Coups de couteau en boîte de nuit, bagarre et prison avec sursis

Publié le
Philippe Henry

Justice. La bagarre a eu lieu le 9 juin 2013 dans une discothèque à Manhac. Deux personnes avaient été blessées.

La rixe opposant plusieurs dizaines de jeunes, le 9 juin 2013, aurait pu virer au drame. Cette nuit-là, dans une discothèque, à Manhac, il a suffi de provocations "stupides", note la présidente du tribunal Sylvie Rouanne, pour que la soirée dérape. Des insultes fusent entre Tarnais et Aveyronnais. Les belligérants sont tous très alcoolisés. Les coups finissent par pleuvoir.

Le prévenu jugé mercredi à la barre du tribunal correctionnel de Rodez, âgé de 24 ans et originaire d’Albi, sort son couteau laguiole et porte au moins deux coups. Il blesse un premier individu à l’abdomen. La rixe se poursuit ensuite sur le parking de la boîte de nuit. Le mis en cause blesse un second jeune homme dans le dos. L’Albigeois tente alors de prendre la fuite à travers champs. Il est rapidement rattrapé et appréhendé par les gendarmes.

"je n’ai pas vraiment regardé sur qui je cognais"

"J’ai toujours su que c’est moi qui avais porté les coups de couteau, reconnaît le prévenu. Je ne me rappelle plus très bien des détails mais il n’y a que moi qui ai pu faire ça." Malgré les questions de la présidente du tribunal, les souvenirs des deux parties civiles étaient tout aussi flous. Tous deux balbutient quelques explications devant les magistrats. "J’ai simplement cherché à aider mes copains" ou "je n’ai pas vraiment regardé sur qui je cognais". Pour Me Gwenaëlle Lejeune, avocate de l’une des parties civiles, "il s’en est fallu de quelques centimètres pour que le procès bascule aux assises".

Le vice-procureur de la République Chérif Chabbi déplore "une rixe malheureusement banale comme il peut y en avoir tant en discothèque". "D’après les statistiques, l’alcool est en cause dans sept infractions sur dix, explique le représentant du ministère public. Et compte tenu du caractère impulsif du prévenu on peut comprendre que cela ait dégénéré." Il requiert ainsi 18 mois de prison dont six mois assortis d’un sursis et d’une mise à l’épreuve de deux ans.

Me Cédric Galandrin, l’avocat du prévenu, "plaide pour l’application d’une peine juste et efficace". "Il (le prévenu) a toujours répondu avec sincérité aux gendarmes. Il culpabilise de ne pas aller en prison", assure Me Galandrin. Plus de deux ans après les faits, "mon client a beaucoup réfléchi et il a changé. Il a respecté à la lettre le contrôle judiciaire auquel il était soumis". Le tribunal le condamne finalement à une peine 18 mois de prison, entièrement assortis du sursis avec mise à l’épreuve durant deux ans.

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