Accueillir des personnes âgées à domicile, cette autre solution

  • En 2012, Natacha Cerezo s’est installée à Saint-Laurent-d’Olt... avec Pierrette.
    En 2012, Natacha Cerezo s’est installée à Saint-Laurent-d’Olt... avec Pierrette. Lola Cros / CPA
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Lola Cros

Société. Alternative aux maisons de retraite, l’accueil familial se développe en Aveyron. Une vingtaine de familles hébergent des personnes âgées. Rencontre avec Natacha Cerezo, qui en a fait son activité.

En cinq ans de vie commune, Natacha Cerezo et Pierrette ont trouvé leur rythme de croisière. Natacha Cerezo a posé ses valises à Saint-Laurent-d’Olt en 2012. Venue du Tarn, où elle partageait déjà son quotidien avec Pierrette, 61 ans, la jeune femme a atterri "par hasard" en Aveyron. "Je cherchais un terrain suffisamment grand pour y construire une maison de plain-pied avec quatre chambres", explique-t-elle. Les annonces en ligne l’ont menée jusqu’ici.

Quatre ans de travaux plus tard, elle reçoit dans son cocon. "Être accueillant pour personnes âgées et handicapées, comme Pierrette, c’est plus qu’un métier: c’est un projet de vie", continue-t-elle. Aide à domicile dans la Haute-Loire, Natacha Cerezo découvre l’accueil familial dans un reportage télévisé. Et de confier : "Moi-même, je ne me vois pas finir ma vie en maison de retraite. Dans ma précédente vie professionnelle, j’ai souvent été confrontée à des situations déchirantes : des personnes âgées forcées à quitter leur domicile, qui allaient à reculons dans des maisons de retraite, n’étant plus autonomes. Cette alternative, c’est la bonne solution. Elle est malheureusement encore trop peu connue".

24 heures sur 24, 7 jours sur 7

C’est avec cette idée dans la tête que Natacha tracera les plans de sa maison. Trois chambres de 9 m2 minimum, comme l’exige le conseil départemental (lire par ailleurs), une salle de bains accessible, y compris aux fauteuils roulants. Aujourd’hui, elle vient de recevoir son deuxième agrément lui permettant d’accueillir deux personnes supplémentaires. "J’ai reçu une demande pour accueillir une dame, lassée de la vie en communauté dans sa maison de retraite, pour un week-end par mois. C’est possible !"

Ainsi, Natacha Cerezo travaille 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Si elle souhaite s’absenter, son père ou une amie, déclarés "remplaçants", doivent prendre le relais. Et les vacances, elle en a uniquement quand Pierrette s’en va voir sa famille: une semaine à Noël. Tous les matins, à 9 heures, elle réveille Pierrette, qui a un faible pour la "grasse mat’". Ensuite, les infirmières passent "faire la douche, car ça, ce n’est pas mon rôle !" Pierrette peut recevoir des proches et s’occuper comme elle l’entend. "Ça, c’est du cas par cas".

Au printemps, elles sont parties une semaine en vacances toutes les deux au Puy-en-Velay ("Tu te souviens ma Pierrette ?"). L’été, elles courent ensemble les marchés de pays pour vendre les bijoux confectionnés par Natacha. Très attachée à sa colocataire, la trentenaire n’en oublie pas de "s’imposer des distances" et de "garder son jardin secret". Ce rythme, elle se voit le tenir "encore une bonne dizaine d’années".

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