Le collège privé de Sévérac part à Laissac... question de survie

  • C'est sur ce terrain de près de deux hectares entre le foyer logement "L'Oustal" et l'Ehpad derrière le foirail, que devrait s'installer le futur collège.
    C'est sur ce terrain de près de deux hectares entre le foyer logement "L'Oustal" et l'Ehpad derrière le foirail, que devrait s'installer le futur collège. D.B./Centre Presse
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Christophe Cathala

Éducation. La direction de l’enseignement diocésain défend un projet, déjà bien avancé, de transfert du collège du Sacré-Cœur à 25km de là. Objectif: éviter son inéluctable fermeture.

Le collège privé du Sacré-Cœur, à Sévérac-le-Château vit probablement sa dernière année scolaire dans les murs de cette vaste bâtisse construite en 1880 et qui l’abrite depuis de longues décennies. Plus encore, l’établissement quitte l’ombre du château pour s’en aller trouver la lumière à Laissac. Ce projet de déménagement d’envergure, en cours d’étude par le comité de pilotage mis en place par l’enseignement diocésain, est le fruit d’une réflexion conduite déjà depuis près d’un an.

Stratégies démographiques

Et le moteur d’une ambition dont le collège a bien besoin pour endiguer l’inexorable hémorragie de ses effectifs : 110 élèves en 2005, 100 en 2014, 80 aujourd’hui "et 70 prévus à la rentrée prochaine", glisse Claude Bauquis, directeur de l’enseignement diocésain en Aveyron, pour qui "il devient urgent d’agir". Un tel transfert n’a donc rien d’une décision à l’emporte-pièce. "Les études démographiques sont là pour nous convaincre que notre avenir nous porte plus vers Laissac, car le danger de fermeture du collège tel qu’il est aujourd’hui est bien réel, plaide Claude Bauquis. On ne veut pas “fermer sec” comme on l’a fait à Saint-Geniez. Ce projet à Laissac est pertinent, tant en terme d’intérêt général que d’aménagement du territoire".

Résistances et pragmatisme

Une réponse en quelque sorte à la colère de certains parents d’élèves et enseignants et de l’Ogec du Sacré-Cœur qui ont manifesté leur désapprobation en cette fin d’année, avançant que les effectifs devraient repartir à la hausse dès 2018 et que Sévérac est géographiquement stratégique pour développer l’enseignement catholique dans l’est rural du département... Mais c’est le pragmatisme qui gouverne l’équipe diocésaine appelée à bâtir un schéma directeur sur tout le territoire, en s’appuyant sur un fonctionnement en réseau.

Ainsi, sont impliquées dans le futur collège à Laissac les écoles privées de Saint-Geniez, Saint-Saturnin-de-Lenne, Sévérac et Laissac. "C’est un projet de développement clair et précis, mûrement réfléchi, martèle Claude Bauquis en réponse aux résistances. L’équipe éducative restera la même, avec les aléas normaux de mutation. On va consolider les effectifs et les personnels, on s’y est engagé par écrit. En aucun cas on ne bradera ce projet".

Quitte à y investir 2 M€ comme s’en inquiète l’Ogec à Sévérac? "Ce chiffre ne reflète pas la réalité, il est trop élevé, répond le directeur diocésain. On étudie avec les congrégations gestionnaires de Laissac (école Sainte-Angèle, NDLR) et Sévérac, mais aussi avec l’Ogec l’aspect financier et la façon de minimiser les coûts. On prévoit un amortissement sur 25ans". Le groupe de pilotage lance sa réflexion dès cette semaine et ne veut rien laisser au hasard. Il devra rendre sa copie "au plus tard fin janvier". Et l’Éducation nationale a déjà donné son accord de principe.

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