Rodez : six mois de prison pour avoir frappé une éducatrice

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Pascal Laversenne

Il a une double personnalité, a dit de lui son avocate, Me Rudelle-Vimini, à l’heure de tenter de lui trouver des circonstances atténuantes. Certes, à jeun, il sait être "sociable et charmant". Mais pour le coup, c’est bien la face B, le côté obscur de ce quadragénaire clairement désocialisé, qui l’a mené, lundi, à la barre du tribunal correctionnel à Rodez.

Il lui était reproché d’avoir frappé une éducatrice salariée de l’Udaf, le 24 décembre dans les Maisons relais, gérées par la structure. L’homme, qui bénéficie par ailleurs d’une pension d’adulte handicapé, y avait trouvé refuge il y a près de six mois, dans l’espoir, probablement, de prendre un nouveau départ. Un autre, en tout cas, que celui qui lui a valu depuis 2003 sept condamnations pour violences, outrages ou rebellions, et quelques passages par la case prison. Las, le prévenu a du mal à décrocher de la boisson, et tout le monde, dans la salle d’audience, s’accorde à dire qu’elle est bien à l’origine de ses incontrôlables accès de violence.

"Il mord la main qui se tend vers lui"

C’est d’ailleurs après avoir sifflé une bouteille au goût anisé qu’il a commis l’acte qui lui vaut sa comparution. Éconduit de la structure le 11 décembre dernier pour son comportement aléatoire, il avait su convaincre un autre locataire de l’héberger. En cette veille de Noël, quelques rancœurs passées ont ressurgi quand le taux d’alcool dans le sang est monté. Affairé à défoncer une porte, il a, presque par réflexe, décoché un violent coup à l’éducatrice venue s’interposer. Ce sont les policiers qui sont venus le cueillir et qui, comble de tout, l’ont retrouvé en possession d’un couteau. L’éducatrice en a été quitte pour un visage tuméfié et un impact psychologique non négligeable, tel qu’elle l’a expliqué à la barre, encore sous le choc.

Lui n’a rien nié, rien éludé, et s’est excusé platement à plusieurs reprises. Il ne se souvient d’ailleurs pas de grand-chose de cette triste journée si ce n’est cette vision de sa victime allongée devant lui. Une vision qu’il a d’autant plus de mal à accepter que l’éducatrice en question avait visiblement su gagner sa confiance. Ce qui fera dire au procureur Yves Delpérié : "Il mord la main qui se tend vers lui". Et ce dernier de demander le maintien en détention. Il sera suivi par le tribunal, qui a condamné l’individu à six mois de prison ferme.

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