À Damas, «la vie continue, même si elle reste en enfer»

  • Victor Fallouh, ici en Syrie, vient en aide aux enfants victimes de la guerre.
    Victor Fallouh, ici en Syrie, vient en aide aux enfants victimes de la guerre. Repro
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

Caritatif. Depuis maintenant trois ans, le Dr Victor Fallouh, cardiologue villefranchois, se rend régulièrement en Syrie pour venir en aide aux enfants victimes de la guerre. Avec son association Enfance France-Syrie, il a déjà porté assistance à plusieurs centaines d’entre-eux.

À Damas, la capitale syrienne, l’atmosphère a changé. En comparaison de ses premiers voyages dans son pays natal pour lancer son association Enfance France-Syrie il y a maintenant trois ans, Victor Fallouh a vu les choses évoluer jusqu’à aujourd’hui. «On sent que la guerre desserre son étreinte de la capitale», dit-il. Cardiologue à Villefranche-de-Rouergue, il est rentré dernièrement de ces terres ravagées par la guerre, «et où il y a encore tant à faire au niveau humanitaire». «Si la guerre est moins présente dans le quotidien des Damascènes, raconte le DrFallouh, ce n’est pas seulement parce que les zones de combats s’éloignent du centre-ville, et se concentrent essentiellement dans les proches banlieues. Mais les habitants se sont malheureusement habitués à cette violence. Et la vie continue malgré tout, même si elle reste un enfer.»

Le président de l’association décrit ainsi les obus qui tombent quotidiennement «au hasard» et qui tuent des innocents. Leur vie est rythmée par les coupures de courant, le manque d’eau potable, parfois de nourriture et «la distribution de médicaments reste encore très mal assurée». Avant de se rendre en Syrie, Victor Fallouh a dû traverser la frontière libanaise qui est franchie, chaque jour, par plusieurs centaines de réfugiés. «Il nous a fallu patienter durant des heures avant de pouvoir nous rendre en Syrie. Puis, notre route jusqu’à Damas a été entravée par des dizaines de “check point”. La tension était forte», poursuit-il.

«Mais, malgré ces difficultés, le flot de réfugiés, qui fuit en direction du Liban, ne se tarit pas… Le désespoir est grand, immense chez ces gens-là.» Plus d’un million d’entre eux s’entasse aujourd’hui de l’autre côté de la frontière, dans des conditions plus que précaires. En Syrie, les missions de l’association sont multiples: distribution de couvertures avant l’hiver, de lait maternel pour près de 500 enfants, de médicaments malgré les différents embargos. Depuis peu, Victor Fallouh apporte son aide aux pupilles des militaires syriens tués lors des combats. «Ils sont de plus en plus nombreux et leur cas est très difficile car les familles de soldats tués n’ont plus les moyens de subvenir à leurs besoins», explique-t-il. Après ces trois années à aider le peuple syrien, le bilan «est encourageant. Certaines choses sont en train de changer, mais les dégâts dans le pays et sur le peuple mettront des décennies avant d’être réparés. Le pays est à genoux».

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?