Un an après Charlie, "la menace s'est rappelée au pays" selon la presse

  • La circulation interrompue sur le boulevard Barbès le 7 janvier 2016 à Paris
    La circulation interrompue sur le boulevard Barbès le 7 janvier 2016 à Paris AFP - LIONEL BONAVENTURE
  • Des policiers devant le commissariat du 18ème arrondissement le 7 janvier 2016 à Paris
    Des policiers devant le commissariat du 18ème arrondissement le 7 janvier 2016 à Paris AFP - DOMINIQUE FAGET
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Centre Presse Aveyron

"La menace s'est rappelée au pays" jeudi quand un homme armé a été abattu devant un commissariat parisien aux cris de "Allah Akbar", un an pile après l'attentat contre Charlie Hebdo, souligne la presse de vendredi.

Cela confirme que "le risque zéro est une chimère", insiste dans Le Parisien Frédéric Vézard pour qui l'acte de cet homme armé d'un hachoir "a fait passer un frisson désormais bien connu sur Paris", écrit-il. "Un quartier bouclé, des policiers sur le qui-vive, des enfants confinés dans leur école. Et le sentiment que toutes les lois, dispositifs de surveillance, mesures de sécurité ou déchéances de nationalité ne suffiront jamais à garantir la sécurité absolue."

"Si le pire a été évité, il n'en demeure pas moins que la fièvre de la menace, elle, ne retombe pas", s'inquiète Michel Klekowicki dans Le Républicain lorrain.

Ce qui alarme le plus Alain Dusart de L'Est républicain, c'est qu'"il se trouve une génération spontanée d'illuminés pour entreprendre leur djihad en solo".

"Quelles que soient les motivations de l'agresseur de la Goutte d'Or, il est évident que les institutions républicaines font figure de défouloir pour certains exaltés", commente Didier Rose dans Les Dernières Nouvelles d'Alsace.

Constatant qu'"un an, jour pour jour, heure pour heure, après la fusillade de Charlie Hebdo, la menace s'est rappelée au pays", Matthieu Verrier de La Voix du Nord, en tire comme conclusion "que le renforcement sécuritaire est nécessaire et que la posture protectrice de François Hollande connaît des failles".

- La République 'dénaturée' -

Dans ce contexte, la politique sécuritaire du chef de l'Etat et son projet de loi antiterroriste demeurent au centre des commentaires.

Dans Le Figaro, Yves Thréard fulmine contre "les parlementaires de gauche" qui "semblent toujours atteints de la même cécité" car "à les entendre, ce ne sont pas les islamistes qui menacent nos libertés en France, mais les dispositions antiterroristes qui sont aujourd'hui à l'étude pour nous prémunir du pire".

Paule Masson lui répond dans L'Humanité en s'en prenant à "l'exécutif (qui) martèle que nous sommes +en guerre+ et justifie la mise en place d'un arsenal inédit de mesures répressives au nom de la République. Pauvre République, si généreusement née en 1792, si sévèrement dénaturée aujourd'hui !"

"Hollande renforce l'arsenal", titre Libération mais "jusqu'où ?" Son directeur Laurent Joffrin rappelle les "phrases fortes" prononcées jeudi par le président: "Nos libertés doivent être garanties. La lutte contre ceux qui veulent les attaquer ne saurait justifier de les amoindrir. La France sait qu'elle se perdrait à négliger les valeurs qui la fondent."

Or "la dévolution de pouvoirs nouveaux, affranchis du contrôle judiciaire, à l'autorité administrative ou policière, avec tous les risques d'arbitraire qu'elle comporte, contredirait les règles proclamées", affirme Laurent Joffrin. "En paroles, tout est clean", commente l'éditorialiste mais "les mots une fois prononcés, les actes doivent suivre."

Source : AFP

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