Fifa: Joseph Blatter occupe le terrain avant son audition

  • Joseph Blatter, alors président de la Fifa, le 25 juillet 2015 à Saint-Pétersbourg
    Joseph Blatter, alors président de la Fifa, le 25 juillet 2015 à Saint-Pétersbourg AFP/Archives - KIRILL KUDRYAVTSEV
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Centre Presse Aveyron

Multiplication des interviews, traditionnelle lettre de vœux aux présidents de fédérations -mais cette fois sans en-tête de la Fifa... Joseph Blatter occupe le terrain, avant son audition jeudi par la justice interne de l'instance suprême du foot à Zurich.

Menacé d'une suspension par la commission d'éthique de la Fifa, qui lui reproche notamment un versement controversé de 1,8 M EUR en 2011 pour Michel Platini, en rémunération d'un travail de conseiller achevé neuf ans plus tôt, ainsi qu'un contrat de droits TV présumé déloyal envers la Fifa, Blatter a tenté mardi de faire pencher la balance en sa faveur, clamant son innocence et tentant de discréditer la chambre d'éthique.

Le scandale de corruption à la Fifa

. Défense soignée

"Ce paiement a été soumis au processus administratif intégral, dont le caractère correct a été confirmé par toutes les instances compétentes de la Fifa -y compris le congrès", a-t-il d'abord écrit aux présidents de fédérations, dans une lettre datée de Zurich, où se trouve le siège de la Fifa, mais à en-tête du seul nom de Blatter.

Etant suspendu de toute fonction dans le football, et donc a fortiori de celle de président démissionnaire de la Fifa, Blatter ne pouvait pas se prévaloir de cette qualité de président. Ce qui ne l'a pas empêché de rappeler dans sa missive que "voici 40 ans que je travaille pour la Fifa, et depuis 1998 en tant que président."

"J'ai toujours assumé mes fonctions en mon âme et conscience et relevé les défis avec respect, honnêteté et fair-play", a-t-il plaidé, assurant appliquer des valeurs "transmises par (ses) parents": "n'accepte jamais de l'argent que tu n'as pas gagné", et "paie toujours tes dettes".

C'est une allusion à peine voilée au motif qui lui vaut d'être également mis en examen par la justice civile suisse. Il assure, plus loin dans la lettre, qu'il continuera "à (se) battre pour (son) bon droit" et qu'"à la fin de cette semaine" il défendra son "point de vue devant la chambre de jugement (de la Fifa) avec une grande conviction et une croyance ferme en la justice".

Pour autant, Blatter a aussi pointé de quoi discréditer, à ses yeux, cette même commission d'éthique.

. Velléités offensives

La chambre d'instruction de la Fifa et sa façon de communiquer lui "rappellent l'Inquisition", a-t-il déploré. "La manière dont la commission d'éthique communique au sujet de la procédure en cours -elle exige la peine maximale et renforce les préjugés du public- présente une dimension tendancieuse et dangereuse", déplore encore le Suisse de 79 ans.

Dans une interview au journal suisse de langue allemande Blick, Blatter a explicité les raisons pour lesquelles il dit craindre le verdict: "Le juge (de la chambre de jugement de la Fifa) ne peut plus trancher de manière indépendante après de telles déclarations". Il évoque ici les propos d'Andreas Bantel, porte-parole de la chambre d'instruction de la commission d'éthique de la Fifa à L'Equipe, le 11 décembre.

"Platini va sûrement être suspendu plusieurs années, et en ce qui concerne Blatter, il n'y a pas de différence entre une suspension de quelques années ou une suspension à vie", avait affirmé M. Bantel, cité par L'Equipe, avant que le journal sportif français ne retire ces phrases de son site internet -et avant, donc, l'audition des deux hommes sur le fond. Blatter sera entendu jeudi, Platini doit l'être vendredi mais se demande s'il ira. Le verdict est attendu lundi.

M. Bantel avait affirmé samedi à l'AFP que "L'Equipe avait publié une interview non autorisée".

Selon Klaus Stöhlker, un porte-parole de M. Blatter, toute la procédure contre Blatter et Platini pourrait voler en éclats en raison de ces déclarations. En attendant, Blatter martèle qu'il n'est "pas isolé et encore moins muet".

A deux jours de l'audition de Joseph Blatter, Juan Angel Napout, ex-président de la Confédération sud-américaine de football (Conmebol) et vice-président suspendu de la Fifa arrêté en Suisse, le 3 décembre, dans le cadre du scandale de corruption touchant la Fifa, a été extradé aux Etats-Unis.

Source : AFP

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