Réchauffement climatique : l'Aveyron est déjà dans le rouge !

  • Si l’objectif de la Cop21 est de limiter à 2 °C le réchauffement à l’horizon 2100, l’Aveyron devrait enregistrer une hausse de quasiment 5 °C entre 1971 et 2080.
    Si l’objectif de la Cop21 est de limiter à 2 °C le réchauffement à l’horizon 2100, l’Aveyron devrait enregistrer une hausse de quasiment 5 °C entre 1971 et 2080.
  • Si l’objectif de la Cop21 est de limiter à 2 °C le réchauffement à l’horizon 2100, l’Aveyron devrait enregistrer une hausse de quasiment 5 °C entre 1971 et 2080.
    Si l’objectif de la Cop21 est de limiter à 2 °C le réchauffement à l’horizon 2100, l’Aveyron devrait enregistrer une hausse de quasiment 5 °C entre 1971 et 2080. conseil départemental de l'Aveyron
  • Quatre indicateurs climatiques à travers le temps. La période dite «de référence» court entre 1971 et 2000. Pour comprendre les scénarios, quelques clés : concernant la température, il faut entendre l’écart à la référence en degrés. 
Précipitation: écart à la référence en pourcentage. 
Canicule : nombre cumulé de jours caniculaires sur 30 ans. 
Sécheresse: pourcentage du temps passé en situation de sécheresse sur 30ans.
    Quatre indicateurs climatiques à travers le temps. La période dite «de référence» court entre 1971 et 2000. Pour comprendre les scénarios, quelques clés : concernant la température, il faut entendre l’écart à la référence en degrés. Précipitation: écart à la référence en pourcentage. Canicule : nombre cumulé de jours caniculaires sur 30 ans. Sécheresse: pourcentage du temps passé en situation de sécheresse sur 30ans. conseil départemental de l'Aveyron
  • Réchauffement climatique : l'Aveyron est déjà dans le rouge !
    Réchauffement climatique : l'Aveyron est déjà dans le rouge ! conseil départemental de l'Aveyron
  • La station de Brameloup attend l’or blanc en février pour assurer la saison.
    La station de Brameloup attend l’or blanc en février pour assurer la saison. OC
Publié le , mis à jour
Lola Cros

Climat. Depuis le 30 novembre à Paris, les dirigeants internationaux tentent d'élaborer un accord universel d'une ambition inédite : contenir le réchauffement à +2°C d'ici à 2100. Contre toute attente, l’Aveyron pourrait dépasser largement cet objectif. 

De par sa localisation géographique, on pourrait croire l’Aveyron à l’abri des premières conséquences du réchauffement climatique. Pas de niveau des mers menaçant dans une proximité immédiate, ni de glacier qui fond à vue d’œil. Pourtant, sa physionomie de département de moyenne montagne fait de l’Aveyron une zone particulièrement impactée. «Ici, au vu de notre industrie, on subit les émissions de gaz à effet de serre plus qu’on en produit», dépeint Vincent Alazard, conseiller départemental en charge de l’environnement. «On subit», répète-t-il.

«On y est déjà ! Et depuis longtemps !» 

Directeur du pôle environnement du conseil départemental, Bernard Marteau, détaille «Parce que l’Aveyron est au carrefour de trois zones d’influence climatiques (le climat montagnard venu du Massif Central, l’océanique de l’Ouest, le méditerranéen du Sud), il voit son climat impacté de toutes parts. Si l’objectif de la Cop21 est de limiter à 2 degrés le réchauffement climatique par rapport à l'ère préindustrielle à l’horizon 2100, en Aveyron... On y est déjà ! Et depuis longtemps !»

En effet, d’après les derniers chiffres relevés par Météo France à la station référence de Brommat, analysés par les services du conseil départemental en 2013 (1), la température moyenne a augmenté de 2,16°C en 60 ans en Aveyron, contre 1,30°C au niveau planétaire. D’après les scénarios dits «médians» (jugés ni optimistes ni pessimistes) élaborés par le conseil départemental, on pourrait relever, à l’horizon 2080, une hausse des températures de... 4,5°C. Les projections font également état d’une hausse significative du nombre de jours de canicule et une généralisation des périodes de sécheresse.

Réchauffement climatique : l'Aveyron est déjà dans le rouge !
Réchauffement climatique : l'Aveyron est déjà dans le rouge ! conseil départemental de l'Aveyron
 
Quatre indicateurs climatiques à travers le temps. La période dite «de référence» court entre 1971 et 2000. Pour comprendre les scénarios, quelques clés : concernant la température, il faut entendre l’écart à la référence en degrés. 
Précipitation: écart à la référence en pourcentage. 
Canicule : nombre cumulé de jours caniculaires sur 30 ans. 
Sécheresse: pourcentage du temps passé en situation de sécheresse sur 30ans.
Quatre indicateurs climatiques à travers le temps. La période dite «de référence» court entre 1971 et 2000. Pour comprendre les scénarios, quelques clés : concernant la température, il faut entendre l’écart à la référence en degrés. Précipitation: écart à la référence en pourcentage. Canicule : nombre cumulé de jours caniculaires sur 30 ans. Sécheresse: pourcentage du temps passé en situation de sécheresse sur 30ans. conseil départemental de l'Aveyron

Accentuation et décalages

Déjà, les premières conséquences se font sentir. L’Aubrac et son économie autour de la neige sont «touchés», souligne Vincent Alazard, par ailleurs maire de Laguiole. «L’Aubrac pourrait rapidement basculer vers un climat continental, synonyme de sécheresses jamais vues là-haut», continue-t-il. Il en va de même dans le sud du département où les cours d’eau sont «à sec», du fait de la baisse de la pluviométrie. «Il suffit d’en parler aux pêcheurs du coin pour s’en rendre compte», répond le fonctionnaire. Du côté des grands lacs, c’est la production d’énergie hydroélectrique qui en pâtit.

«En revanche, ce qui ressort de nos études, c’est l’accentuation de la fréquence d’épisodes météorologiques violents, complète Bernard Marteau. Et le décalage des périodes de pluie, notamment, qui bouscule l’organisation de nombreux corps de métier. L’agriculture en premier lieu.» Et s’il n’est pas rare d’entendre les anciens dire qu’il«y a toujours eu» des phénomènes extraordinaires, les deux experts sont formels : «Il leur manque une notion d’analyse: celle de la dimension prise par ces événements violents et leur répétition.» Là réside toute la différence entre météo et climat, souvent amalgamés. «Ce qui les distingue, c’est leur amplitude, continue Bernard Marteau. Voilà pourquoi nous parlons de scénarios et non pas de prévisions, car les schémas (ci-dessous) ne représentent qu’une tendance, basée sur nos observations sur plusieurs décennies.»

(1) étude consultable en ligne

La station de Brameloup attend l’or blanc en février pour assurer la saison.
La station de Brameloup attend l’or blanc en février pour assurer la saison. OC

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