La France et l'Inde concluent un accord intermédiaire sur le Rafale

  • Le président François Hollande et le Premier ministre indien Narendra Modi, lors d'une manifestation à New-Delhi, le 25 janvier 2016
    Le président François Hollande et le Premier ministre indien Narendra Modi, lors d'une manifestation à New-Delhi, le 25 janvier 2016 AFP - STEPHANE DE SAKUTIN
  • Un rafale en vol lors d'un exercice à Hampton en Virginie, le 15 décembre 2015
    Un rafale en vol lors d'un exercice à Hampton en Virginie, le 15 décembre 2015 AFP/Archives - SAUL LOEB
  • Le Premier ministre indien Narendra Modi (d) et le président François Hollande, le 25 janvier 2016 à New Delhi
    Le Premier ministre indien Narendra Modi (d) et le président François Hollande, le 25 janvier 2016 à New Delhi AFP - PRAKASH SINGH
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Centre Presse Aveyron

La France et l'Inde sont tombées d'accord mardi pour l'acquisition de 36 Rafale français à l'armée indienne mais sans s'entendre sur les modalités financières, et ont décidé de renforcer leur coopération en matière de défense sur fond de forte menace terroriste.

Le suspense sur la formalisation de l'accord sur le Rafale a été levé au deuxième jour de la visite d'Etat de M. Hollande en Inde, lors d'une déclaration conjointe du Premier ministre indien Narendra Modi et du président français. "Nous avons trouvé un accord intergouvernemental sur l'achat de 36 Rafale, à l'exception des aspects financiers", a annoncé M. Modi.

Saluant "une étape décisive pour que l'Inde puisse acquérir" le fleuron du groupe aéronautique Dassault Aviation, M. Hollande a assuré que "les aspects financiers" seraient "réglés dans les jours prochains".

En réalité a indiqué Dassault Aviation dans un communiqué, ce règlement n'interviendra que d'ici quatre semaines.

"L’accord n’a pas été signé mais paraphé, ce qui veut dire que la négociation est finie et qu’il reste à régler la question du prix et des délais de livraison", a indiqué pour sa part l'entourage du président français.

Le montant de ce contrat, qui fait l'objet de tractations depuis des années entre la France et l'Inde, est estimé à plusieurs milliards d'euros.

La conclusion de cet accord est intervenue quelques heures après la diffusion d'une vidéo du groupe Etat islamique mettant en scène de façon posthume neuf auteurs des attentats qui ont fait 130 morts le 13 novembre à Paris.

La vidéo, où l'on voit notamment plusieurs des jihadistes impliqués dans les attentats du 13 novembre, procéder à des décapitations, profère également des menaces contre les dirigeants des pays participant à la coalition antijihadiste conduite depuis septembre 2014 par les Etats-Unis contre l'EI en Syrie et en Irak.

François Hollande et Manuel Valls, apparaissent ainsi la tête visée par une cible, tout comme le Premier ministre britannique David Cameron.

Dénonçant des "images atroces", M. Hollande a martelé sa détermination à "frapper, frapper encore cette organisation qui nous menace et qui tue nos enfants".

Aux côtés de M. Modi, il a souligné que des "menaces" pèsent aussi sur l'Inde, récemment visée par l'attaque meurtrière d'une base aérienne proche de la frontière avec le Pakistan attribuée à un groupe islamiste basé dans ce pays.

Narendra Modi a déclaré que les dirigeants des deux pays avaient convenu "de renforcer notre coopération antiterroriste pour pouvoir atténuer et réduire de façon tangible la menace de l’extrémisme et du terrorisme dans nos sociétés".

M. Hollande, qui sera l'invité d'honneur de la parade militaire du Républic Day mardi a fait état d'un accord pour intensifier, avec l'Inde, "la coopération contre le terrorisme, renforcer les échanges de renseignement, lutter encore davantage contre les trafics qui alimentent le terrorisme".

- Alliance solaire -

Le président français, accompagné d'une importante délégation de chefs d'entreprises, a également montré sa détermination à renforcer les échanges économiques avec l'Inde, rare grand pays à afficher une croissance de plus de 7%. Il a fixé un objectif d'un milliard de dollars d'investissements supplémentaires par an pour les entreprises françaises en Inde.

Outre l'accord sur le Rafale, plusieurs contrats en particulier dans le domaine du développement urbain, des énergies durables et du nucléaire, ont été signés.

Saluant l'engagement de l'Inde, quatrième émetteur mondial de gaz à effets de serre, lors de la conférence de Paris sur le climat en décembre, M. Hollande a pris le métro de New Dehli, la ville la plus polluée du monde pour inaugurer dans la banlieue de la capitale indienne, le siège de l'Alliance solaire internationale. L'institution regroupe 121 pays à fort ensoleillement qui veulent coopérer pour réduire le coût du financement et des technologies solaires.

L'Inde veut montrer la voie, avec un objectif de 100 gigawatts de capacités solaires en 2022, contre 4 aujourd'hui.

François Hollande et Narendra Modi ont par ailleurs indiqué vouloir conclure les négociations de vente de six réacteurs nucléaire EPR de nouvelle génération à Jaitapur, sur la côte est de l'Inde, d'ici la fin 2016.

Source : AFP

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