Onet : La Baleine va-t-elle s'échouer ?

La Baleine va-t-elle échouer dans sa mission de salle de spectacle vivant? C’est une des questions soulevées suite aux vœux du maire d’Onet-le-Château, Jean-Philippe Keroslian. Lors de cette cérémonie qui a fait salle comble, le premier magistrat a abordé les spectacles présentés à la Baleine en tapant du poing sur le pupitre.

"Il n’est financièrement plus possible de proposer une programmation culturelle aussi sélective et destinée à satisfaire les attentes d’un public restreint, majoritairement composé de non castonétois". Et d’ajouter que la municipalité "va prochainement travailler à revenir à des rapports raisonnés entre son offre culturelle et le coût supporté par notre municipalité".

Ce discours très vague, (même s’il précise le maintien des festivals habituels, comme le Festival de théâtre amateur et Rire’Onet), n’a pas manqué de susciter des critiques et des réactions, notamment sur les réseaux sociaux... et jusque dans l’antre de la Baleine.

Arrêt de la programmation artistique en juin 2016

S’il reste vague, le premier magistrat d’Onet ne s’en cache pas: les principaux arguments qui ont motivé cette décision n’ont d’autres ambitions que celui de faire des économies. Le maire pointe régulièrement les 700 000€ de «déficit» pour l’année 2015. Pour "optimiser cette structure", Jean-Philippe Keroslian compte donc arrêter la programmation artistique dès juin 2016. Il confirme "qu’il n’y a plus d’équipe dédiée à la Baleine".

Bruno Houlès, le directeur de la MJC de Rodez qui avait pour mission d’accompagner la programmation artistique de la Baleine ne sera plus reconduit dans cette fonction. La directrice Marie de Saxcé (actuellement en congé maternité) n’est par conséquent plus la directrice de la structure de la place des artistes.

Cependant, le maire d’Onet n’est pas prolixe sur la programmation future. S’il consent à dire qu’elle sera "plus locale", "moins chère", pour être supportée par le budget de la ville, il n’en dira pas plus sur le virage qu’il souhaite lui donner, car il est "en attente d’autres éléments".

"Dans trois ans, on n’aura aucune marge pour investir"

Fabrice Geniez, le concepteur de la Baleine, a pour sa part une idée précise sur ce virage. "Jean-Philippe Keroslian a enclenché une régression de la ville. Sous ses airs d’homme apolitique, il met en place une politique de droite qui supprime la culture tout en investissant dans la sécurité. Je rappelle qu’à la MJC, il a viré deux éducateurs jeunesse, en plus des directeurs que j’avais embauchés". Le chef de file de l’opposition (PS) fulmine quand on évoque l’argument du «déficit» avancé par l’actuel maire pour justifier le redéploiement de la programmation culturelle.

"Jean-Philippe Keroslian ne peut pas, à la fois faire un cadeau à ses amis entrepreneurs en supprimant la taxe sur la publicité et se plaindre qu’il n’y a plus d’argent pour faire vivre la commune", oppose l’élu qui "assume et revendique que les sous mis dans la Baleine sont d’abord un choix politique. C’est en investissant que nous développons une ville, pas en régressant". Et de prédire que le maire "sera confronté tous les ans à la même difficulté. Dans trois ans, on n’aura aucune marge pour investir".