Washington appelle ses alliés à déployer plus d'efforts contre l'EI

  • Le ministre américain de la Défense Ashton Carter, le 9 décembre 2015 à Washington
    Le ministre américain de la Défense Ashton Carter, le 9 décembre 2015 à Washington AFP - SAUL LOEB
  • Le redoutable arsenal de l'EI en Irak
    Le redoutable arsenal de l'EI en Irak AFP - Laurence SAUBADU
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Centre Presse Aveyron

Washington a appelé mercredi ses alliés à intensifier leurs efforts contre le groupe Etat islamique (EI), se disant prêt à engager des hélicoptères d'attaque contre les jihadistes pour soutenir les forces de sécurité irakiennes dans la ville de Ramadi, à l'ouest de Bagdad.

Les forces de sécurité irakiennes cherchent depuis des mois à chasser l'EI de Ramadi, chef-lieu de la province d'Al-Anbar, frontalière de la Syrie, et sont parvenues mardi à reprendre un quartier clé de la ville.

Mais alors qu'elles y consolidaient mercredi leurs positions, l'EI revendiquait un attentat suicide à Bagdad, illustrant le danger que représentent les jihadistes même loin des lignes de front.

"La communauté internationale --dont nos alliés et partenaires-- doit faire plus avant une autre attaque comme celle de Paris", a déclaré le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, devant la commission des forces armées du Sénat américain, en référence aux attentats revendiqués par l'EI qui ont fait 130 morts le 13 novembre à Paris.

M. Carter a en outre assuré que les Etats-Unis étaient "prêts à aider l'armée irakienne avec des moyens additionnels" pour l'aider à "finir le travail" à Ramadi, "y compris des hélicoptères d'attaque et des conseillers militaires accompagnant" les forces irakiennes "si le Premier ministre irakien (Haider al-) Abadi le demande".

C'est notamment grâce aux frappes aériennes de la coalition internationale, dirigée par les Etats-Unis, que les forces irakiennes ont repris mardi le quartier de Tamim, dans le sud-ouest de Ramadi (100 km de Bagdad).

- Civils pris au piège -

Cette avancée est vue comme une étape significative dans la reconquête de Ramadi, une ville conquise en mai 2015 par les jihadistes, et qui constitue un point stratégique du "califat" autoproclamé de l'EI.

Des forces locales se sont déployées mercredi pour contrôler le territoire reconquis.

La police locale "a quitté Habbaniyah (plus à l'ouest) pour assurer le contrôle de Tamim", a déclaré à l'AFP un conseiller local d'une province voisine, Ali Daoud. Une source militaire a parlé d'une force d'environ 500 combattants.

"La libération de Tamim (...) permet à d'autres forces d'avancer vers le centre-ville de Ramadi", a déclaré le porte-parole des services de lutte antiterroriste irakiens, Sabah al-Nomane.

Ces derniers mois, les forces irakiennes ont coupé de plus en plus de lignes de ravitaillement de l'EI autour de Ramadi, s'emparant de secteurs en banlieue. Elles doivent maintenant avancer dans la partie nord de Ramadi pour tenter d'encercler l'EI avec l'objectif de reprendre la ville entière.

L'envoyé spécial du président américain Barack Obama pour la coalition internationale, Brett McGurk, a cependant indiqué que l'un des principaux obstacles à la reprise totale de la ville était la présence des civils.

"Ils (l'EI) se servent des civils comme boucliers humains et nous devons agir de façon très prudente et réfléchie", a-t-il déclaré à Bagdad.

- Désamorçage -

Un général irakien impliqué dans l'opération a indiqué pour sa part que les habitants qui essayaient de partir étaient "exécutés".

L'une des principales tâches désormais pour les forces d'élite est le désamorçage des engins explosifs disséminés par les jihadistes avant leur retrait.

L'EI s'est emparé depuis juin 2014 de vastes pans de territoires au nord et à l'ouest de Bagdad, et les forces irakiennes, soutenues par la coalition internationale, peinent depuis à regagner du terrain.

Le groupe extrémiste sunnite n'a pas encore réagi à sa perte de Tamim mais il a revendiqué une attaque dans l'est de Bagdad près d'une mosquée chiite qui a fait au mois huit morts et 19 blessés, selon des responsables de la sécurité et des secours.

Par ailleurs, Ankara a appelé mercredi ses ressortissants en Irak à quitter le territoire, sauf le Kurdistan autonome (nord), frontalier de la Turquie, en invoquant des risques sécuritaires.

Cet appel intervient alors que les relations entre les deux pays se sont tendues depuis que la Turquie a déployé la semaine dernière plusieurs centaines de soldats dans la région de Mossoul (nord de l'Irak), pour, dit-elle, entraîner des Irakiens à combattre l'EI.

Le président du Kurdistan irakien Massoud Barzani s'est rendu mercredi en Turquie où il devait être reçu par le président Recep Tayyip Erdogan et le Premier ministre Ahmet Davutoglu.

Dimanche, l'Irak avait donné 48 heures à la Turquie, délai expirant mercredi, pour retirer ces troupes entrées sur son territoire illégalement selon Bagdad.

Source : AFP

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