L'exécutif déterminé à "agir plus vite" pour conjurer la menace du FN

  • Tout cela nous oblige à entendre davantage les Français, à agir, sans relâche, plus vite, pour obtenir plus de résultats", a déclaré le Premier ministre.
    Tout cela nous oblige à entendre davantage les Français, à agir, sans relâche, plus vite, pour obtenir plus de résultats", a déclaré le Premier ministre. AFP
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Centre Presse Aveyron

Une injonction à "agir, sans relâche, plus vite" pour obtenir "plus de résultats" sur le front de l'emploi: c'est la leçon des régionales tirée dimanche soir par Manuel Valls, alors que François Hollande, qui a conditionné une nouvelle candidature à une baisse du chômage, n'entend pas changer d'équipe. "Tout cela nous oblige à entendre davantage les Français, à agir, sans relâche, plus vite, pour obtenir plus de résultats", a déclaré le Premier ministre lors d'une brève allocution télévisée.

"L'emploi, la formation des chômeurs, l'apprentissage pour nos jeunes doivent mobiliser plus que jamais toute notre énergie", a-t-il enchaîné une petite demi-heure après l'annonce des résultats d'un scrutin marqué par une poussée historique du FN, même si celui-ci ne s'est emparé d'aucune région. Ce faisant, Manuel Valls s'est clairement inscrit dans la prochaine bataille, celle de la présidentielle. "Nous devons apporter la preuve que la politique ne reprend pas comme avant", a-t-il lancé à l'adresse des abstentionnistes et des électeurs mobilisés contre le FN.

L'objectif : "montrer que nous sommes capables, en particulier à gauche, de redonner envie de voter +pour+, plutôt que de voter uniquement +contre+". Dans l'immédiat et face à la montée du FN, il s'est refusé à tout "triomphalisme". Quant au patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, il s'est "adressé au gouvernement" pour exiger une "inflexion qui doit intervenir dans les 18 mois à venir".

"Nous ne pouvons plus continuer comme cela. Il faut agir contre la précarité et pour l'activité comme nous nous sommes attaqués à la compétitivité et à la refondation de l'école". Un tâche ardue, à un peu moins d'un an et demi de la présidentielle, alors que le chômage continue de progresser à des niveaux records. Le président lui-même s'était lié les mains dès avril 2014, affirmant : "Si le chômage ne baisse pas d'ici à 2017, je n'ai, ou aucune raison d'être candidat, ou aucune chance d'être réélu". 

Un remaniement "pas à l'ordre du jour"

S'il se représente, M. Hollande devra aussi rassembler la gauche pour espérer être réélu. Point positif, l'accord "historique" conclu samedi soir au Bourget à l'issue de la Conférence de l'ONU sur le climat pourrait encourager les écologistes d'Europe Ecologie-les Verts à réintégrer le gouvernement, dont ils avaient claqué la porte à l'arrivée de M. Valls à Matignon en mars 2014. Mais l'entente reste difficile avec le Front de gauche du fait de l'importance des antagonismes.

Le politologue Jérôme Fourquet (Ifop) soulignait dès le 1er tour "l'absolue nécessité pour les deux autres pôles, le PS et Les Républicains, de nouer des alliances sous peine de disparaître". Le patron des Républicains, Nicolas Sarkozy, a lui-même insisté sur la nécessité de "l'union" de son parti "avec le centre". Quant à la perspective d'un changement de Premier ministre, "le président de la République a toujours dit que Manuel Valls serait Premier ministre jusqu'à la fin du quinquennat", soulignait encore dimanche soir un proche du président.

Un "remaniement n'est pas à l'ordre du jour alors que l'équipe fonctionne bien à l'heure actuelle", a-t-il ajouté. Un Français sur deux (51%) souhaite d'ailleurs que ce dernier reste Premier ministre, selon un sondage Harris interactive pour M6 publié dimanche. "La France fait face à une menace terroriste importante et il convient d'avoir une équipe à son poste et qui a fait ses preuves dans la gestion des attentats", a-t-il fait valoir.

François Hollande s'est soigneusement tenu à l'écart des joutes électorales, une attitude considérée par beaucoup comme une volonté de conserver sa stature de "père de la Nation" acquise dans la foulée des attentats jihadistes de janvier et confirmée après ceux de novembre. Le chef de l'Etat, selon son entourage, a suivi la soirée électorale "dans son bureau, avec ses proches collaborateurs", s'entretenant notamment avec Manuel Valls et le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

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