Olivier Ferrand (Roc) : «J’aurais signé des deux mains pour ça cet été !...»

N’êtes-vous pas trop sonné par la démonstration de Billère, dimanche ?

Non, il n’y a pas eu photo. On l’avait vu contre Saint-Raphaël il y a deux ans (23-42), un peu moins la saison dernière (24-32). Mais on sait maintenant pourquoi ces Béarnais sont leaders de ProD2. Déjà, lors de l’échauffement, quand on a vu leurs gabarits... Et puis, on a aussi compris pourquoi c’est la meilleure défense de 2e division. Mais notre première mi-temps a été propre avant que l’expérience fasse la différence. Maintenant, c’est un peu sévère. Pour la troisième fois en autant de saisons, le Roc est éliminé en 16es de finale.

Est-ce finalement logique ?

La logique vient du fait que nos adversaires sont à chaque fois issus de D1 ou de D2. Et qu’ils jouent la coupe à fond. Mais je préfère retenir que figurer trois fois d’affilée en 16es de finale est une performance extraordinaire. De surcroît, ça fait du bien au club. Même si ça coûte plus que ça ne rapporte.

C’est-à-dire ?

Entre les arbitres et le délégué, environ 1300€, et le déplacement des visiteurs que le club recevant doit prendre en charge -soit environ autant-, on avait payé 2500€ avant même le match. C’est ce que j’ai expliqué aux licenciés du club qui ne comprenaient pas pourquoi ils devaient payer (5€, 10€ grand public, NDLR). On ne peut pas faire gratuit. En championnat oui, et c’est normal. Mais là, nous demandions un petit coup de main.

Comprenez-vous, malgré tout, que ça puisse faire grincer des dents ?

C’est normal, tout le monde est «ric-rac». Je le sais. Mais quand tu vas voir Star Wars, tu payes ton ticket non ? Et ce n’est pas 5€. Actuellement, tout le monde sait que nous ne sommes pas au mieux financièrement. Pourtant, toute l’année, nous payons les transports du club. Il faut bien trouver l’équilibre. Dimanche, on l’a à peine atteint avec 600 entrées.

Donc vous n’avez pas réglé les problèmes financiers de cet été ?

On n’y est pas encore (sic). Mais on a mis en place les outils pour remettre les pendules à l’heure sous deux ans. On fera un premier bilan en janvier. Mais à la fin de la saison, on doit avoir comblé la moitié du déficit, environ 30 000€, puis la totalité la saison suivante sous peine de relégation.

Justement, depuis trois saisons, l’affluence baisse en coupe de France. Faut-il y voir une désaffection ?

Cette saison, nous avons joué de malchance. Un coup c’est France-All Blacks au rugby, un coup les vacances et Noël. On est mal tombé. Mais il n’y a pas de désaffection. Je m’attendais même à moins dimanche.

Samedi dans ces colonnes, l’ex- Rociste Pierrick Verdier, n’a pas épargné Milenko Kojic, l’entraîneur actuel. Qu’en avez-vous pensé ?

On m’a rapporté ses propos. Mais je dirai seulement que le silence répond aux imbéciles. Pierrick, c’est un très bon joueur mais il est ingérable. Il n’y a pas de rancœur, je suis très content qu’il s’éclate. Il peut dire ce qu’il veut. Mais, même sans lui, on est toujours en N1.

Avec cette 4e place à la trêve, les résultats démentent les pronostics...

... J’aurais signé des deux mains pour ça cet été ! C’est l’état d’esprit qui est la cause. Il est superbe. Comme l’a dit Marc Becdro (gardien), il n’y a pas de star. Tout le monde est au service du collectif. La saison dernière, on jouait pour Yannick (Cham), quitte à se cacher derrière. Là, même en dehors, il y a une réelle solidarité. Et, quoiqu’en disent certains, on dispose d’un sorcier avec Milenko Kojic.

Pensez-vous que cette dynamique puisse durer ?

L’état d’esprit ne bougera pas. On verra les mouvements chez nos adversaires au mercato. Nous, nous serons davantage attendus, c’est certain. Mais on a engrangé et c’est déjà une bonne chose.

Vous évoquez le mercato d’hiver. Des arrivées sont-elles possibles au Roc ?

Non. Aujourd’hui, nous serrons la ceinture. Donc sauf surprise ou départ, il n’y aura pas de venue.