Perpignan: deux jeunes hommes mis en examen pour viol en réunion et diffusion des images

  • Le procureur de Perpignan Achille Kiriakides (G), aux côtés du directeur départemental de la Sûreté Yannick Janas (D) lors d'une conférence de presse à Perpignan le 5 janvier 2016
    Le procureur de Perpignan Achille Kiriakides (G), aux côtés du directeur départemental de la Sûreté Yannick Janas (D) lors d'une conférence de presse à Perpignan le 5 janvier 2016 AFP - RAYMOND ROIG
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Centre Presse Aveyron

Deux jeunes hommes ont été mis en examen et écroués mardi à Perpignan pour "viol en réunion" et diffusion des images sur les réseaux sociaux, a annoncé le procureur de la République.

Âgés de 18 et 22 ans, les deux jeunes avaient été interpellés deux jours plus tôt, après avoir été identifiés sur cette vidéo violente.

Mardi soir, dans un communiqué, le procureur de la République Achille Kiriakides a annoncé le "placement en détention provisoire de deux individus mis en examen dans l'affaire du viol en réunion suivi de la diffusion des images de ce viol sur les réseaux sociaux".

L'avocate de l'un d'eux, Me Françoise Nogues, a précisé que son client, âgé de 22 ans, avait été "mis en examen pour viol et diffusion d'une vidéo à caractère pornographique sur les réseaux sociaux".

Dans la matinée, au palais de justice de Perpignan, M. Kiriakides avait annoncé l'ouverture d'une information judiciaire "pour les chefs de viol en réunion, enregistrement d'images d'un viol en réunion et atteinte à la vie privée".

Les images diffusées montraient une relation sexuelle particulièrement brutale le 2 janvier au soir de deux hommes avec une jeune femme. L'identification de l'un des deux hommes avait permis de remonter jusqu'au trio, dans un appartement de Perpignan.

Les trois protagonistes, qui se connaissaient, s'étaient réunis pour, "selon leurs dires, faire la fête", a déclaré le procureur à la presse, relevant le "contexte d'alcoolisation" de la soirée.

"A un moment donné, la jeune fille a subi des rapports sexuels qui ont été filmés avec un téléphone portable", puis diffusés sur les réseaux sociaux, a-t-il dit, au côté du directeur départemental de la sûreté publique des Pyrénées-Orientales en charge de l'enquête, Yannick Janas.

Le procureur a précisé que "les expertises médicales, informatiques, toxicologiques et psychologiques" détermineraient si "ces relations ont été intégralement et librement consenties".

- Brutalité, commentaires dégradants -

La vidéo, un montage d'un peu moins de 5 minutes diffusé sur Snapchat et largement relayé sur plusieurs réseaux sociaux dont Facebook, montre des images de ce qui s'apparente à un viol.

On y voit deux hommes en survêtement, dont on n'aperçoit jamais le visage, boire du whisky et fumer des joints avec leur victime présumée, apathique, qui paraît droguée ou alcoolisée. Les images sont accompagnées de commentaires écrits dégradants sur la jeune femme, tout au long de la relation sexuelle.

Cette jeune femme, âgée de 18 ans, n'a pas déposé plainte "pour le moment", a précisé le procureur mardi.

Me Nogues avait déclaré, avant l'intervention du procureur, que son client "clame son innocence".

Selon elle, les trois jeunes étaient "amis de longue date" et son client, qui est né à Perpignan qui y travaille dans le domaine social, considère la jeune femme "comme sa petite amie depuis cinq ans". "Il s'agit de libertinage, peut-être poussé, (...) mais en aucun cas il ne peut y avoir viol", a affirmé l'avocate.

Les faits ont eu lieu dans un quartier du sud de Perpignan, dans l'appartement du suspect de 18 ans, où les deux hommes avaient été interpellés dimanche au petit matin, a précisé l'avocate.

Dans le même appartement, leur victime présumée avait été retrouvée en état d'ivresse, quelques heures après l'agression présumée.

La police de Perpignan, alertée par un internaute, avait été chargée de deux enquêtes pour "diffusion d'images pornographiques sur internet et pour suspicion de viol aggravé".

Celle d’Évry avait également reçu "un signalement d'une personne" ayant "trouvé cette vidéo inacceptable" et avait ouvert une enquête en flagrance, mais le parquet d’Évry s'était dessaisi lundi matin au profit de celui de Perpignan.

S'ils sont reconnus coupables, les deux hommes, dont l'un d'eux a un antécédent de vol, encourent jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle, a indiqué le procureur.

Source : AFP

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