En 2015, l'Aveyron entre espoir, coup de chaud et vent de colère

Mi-décembre encore, une centaine de personnes se mobilisaient devant la mairie de Saint-Saturnin-de-Lenne pour marquer leur opposition à un projet éolien. Les retombées financières ne devant pas occulter les conséquences sur le paysage aveyronnais de demain, et sur la qualité de vie - synonyme d’attractivité - qui fait la force du département, une terre d’hommes qui ont les pieds sur terre.

Avec 27 collectifs anti-éoliens, l’année 2015 a été marquée par des vents de révolte surgissant de toutes parts, aussi bien au nord sur l’Aubrac, toujours protégé alors que sa voisine lozérienne a cédé, qu’à Comps-la-Grand-Ville. Au point de gonfler un ballon à l’hélium dans la forêt des Palanges où l’association du même nom entend bien préserver une nature si fragile. Un ballon comme une bouffée d’oxygène, du moins, comme une prise de conscience. Celle-là même des différents acteurs aveyronnais engagés pour la cause environnementale.

De l’association Serènes Sereines du réseau «Sortir du nucléaire» à Canopée12 ou Attac, cette vitalité aveyronnaise qui en appelle à la raison et à l’action, a profité de la Cop21 pour dire tout haut les peurs que chacun vit sur le terrain. À l’image du lancement du site internet « La vache verte » pour rappeler le savoir-faire et les engagements d’éleveurs trop facilement montrés du doigt. Au final, l’Aveyron reste mobilisé pour défendre son pré (vert) carré.

Canicule anticipée, solidarité assurée

Cette lucidité a pu se vérifier à travers l’élan de solidarité, autre qualité aveyronnaise, lors de la canicule cet été. Placé en vigilance par Météo France, le département n’a pas attendu le déclenchement de l’alerte canicule pour activer les dispositifs de prévention et de protection des populations. En visite en Aveyron, la ministre de l’Écologie et du Développement durable en personne, Ségolène Royal, n’a eu qu’à saluer la réactivité des Aveyronnais.

De fait, l’Aveyron n’a enregistré, heureusement, aucune victime pendant cette période de fortes chaleurs. Comme à l’inverse, les stations de l’Aubrac apprennent, tout doucement, à vivre et à faire sans l’or blanc.