'une guerre confessionnelle d'une violence inégalée dans le pays.

"Le premier groupe a quitté Waer aujourd'hui et le second partira bientôt", a assuré aux journalistes Talal Barazi le gouverneur de la province, qui se trouvait à l'entrée de ce dernier quartier échappant au contrôle du régime.

"Parmi eux figurent 300 hommes armés qui ont refusé l'accord conclu avec des notables locaux et certains groupes armés. Il y a trois catégories d'hommes armés: la première est sortie aujourd'hui, la seconde comprend ceux qui veulent régler leur situation avec les autorités et revenir à la vie normale et la troisième concerne ceux dont les cas ne peuvent être réglés (par le régime) et qui partiront dans le dernier convoi".

- 'Capitale de la révolution' -

Au terme de l'accord supervisé par l'ONU, quelque 2.000 rebelles et leurs familles vont quitter ce quartier assiégé depuis trois ans dans cette ville qui fut à la pointe du mouvement de rejet du régime et qui avait été surnommée par les opposants "capitale de la révolution".

"Nous mettons en application la première partie et tout sera fini à la fin de la semaine prochaine", a souligné M. Barazi.

Selon le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, 45 groupes armés se trouvaient dans Waer, dont le Front al-Nosra et des groupes islamistes. 75.000 habitants vivent dans ce quartier.

Une vidéo postée par les militants des Comités locaux de coordination (LCC) montre un centre à l'intérieur de Waer où sont rassemblés des combattants en civil, avec des valises à côté d'eux. "Je suis originaire d'Alep et nous n'entrons pas dans des négociations avec le régime. On veut aller le combattre à l'extérieur", dit l'un d'eux.

- Répression impitoyable -

Selon l'OSDH, les bus vont se rendre à Qalaat al-Madiq, dans la province voisine de Hama puis dans la région d'Idleb (nord-ouest), tenue par l'Armée de la Conquête, réunissant le Front al-Nosra et une kyrielle de groupes islamistes.

La police et non l'armée sera en charge de la sécurité de Waer après le départ des rebelles.

Ainsi se termine un chapitre particulièrement violent dans cette ville, où les manifestations pacifiques massives ont tourné à la rébellion armée fin 2011 à la suite d'une répression impitoyable.

L'armée a d'abord repris le quartier de Baba Amr en mars 2012, puis la vieille ville après un siège inflexible en mai 2014. La ville porte de terribles stigmates des combats et certains quartiers ne sont plus qu'un amas de ruines.

A Ryad, le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel Al-Jubeir a accueilli les représentants de factions politiques et de groupes armés de l'opposition syrienne, pour tenter d'unifier leurs positions en vue d'éventuelles négociations avec le régime de Damas.

Cette réunion sans précédent depuis le début du conflit qui a fait plus de 250.000 morts, se tient à huis clos jusqu'à jeudi.

Source : AFP

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