L'Ukraine veut récupérer ses territoires perdus dans l'Est et la Crimée en 2016

  • Le président ukrainien Petro Porochenko, le 14 janvier 2016 à Kiev
    Le président ukrainien Petro Porochenko, le 14 janvier 2016 à Kiev AFP - GENYA SAVILOV
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Centre Presse Aveyron

Le président ukrainien Petro Porochenko a annoncé jeudi des objectifs ambitieux pour 2016: la reprise par Kiev du contrôle de l'Est séparatiste prorusse et le début de négociations internationales pour récupérer la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par la Russie.

"En 2016, la souveraineté ukrainienne doit être rétablie sur les territoires occupés des régions de Donetsk et de Lougansk", où un conflit armé a fait plus de 9.000 morts depuis avril 2014, a déclaré M. Porochenko lors d'une conférence de presse.

Il a toutefois promis de n'utiliser que des moyens politiques et diplomatiques pour parvenir à cette fin, alors que les belligérants sont liés par les accords de paix dits de Minsk, qui ont permis de réduire considérablement l'intensité des hostilités sans cependant y mettre un terme.

Quant à la Crimée, annexée par la Russie en mars 2014, et qui reste largement éclipsée par le conflit de l'Est dans les rapports entre Kiev et ses soutiens occidentaux, l'Ukraine prévoit de "proposer de créer un mécanisme international", avec la participation de l'Union européenne et de Washington. Il s'agit d'entamer des pourparlers en vue de "mettre fin à l'occupation de la péninsule", a ajouté le chef de l'État qui énumérait ses priorités pour 2016.

"Le format optimal serait +Genève plus+ avec la participation de nos partenaires de l'Union européenne et des États-Unis et peut-être des pays qui ont signé le mémorandum de Budapest", a-t-il précisé.

La Russie, la Grande-Bretagne et les États-Unis s'étaient portés garants de la souveraineté de l'Ukraine en 1994 après que cette ex-république soviétique avait renoncé à son arsenal nucléaire, alors le troisième au monde après la chute de l'URSS.

Moscou et Kiev sont empêtrés dans une crise sans précédent depuis l'arrivée au pouvoir de pro-occidentaux en Ukraine début 2014, suivie de l'annexion par la Russie de la péninsule de Crimée à la suite d'un référendum contesté, puis du conflit avec les séparatistes prorusses dans l'est.

- Retour du contrôle de la frontière -

Kiev et les Occidentaux accusent la Russie d'armer les séparatistes et d'avoir déployé des troupes dans la zone de conflit, le plus sanglant en Europe depuis les guerres dans les Balkans dans les années 90.

Moscou nie farouchement ces accusations, mais son rôle dans la crise ukrainienne lui a valu de lourdes sanctions économiques et la pire dégradation de ses relations avec les Occidentaux depuis la fin de la Guerre froide.

Un nouveau round de négociations en vue d'un règlement politique du conflit mercredi à Minsk a débouché sur une nouvelle tentative de trêve dans l'Est, mais Kiev a dès jeudi matin accusé les rebelles de poursuivre malgré tout leurs tirs contre les positions ukrainiennes.

M. Porochenko a confirmé avoir rencontré à la veille de ces pourparlers le nouvel émissaire russe dans ces négociations, l'ancien ministre de l'Intérieur Boris Gryzlov, alors que des rumeurs sur cet entretien avaient provoqué ces derniers jours une vague de critiques à son égard.

"Je rencontrerai qui il faut pour faire rentrer les héros ukrainiens" détenus en Russie, dont la pilote militaire ukrainienne Nadia Savtchenko "et pour assurer un cessez-le-feu complet" dans la zone de combats, a martelé en réponse le chef de l'Etat, alors que trois soldats ukrainiens et deux rebelles y ont été tués depuis le début du mois.

Kiev insiste par ailleurs sur la reprise du contrôle de sa frontière avec la Russie. "Nous avons des preuves irréfutables - des images satellitaires et vidéo (...) - montrant le passage du matériel militaire russe le plus moderne et de troupes russes par la frontière ukrainienne", a assuré le président.

Alors que les Ukrainiens et les Occidentaux critiquent de plus en plus vertement l'absence de progrès tangibles dans la lutte contre la corruption, omniprésente dans le pays, M. Porochenko a promis des avancées cette année, rappelant que des structures anticorruption, réclamées par l'UE, avaient déjà été mises en place fin 2015.

"Nous avons fait les premiers pas, nous avons planté (les graines). Et cette année, il y aura la récolte", a-t-il assuré.

Source : AFP

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