Originaire de Moyrazès, Pauline est le soleil des handicapés boliviens

  • L’éducatrice spécialisée a fondé son association en 2012 pour venir en aide aux enfants handicapés à Sucre.
    L’éducatrice spécialisée a fondé son association en 2012 pour venir en aide aux enfants handicapés à Sucre. Guillaume Verdu / Centre Presse
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Guillaume Verdu

La jeune femme a créé l’association Sol en casa (soleil à la maison) à Sucre, en Bolivie, pour venir en aide aux enfants handicapés.

Loin de Moyrazès, d’où sont originaires ses grands-parents et sa mère, Pauline Boyer vit désormais aux confins des Andes, à Sucre. L’éducatrice spécialisée travaille dans l’association Sol en casa, qu’elle a fondée en 2012 pour aider les enfants atteints d’un handicap mental. Après ses études à Toulouse et Barcelone, rien ne destinait pourtant la jeune femme de 29 ans à exercer sa profession à l’autre bout de la planète.

"Tout cela s’est fait un peu par hasard. J’étais en voyage en Amérique du Sud. J’ai rencontré un médecin qui m’a fait visiter l’hôpital psychiatrique de Sucre. Ils avaient besoin d’aide et je me suis portée volontaire pour travailler avec eux." Elle y officie trois mois en tant que bénévole, avant d’être employée pendant un an. Pauline Boyer découvre dans l’établissement le sort réservé aux personnes souffrant d’un handicap mental.

"Elles sont internées, mélangées aux autres patients. Une fois qu’ils sont à l’hôpital, ils n’ont quasiment plus d’avenir. Et malheureusement, il n’y a pas beaucoup d’alternative, car les familles ne s’occupent pas toujours d’eux."

Une alternative à l’hôpital psychiatrique

C’est pour proposer d’autres solutions que l’internement qu’elle a créé son association avec son compagnon Omar Alarcon, psychologue. "Nous faisons un accueil de jour pour accompagner les enfants en situation de handicap, précise-t-elle. Le but est de les aider, de montrer à eux comme à leur famille ce qu’ils sont capables de faire." À l’origine, l’association fonctionnait un peu avec les moyens du bord.

"On accueillait les enfants à notre domicile. Nous n’avions pas d’argent et nous avons pu exister grâce au financement participatif", indique-t-elle. Depuis, Sol en casa a bien grandi. Elle s’est rapprochée d’une autre association locale, Yanapaysaku, ce qui lui permet d’avoir ses propres locaux, de compter cinq professionnels et d’accueillir une quarantaine d’enfants. "Nous travaillons avec les familles, poursuit Pauline Boyer. Certains enfants sont vraiment isolés. Ils ne sortent jamais de chez eux. Il arrive qu’à 15 ans, ils n’aient bénéficié d’aucun suivi et ne soient jamais allés à l’école. Ils vivent cachés, nous sommes là pour leur donner de la visibilité."

"Montrer à tout lemonde de quoi ils sont capables"

Chaque jour, les enfants bénéficient à la fois d’activités de groupe et d’un suivi individualisé. "Nous proposons de la musicothérapie, de la danse, du yoga, de la cuisine, de la céramique ainsi que des sorties au musée, énumère Pauline Boyer. Récemment, nous avons fait une exposition de céramiques au musée de Sucre, sur le folklore bolivien. Le but est de les inclure dans le panorama de la ville. De montrer à tout le monde de quoi ils sont capables." Histoire de leur offrir un quotidien un peu plus ensoleillé.

Mail: sol.en.casa@hotmail.com; Blogwww.solensucre.wordpress.com

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