Si Salem : «Bien jouer ne suffit pas»

  • Après avoir connu cinq championnats étrangers (Grèce, Islande, Portugal, Algérie et Suisse), le fin technicien Si Salem avoue se sentir très bien à Rodez, une formation à la philosophie de jeu qui lui convient.
    Après avoir connu cinq championnats étrangers (Grèce, Islande, Portugal, Algérie et Suisse), le fin technicien Si Salem avoue se sentir très bien à Rodez, une formation à la philosophie de jeu qui lui convient. Archives JLB
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Mathieu Roualdés

12e journée. À l’image de son équipe, le meneur de jeu a retrouvé le sourire ces derniers temps. Et si samedi soir face à Tarbes, il n’a pu faire la différence, l’Algérien ne retiendra que le succès, (1-0). Et la progression des siens. Entretien.

À l’image de son équipe, le meneur de jeu a retrouvé le sourire ces derniers temps. Et si samedi soir face à Tarbes, il n’a pu faire la différence, l’Algérien ne retiendra que le succès, (1-0). Et la progression des siens. Entretien.

Avez-vous bien fêté ce succès face à Tarbes (1-0), samedi soir ?

Une victoire, ça fait toujours plaisir. Surtout à domicile après des mois de disette. On en avait besoin. On s’éloigne de la zone rouge et je suis très content.

Vous regardez encore vers la zone rouge 

Tout peut aller très vite dans un sens comme dans l’autre. Il ne faut pas s’enflammer. Quatre matches sans défaite, c’est peu. Même si je reste persuadé que notre groupe mérite davantage de jouer le haut de tableau que le maintien, le championnat est encore très serré. Il ne faut surtout pas se relâcher. Surtout lorsqu’on sait par quel chemin nous sommes passés.

Samedi, vous avez gagné sans la manière, sans proposer le jeu qu’on vous connaît. Alors, cela a-t-il gâché ce succès ?

C’est vrai que nous n’étions pas satisfaits de notre prestation. Mais dans notre situation, on prend volontiers les points car ils valent chers. Et même si notre philosophie reste de bien jouer pour nous et le public notamment, ce succès prouve que le groupe avance. Car il y a quelque temps, on aurait certainement encaissé un but en fin de rencontre. Là, on a été très solide défensivement et cela, c’est grâce au collectif. On est sur le bon chemin.

Justement, avez-vous quelque peu revu cette philosophie du beau jeu qui tardait à porter ses fruits ?

Non, mais on s’est rendu compte que bien jouer ne suffit pas...

Quand en avez-vous pris conscience ?

Avant le match de Sète qui a été le déclic (succès 2-0 et série d’invincibilité depuis), le groupe s’était réuni pour parler. On s’est dit nos quatre vérités et depuis, on avance. On s’était vu un peu trop beau et sur le terrain, on faisait moins d’efforts à la perte du ballon notamment. Et comme j’ai dit, on devait prendre conscience que bien jouer ne suffit pas. Il faut plusieurs ingrédients pour remporter un match et notamment de l’agressivité dans les duels, une défense collective, etc. Depuis, on tente de mettre tous ces ingrédients et cela paye.

Rodez va mieux et on vous sent davantage à l’aise sur le terrain... Le ressentez-vous également ?

Je n’ai pas fait de préparation cet été donc physiquement, j’avais du mal. J’ai souvent été gêné par des petites blessures et désormais, je me sens de mieux en mieux. Quand l’équipe va mieux, les individualités brillent généralement. Je fais mon maximum et je donnerai tout ce que j’ai pour vivre une belle phase retour. Je ne suis pas venu ici pour jouer le maintien.

Justement, ce début de campagne ne vous a-t-il pas frustré ?

Je ne m’attendais pas à vivre cela. Mais je suis très satisfait de mon choix car je crois encore en nos objectifs élevés de début de saison. Le groupe a une grande marge de progression, il est sain et tire désormais dans le même sens. Nos défaites nous ont fait avancer. Et j’espère qu’on va réaliser de belles choses.

On attend beaucoup de vous. Le ressentez-vous ?

C’est normal car je viens du monde professionnel. J’assume mon statut. Mais je n’ai pas de pression car le staff nous met à l’aise et prône une philosophie de jeu qui me correspond.

Un joueur technique comme vous peut-il s’exprimer pleinement dans un niveau comme le CFA ?

J’ai de la chance d’être tombé dans une équipe comme Rodez qui aime jouer! Je veux vraiment donner mon maximum. Et il ne faut pas croire mais le championnat CFA est très difficile car toutes les équipes se valent. Chaque week-end, c’est un combat et il ne faut jamais se relâcher car on voit que l’équipe qui ouvre le score gagne souvent. Il y a beaucoup de qualités dans le football français. À l’étranger, on ne s’en rend pas assez compte.

Le niveau du CFA est donc plus élevé que la première division islandaise par où vous êtes passée notamment en 2011 et 2012 ?

(Rires) Ça n’a rien à voir. L’Islande, c’est un football très physique où tous les joueurs ont des gabarits impressionnants. Moi-même, je me suis demandé ce que je faisais là-bas ! 

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