Nouvelle mise en examen de Patrick Balkany dans l'enquête sur son patrimoine

  • Le maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany à l'Assemblée nationale, le 12 janvier 2016
    Le maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany à l'Assemblée nationale, le 12 janvier 2016 AFP - PATRICK KOVARIK
  • Le magistrat financier, Renaud van Ruymbeke, le 1er avril 2015 devant le Palais de Justice à Paris
    Le magistrat financier, Renaud van Ruymbeke, le 1er avril 2015 devant le Palais de Justice à Paris AFP/Archives - MARTIN BUREAU
  • Patrick Balkany et sa femme Isabelle, le 3 décembre 2015
    Patrick Balkany et sa femme Isabelle, le 3 décembre 2015 AFP/Archives - LIONEL BONAVENTURE
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Centre Presse Aveyron

Le député Les Républicains Patrick Balkany a de nouveau été mis en examen vendredi dans l'enquête sur son patrimoine, la justice le soupçonnant d'avoir omis de déclarer ou sous-évalué certains de ses biens.

Le maire de Levallois-Perret est poursuivi pour "déclaration mensongère de patrimoine", a appris mardi l'AFP de source proche de l'enquête.

Il est déjà mis en examen, notamment pour fraude fiscale, corruption passive et blanchiment de fraude fiscale. Son épouse, Isabelle Balkany, est à ce stade poursuivie pour blanchiment de fraude fiscale.

Sollicité, son avocat Grégoire Lafarge a dénoncé "un acharnement qui n'a plus rien de juridique" et "une violation réitérée du secret de l'instruction".

L'enquête menée par les magistrats financiers Renaud van Ruymbeke et Patricia Simon concerne le moulin où vit le couple à Giverny (Eure), une propriété de quatre hectares avec piscine, court de tennis et green de golf, évaluée à plusieurs millions d'euros, et donnée à leurs enfants en nue-propriété dans les années 90. Des villas sur l'île antillaise de Saint-Martin et à Marrakech sont également dans le viseur de la justice.

En mai, après un signalement de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), l'instruction avait été étendue aux déclarations de patrimoine du couple, auxquelles les élus doivent s'astreindre.

Les juges soupçonnent M. Balkany d'avoir omis, entre avril 2011 et janvier 2014, une partie substantielle de son patrimoine et "fourni une évaluation mensongère" de certains biens, selon une source proche du dossier.

En cause notamment, les villas des Antilles et de Marrakech qui n'ont pas été déclarées, plusieurs montres représentant quelques dizaines de milliers d'euros, et le moulin de Giverny qui aurait été sous-évalué, a précisé une autre source proche du dossier.

- 'C'est haro sur la droite' -

Isabelle Balkany a reconnu avoir été propriétaire de la villa Pamplemousse de Saint-Martin, assurant que son mari n'était pas concerné et qu'elle avait été acquise après un héritage. Estimée à environ trois millions d'euros, elle a été vendue l'été dernier et le fruit de la vente a été saisi par la justice.

Les investigations ont mis les enquêteurs sur la piste d'une première propriété antillaise, revendue en 2002 pour 3,5 millions de dollars: des documents remis par la justice suisse tendent à montrer que le député des Hauts-de-Seine est le bénéficiaire économique d'une société du Liechtenstein, Bellec, qui avait acquis en 1989 le terrain pour 1,39 million de francs.

Quant au riad de Marrakech, saisi également, le couple affirme s'y être rendu régulièrement en tant que locataire. Mais, au cours d'une perquisition en juin menée par la juge Patricia Simon, les enquêteurs ont retrouvé des livres dédicacés au nom des Balkany, un cahier de la "Ville de Levallois", des peignoirs siglés "PB", des polos de la ville, ou des caisses de vin annotées "Balkany" et "PB".

Les investigations ont permis d'établir que cette propriété avait été acquise début 2010 pour plus de 5,8 millions d'euros par une société civile immobilière marocaine. Acquisition financée par deux sociétés panaméennes, dont l'une, Himola, possédait un compte à Singapour.

L'élu dément tout lien avec Himola, mais les enquêteurs pensent avoir identifié Jean-Pierre Aubry, l'un de ses collaborateurs, comme ayant droit de cette société, ce que M. Aubry nie.

"Le patrimoine des époux Balkany est important. Pourtant aucun bien n'est à leur nom", relève une ordonnance de saisie des juges, selon une source proche du dossier. "Ils ne disposaient pas de revenus leur permettant d'acquérir un tel patrimoine. Ils ont organisé leur insolvabilité", soupçonnent les juges, selon la même source.

Quant au moulin de l'Eure, la donation à leurs enfants a été consentie "dans des conditions frauduleuses" avec comme but "de mettre cette propriété financée dans des conditions suspectes, à l'abri des poursuites", d'après l'ordonnance. Ce bien a aussi été saisi.

Mi-octobre, Patrick Balkany avait dénoncé un "acharnement politique". "Aujourd'hui c'est haro sur la droite, sur les amis de Nicolas Sarkozy", avait-il déclaré. "Je n'ai jamais fraudé (...) Je ne suis qu'élu, mes revenus sont automatiquement déclarés."

Source : AFP

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