Un convoyeur de drogue stoppé net

  • Le président Anselmi.
    Le président Anselmi. José A. Torres
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Millau. Contrôlé le 30 septembre dernier par la douane à la barrière de péage du viaduc de Millau en possession de 2,8 kg de cannabis, un Parisien a été jugé mercredi par le tribunal de Rodez.

Ses cheveux plaqués en arrière encadrent son long visage barré d’une fine moustache et d’un bouc naissant. Face aux juges du tribunal correctionnel de Rodez, A.M. tente de faire bonne impression. À bientôt 25 ans, ce Parisien qui habite Perpignan sait qu’il risque gros. Il a été contrôlé le 30 septembre dernier par la douane à la barrière de péage du viaduc de Millau en possession de 2,8 kg de cannabis. Ils étaient dissimulés dans la roue de secours de son Audi A4.

Jugé le 2 octobre dans le cadre d’une comparution immédiate, il avait bénéficié d’un renvoi pour préparer sa défense. Mais les juges avaient aussi décidé qu’il la préparerait au fond d’une cellule. Une période synonyme de «prise de conscience».«Je prenais le mauvais chemin», confesse le jeune homme, encadré par deux agents des services pénitentiaires. Jusqu’à cette affaire de stupéfiants, il n’avait jamais été condamné.

Cannabis acheté à crédit en Espagne

«Mes parents ont divorcé. Je l’ai très mal vécu, explique-t-il. Je me suis peu à peu désocialisé. J’ai coupé les ponts avec ma famille et je suis parti m’installer à Perpignan. Je ne travaillai pas et je fumais de plus en plus de cannabis, j’allais l’acheter en Espagne, souvent à crédit». Le temps passe, les dettes s’accumulent. «Pour éponger ma dette mon dealer m’a proposé de convoyer de la drogue jusqu’à la région parisienne. J’ai fait 4 ou 5 voyages.»

«Lors de votre garde à vue vous avez estimé avoir fait transiter 30 kilos de cannabis. Vous le maintenez ?», demande le président Anselmi. «Franchement, je ne sais pas. La drogue était cachée dans la roue de secours. Je n’ai jamais su quelle quantité je transportais.» «Pourquoi avoir dit 30 kilos?», insiste le juge. «Je n’en pouvais plus de cette garde à vue. Je voulais que ça s’arrête». A.M. explique aussi que sa détention lui a ouvert les yeux. «J’ai renoué avec ma famille. J’ai arrêté le cannabis et j’ai un CDI qui m’attend après la prison», conclut-il plein d’espoir.

«J’ai envie de vous donner une chance»

Le message a fait mouche auprès de Carole Gonzales, la représentante du ministère public.«J’ai envie de vous donner une chance» lui a-t-elle dit, avant de requérir 6 mois de prison, dont 4 assortis de sursis et de mise à l’épreuve. Partie civile dans l’affaire, les douanes réclament quant à elles 29000 d’amende. Plaidant «une erreur de jeunesse», son avocat demande une peine symbolique prenant en compte les deux mois de détention effectués. «Quant aux 29 000€, si vous le condamnez à les payer, vous lui coupez les jambes!» Il écope finalement de 8 mois de prison dont 6 avec sursis. Il est donc remis en liberté. Mais son véhicule a été confisqué et il devra en outre payer une amende de 10 000€.

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