Après un "mercredi noir", les agriculteurs de l'ouest toujours mobilisés

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Centre Presse Aveyron

Au lendemain d'un "mercredi noir", les agriculteurs en colère poursuivent jeudi leur mobilisation contre la chute des cours en maintenant six barrages routiers dans l'ouest et en promettant de nouvelles actions, alors que le principal syndicat agricole boycotte une table-ronde prévue à la préfecture de Bretagne.

En début de matinée, en Bretagne, quatre barrages installés mercredi par des agriculteurs bloquaient toujours la circulation sur des axes importants: la RN 24 (Rennes-Lorient) à Bréal-sous-Montfort, la RN 157 (axe Rennes-Paris) près de Vitré et l'A 84 (Rennes-Caen) à Saint-Étienne-en-Coglès. La RN 165 - qui relie Nantes et Brest - était également coupée dans les deux sens à Arzal (Morbihan). Dans les Pays de la Loire, deux barrages d'agriculteurs étaient maintenus à Nozay (Loire-Atlantique sur la RN 137 Nantes-Rennes) et à Laval (RN 162).

A Rouen, une centaine d'agriculteurs ont bloqué jeudi matin la cité administrative, qui héberge le centre des impôts de la cité normande, empêchant de nombreux fonctionnaires de se rendre à leur bureau.

Venus à bord d'une trentaine de tracteurs ou en voiture, les manifestants, à l'appel de la FNSEA de Seine-maritime et des Jeunes Agriculteurs (JA), ont déposé du lisier, des pneus et autres matériaux devant chaque grande entrée du groupe d'immeubles de bureaux.

Plusieurs responsables syndicaux ont averti que des actions similaires à celles de la veille seraient organisées dans la journée par les agriculteurs en difficulté, mécontents du plan de soutien à l'élevage bovin, porcin et laitier instauré cet été et de l'annonce par le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, mardi d'une rallonge budgétaire de 125 millions d'euros aux 700 millions déjà accordés dans le cadre de ce plan.

- 'Il manque 400 millions' -

"Il manque au moins 400 millions sur le plan d'urgence", a affirmé Pascal Ferrey, président de la FRSEA de Basse-Normandie, réclamant que le ministre de l'Agriculture "aille avec beaucoup de conviction à Bruxelles défendre l'étiquetage" de la provenance des viandes utilisées dans les produits transformés.

Signe de la détermination des agriculteurs, la table ronde prévue jeudi à la préfecture de la région Bretagne à Rennes sur la filière porcine se fera sans la FRSEA, le syndicat majoritaire, et sans l'UGPVB (Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne).

"Nous avons pris la décision de ne pas aller à la réunion car, aujourd'hui, on veut une stratégie pour nos filières. La mobilisation très forte va continuer, il nous faut des réponses et une visibilité", a déclaré Thierry Coué, président de la FRSEA bretonne.

L'UGPVB n'y participera pas non plus, "faute d'orientations politiques claires du gouvernement concernant les dossiers économiques de fond touchant la compétitivité de la filière porcine".

Face aux cours très bas qui assèchent leurs trésoreries et menacent dans certains cas leurs exploitations, les producteurs réclament des mesures structurelles, comme l'étiquetage de la provenance de la viande, notamment pour les produits transformés, et l'arrêt des distorsions de concurrence à l'échelle européenne.

Au plus fort de la journée mercredi, le centre régional d'information et de coordination routières avait recensé près d'une quarantaine de barrages filtrants ou bloquants sur tout le grand ouest.

A Quimper (Finistère), des incidents sporadiques ont éclaté en fin de soirée près de la préfecture après que les manifestants venus à bord de plusieurs dizaines de tracteurs eurent déversé des monceaux de déchets et de pneus et allumé des feux. A Angers (Maine-et-Loire), quelques incidents ont également éclaté et trois manifestants ont été interpellés.

Source : AFP

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