Taxis: vers un apaisement du conflit après des engagements de Valls

  • Rassemblement de taxis le 28 janvier 2016 Porte Maillot à Paris
    Rassemblement de taxis le 28 janvier 2016 Porte Maillot à Paris AFP - DOMINIQUE FAGET
  • Bernard Cazeneuve et  Manuel Valls lors d'une réunion avec les représentants des taxis le 26 janvier 2016 à Matignon à Paris
    Bernard Cazeneuve et Manuel Valls lors d'une réunion avec les représentants des taxis le 26 janvier 2016 à Matignon à Paris AFP/Archives - KENZO TRIBOUILLARD
  • Rassemblement de taxis le 28 janvier 2016 Porte Maillot à Paris
    Rassemblement de taxis le 28 janvier 2016 Porte Maillot à Paris AFP - DOMINIQUE FAGET
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Centre Presse Aveyron

Les taxis se montraient enclins jeudi soir à cesser leur mobilisation entamée mardi à l'aube, après une réunion avec Manuel Valls qui a annoncé un renforcement des contrôles des VTC, leurs bêtes noires.

Reprenant la main sur le dossier, après trois jours de forte mobilisation à Paris et en province, le Premier ministre a reçu pendant près de trois heures jeudi soir l'ensemble des organisations de taxis -- 17 en tout -- en compagnie du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, du secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies, et du médiateur, le député PS Laurent Grandguillaume.

A l'issue de la rencontre, plusieurs organisations professionnelles ont appelé les chauffeurs en grève à lever les barrages, comme l'Union nationale des taxis (UNT) qui a salué l'entrée dans une "phase positive".

D'autres, syndicats (FO, CFDT, SDCTP) ou associations (Taxis de France), très actifs dans la mobilisation parisienne, se sont montrés ouverts à une levée du mouvement, mais ont indiqué vouloir consulter la base avant toute décision.

La préfecture de police de Paris recommande aux automobilistes d'éviter les secteurs de la Porte Maillot et de la Porte de Bercy, ainsi que les abords des aéroports d'Orly et de Roissy vendredi, en raison de l'incertitude quant à la prolongation du mouvement, dans un communiqué publié dans la nuit de jeudi à vendredi.

Des centaines de chauffeurs de taxis, qui dénoncent la concurrence des VTC et la mauvaise application de la loi Thévenoud, étaient restés mobilisés jeudi, notamment à Toulouse et Marseille. En région parisienne, près de 1.400 taxis ont été comptabilisés dans l'après-midi, un peu plus que la veille (un millier) mais moins que mardi (2.100). A l'aéroport d'Orly, ils étaient plus de 300.

Dans la soirée, Manuel Valls a "indiqué aux fédérations des taxis que si la porte du gouvernement était toujours ouverte pour les écouter, il importait désormais de mettre fin au conflit", a rapporté Matignon dans un communiqué.

Concrètement, le chef du gouvernement a annoncé un renforcement dans 12 départements (dont Paris, les trois départements de la petite couronne ou encore les Bouches-du-Rhône) des contrôles visant les voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), accusés par les taxis de concurrence déloyale.

Une réunion de suivi de ces contrôles aura lieu chaque semaine avec le nouveau médiateur du conflit, le député PS Laurent Grandguillaume.

Enfin, Manuel Valls a laissé la porte ouverte à des aides financières pour les taxis les plus en difficulté. Il pourrait s'agir d'étalements fiscaux ou de cotisations sociales, a-t-il dit.

- 'Déjà eu des promesses' -

Ces annonces "correspondent aux revendications de la profession", a réagi FO-Taxis. "De mon point de vue, on va lever" le mouvement, a confié son représentant, Nordine Dahmane, à l'AFP.

"On verra ce que cela va donner" a prévenu Kader Remana (CFDT-Taxis). On a déjà eu des promesses et on en est toujours au même stade", a-t-il souligné.

La loi Thévenoud, votée en 2014 pour encadrer la coexistence des VTC et taxis, n'est "pas appliquée", répètent en choeur les taxis, qui dénoncent l'absence de contrôles des VTC, censés travailler uniquement sur réservation préalable.

Les taxis "se font contrôler" mais "pas les VTC alors qu'ils maraudent", fulminait Farid, taxi parisien depuis 4 ans, rencontré par l'AFP lors d'un rassemblement. Pour "inciter" ses chauffeurs à pratiquer le maraudage, privilège des taxis, Uber a été condamné mercredi à verser 1,2 million d'euros à l'UNT.

En quelques années, le géant américain a bouleversé ce secteur réglementé avec son application, leader du marché, cristallisant la colère des taxis.

Depuis le début de semaine, la tension allait crescendo en dépit d'une première rencontre entre des organisations professionnelles et Manuel Valls, mardi, boycottée par plusieurs syndicats. Le Premier ministre a repris le dossier jeudi pour sortir de la crise, aiguisée dans la journée par les propos du ministre de l'Economie, Emmanuel Macron.

En visite à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), le jeune ministre, que les taxis surnomment régulièrement "le porte-parole d'Uber", avait demandé jeudi la levée des blocages, jugeant "inacceptable" une solution trouvée "dans l'agitation et par le blocus".

Source : AFP

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